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Cycle d’Ea (Le) – T4 : L’Énigme du Maîtreya
David Zindell
Fleuve Noir, SF / Fantasy, Rendez-Vous Ailleurs, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy, 336 pages, juillet 2009, 23€

En route vers le conclave de Tria, la capitale de l’Alonie, où se réunissent tous les rois des Royaumes Libres et des Neuf Royaumes, Elahad Valashu et ses compagnons rencontrent de nombreuses épreuves.
Les querelles entre royaumes voisins sont légion et trouver un accord pour réunir des forces afin de combattre Morjin, le Seigneur des Mensonges, s’avère quasi impossible. Le seul qu’ils accepteraient de suivre n’est autre que le Maîtreya, celui à qui est destinée la gelstei d’or, la Pierre de Lumière, qui permettra l’avènement d’un nouvel âge sur Ea.
Si beaucoup croient qu’Elahad Valashu incarne cette figure légendaire, des doutes subsistent…



Quatrième tome dans la présente édition du Cycle d’Ea, « L’Énigme du Maîtreya » constitue avec « Le Seigneur des Mensonges » le tome 3 de l’édition américaine. Il ne faut donc pas s’étonner de commencer ce livre directement au chapitre 20. Mieux vaut éviter de débuter ce cycle de façon aussi abrupte, sous peine d’être rapidement découragé de poursuivre. L’idéal étant bien sûr d’avoir tout lu auparavant pour saisir toutes les subtilités de l’histoire.

En effet, ce récit de longue haleine mérite d’être découvert. David Zindell n’innove pas vraiment dans le genre mais, à l’évocation des divers peuples des étoiles, on a souvent l’impression que l’ensemble peut dériver vers la science-fiction.
Sur le chemin de Tria, Valashu et ses compagnons découvrent un site très ancien où une technologie inconnue leur relate la Grande Histoire du monde. On en apprend plus, mais ça ressemble à une redite, surtout que David Zindell revient dessus à plusieurs reprises par la suite. Quelques détails changent peut-être, mais ces répétitions sèment plutôt la confusion dans nos esprits et on mélange Galadins, Elijins et Ieldras. À trop vouloir en dévoiler, l’auteur nous perd un peu en chemin.

Mais ce travers s’oublie vite avec les aventures de nos compagnons. Les ingrédients des autres volumes - à savoir : batailles, humour, rencontres, drames… - figurent toujours au programme et nous poussent à la lecture.
Citons juste deux exemples :
Sur leur route, ils s’arrêtent dans un clan sarni et rallient son chef, Sajagax, à leur cause après un duel épique de Maram. Le meilleur ami de Valashu nous montre toutes ses capacités hors du commun !
Plus tard, toute cette troupe essuie la trahison d’un duc d’Alonie qui cherche à s’approprier la Pierre de Lumière. Dans l’esprit de tous, cette épreuve confortera Elahad Valashu dans la position du Maîtreya.
Cependant ce dernier est toujours en proie au doute, il aimerait tant être celui que tous voient en lui, que cela lui monte à la tête. Il rêve de guérir Atara de sa cécité, mais Morjin essaie de lui barrer l’accès à Tria. Le Seigneur des Mensonges ne souhaite pas que tous les royaumes unifient leurs armées contre lui, car la menace serait trop grande, alors il envoie des êtres pouvant prendre n’importe quelle identité aux trousses de Valashu.

Le conclave sera-t-il couronné de succès ? Qu’en découlera-t-il ? N’en dévoilons pas trop, David Zindell nous réserve de beaux moments de lecture. L’effet dramatique sera à la hauteur des espérances. D’ailleurs on ne pourra qu’être surpris par la fin, où tous les compagnons de la quête de la Pierre de Lumière sont à nouveau réunis. L’histoire est-elle un éternel recommencement ?

L’auteur se plaît toujours à mélanger l’action à la réflexion, l’humour au drame, pour un récit non linéaire dans l’émotion. Il parvient à nous intéresser à toutes les phases de son histoire. Même les parties plus statiques, telles que celles traitant de diplomatie, sont émaillées d’évènements éloignant tout ennui.

Comme pour les tomes précédents, le lecteur suit l’histoire du point de vue de Valashu, un être torturé par ses responsabilités et par l’empathie qu’il ressent envers les autres. Il incarne un héros qu’on prendrait presque en pitié. Il peut se montrer si fort par moments et si faible à d’autres, qu’il garde les pieds sur terre de douloureuse manière. Ici, pas de dispersion, on ne suit que cette trame, ce qui est d’une redoutable efficacité quand l’on sait s’y prendre.

À la fin de « L’Énigme du Maîtreya », l’avenir d’Ea est toujours aussi incertain. Nous en sommes à la moitié de ce cycle de fantasy toujours aussi prenant, car David Zindell le mène de main de maître sans l’édulcorer et ses protagonistes sont si attachants.

L’aventure est loin d’être finie et on ne peut que s’en réjouir.


Titre : L’Énigme du Maîtreya (Lord of Lies, 2003)
Série : Le Cycle d’Ea (T4) (The Ea Cycle)
Auteur : David Zindell
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Marie-Hélène Méjean-Bernaille
Couverture : Marc Simonetti
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF / Fantasy Rendez-Vous Ailleurs
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 336
Format (en cm) : 24 x 15,5
Dépôt légal : juillet 2009
ISBN : 978-2-265-07891-8
Prix : 23 €



Voir aussi sur la Yozone les autres chroniques sur « Le Cycle d’Ea »

- T1 : « Le Neuvième Royaume »
- T2 : « L’Épée d’Argent »
- T3 : « Le Seigneur des Mensonges »
- T4 : « L’Énigme du Maîtreya »
- T5 : « Le Jade Noir »


François Schnebelen
16 octobre 2009


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Illustration de Marc Simonetti



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