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Suspiria
film italien de Dario Argento (1976)
18 mai 1977 - 21 novembre 2007

****



genre : fantastique, horreur
durée : 1h35

Avec Jessica Harper (Suzy Banner), Joan Bennet (Mme Blanc), Stefania Casini (Sara), Alida Valli (Miss Tanner), Flavio Bucci (Daniel), Miguel Bosé (Mark), Barbara Magnolfi (Olga), ...

Suzy Banner, jeune ballerine, entame une formation de danse à la Tanz Akademie, au beau milieu de la Forêt-Noire. Le soir-même de son arrivée, deux élèves sont sauvagement assassinées, dans des circonstances étranges. Les événements mystérieux se multiplient, au point que Suzy décide de mener son enquête : elle découvre que l’école est en fait dirigée par Elena Markos, une célèbre sorcière surnommée la Reine Noire...

S’inspirant en partie de « Confessions d’un mangeur d’opium anglais », un récit semi-autobiographique de Thomas de Quincey publié en 1822, et en particulier du chapitre intitulé « Trois mères de soupirs, de ténèbres et de larmes », « Suspiria » est le premier volet de la désormais célèbre trilogie des mères de Dario Argento (complétée par « Inferno » en 1980 et « la Terza Madre » en 2007).

Véritable conte initiatique dans lequel Suzy va devoir affronter le mal et ses peurs les plus profondes pour s’en libérer, le film d’Argento s’inspire ouvertement de « Blanche-Neige » (du moins de la version des frères Grimm et du dessin animé réalisé par Walt Disney en 1937). Tout y est ou presque : la forêt inquiétante, l’école de danse aux allures de château hanté, la (très) vilaine sorcière... Même s’il n’y est qu’esquissé, on entrevoit également le prince charmant dans la personne de Mark, et Argento semble oser un clin d’oeil aux pantoufles de Cendrillon à travers le petit détail des chaussons de danse au début du récit.

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Large référence, donc, au conte et aux peurs de l’enfance, comme dans nombre de films du réalisateur : ici, pour renforcer le sentiment que l’on a d’assister aux événements à travers des yeux d’enfant, Argento n’a pas hésité à adapter le décor entier, toutes les poignées de porte ayant par exemple été rehaussées afin que les actrices paraissent plus petites. « Suspiria » est également traversé par l’oeuvre de Lewis Carroll, « Alice au pays des merveilles », et « le Testament du docteur Mabuse », de Fritz Lang.

La seule ouverture du film est absolument scotchante, faisant grimper la tension jusqu’à une explosion de violence, qu’on imagine difficilement possible il y a 33 ans, en à peine quinze minutes. Les bases sont posées, et déjà le réalisateur n’a plus grand-chose à prouver pour convaincre de son savoir-faire. Et pourtant il impressionne encore, de bout en bout : par une photo hallucinante (les couleurs très agressives ont été obtenues à l’aide d’un vieux stock de pellicules Technicolor), par une bande-son génialement crispante (signée par les Goblin, le groupe de rock progressif italien avec lequel il va longuement collaborer), par l’inventivité et l’esthétisation des scènes de meurtres (on salue le monsieur et on s’incline devant la scène de la victime prise au piège des bobines de fil de fer).

Il y a du théâtre dans « Suspiria », dans le jeu des personnages, dans la mise en scène et les décors, notamment dans la scène très réussie du dortoir improvisé, où l’on aperçoit à travers les draps tendus la silhouette en ombres chinoises de la mystérieuse directrice, le tout baigné d’une lumière rouge malsaine à souhait... Il y a du théâtre et de l’opéra, de la peinture et de la littérature, de la musique et de l’art en général dans ce qu’il a de plus catalyseur (et à la fois libérateur) de pulsion de mort et de violence.

Du talent, en somme.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Dario Argento
Scénario : Dario Argento et Daria Nicolodi

Producteur : Claudio Argento
Producteur exécutif : Salvatore Argento

Directeur artistique : Luciano Tovoli
Monteur : Franco Fraticelli
Compositeur : Goblin, Dario Argento, Philip Glass
Chef décorateur : Giuseppe Bassan
Costumes : Pierangelo Cicoletti

Production : Seda Spettacoli
Distribution : Wild Side



Amandine Prié
25 octobre 2009



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