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Entretien avec un vampire
film américain de Neil Jordan (1994)
21 décembre 1994

****



genre : fantastique
durée : 2h

Avec Tom Cruise (Lestat de Lioncourt), Brad Pitt (Louis de Pointe du Lac), Kirsten Dunst (Claudia), Stephen Rea (Santiago), Antonio Banderas (Armand)...

« -What are we ?
Nothing, if not vampires. »

De nos jours, dans une chambre d’hôtel de San Francisco, un jeune journaliste enregistre le témoignage de Louis, vampire depuis plus de deux cents ans.
Deux siècles plus tôt, Louis de Pointe du Lac, propriétaire d’un domaine agricole proche de la Nouvelle-Orléans, vient de perdre sa femme en couche et n’aspire plus qu’à une chose : mourir.
Il fait alors la rencontre d’un vampire, Lestat de Lioncourt, qui va le convaincre de devenir à son tour un immortel. Louis prend peu à peu la mesure du « cadeau » que lui a fait Lestat, et découvre avec angoisse l’un des fondements de sa nouvelle vie : tuer pour se nourrir...

Adapté du roman éponyme de Anne Rice (qui a elle-même scénarisé le film), « Entretien avec un vampire » endosse et assume totalement le poids du mythe des buveurs de sang. Ici le vampire est bien cet être sombre, torturé, raffiné et romantique que nous connaissons (on appréciera d’ailleurs le petit clin d’œil à « Nosferatu » en fin de film...).
Même s’il dément l’existence du Comte Dracula ainsi que l’efficacité des pieux et autres crucifix, Louis de Pointe du Lac doit bien se rendre à l’évidence : se nourrir du sang des humains est la seule façon pour lui de connaître quelques moments de paix.
Mais, à l’image du personnage d’Angel dans la série « Buffy contre les Vampires » (ou même d’Edward dans « Twilight », même si la comparaison s’arrête clairement là), Louis refuse de sacrifier des innocents pour satisfaire aux besoins de sa condition, condition qu’il rejette en ce qu’elle a de plus cruel.
Autour ce cette idée s’amorce une réflexion qui dépasse largement le mythe du vampire : a-t-on vraiment toujours le choix, quelle est dans ces choix possibles la part de déterminisme, dans quelle mesure pouvons-nous assumer les conséquences de nos décisions ?
Vaste programme.

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On croise aussi dans ce film les thèmes de l’homosexualité - Lestat est fasciné par la beauté de Louis, Armand a été transformé en vampire par son amant Marius, et éprouve la même attiration que Lestat envers Louis -, voire de l’homoparentalité, au vu du trio que forment Lestat, Louis et leur « fille » Claudia.

Kirsten Dunst, qui incarne Claudia à l’écran, est hallucinante de justesse pour son âge, dans un rôle d’enfant faussement naïve et désespérément cynique. Sa seule présence porte le film davantage que ne le font, pourtant avec grand talent, Brad Pitt et Tom Cruise (ce dernier ayant d’ailleurs été refusé dans un premier temps par Anne Rice elle-même, et le rôle de Lestat proposé à Johnny Depp et Daniel Day Lewis).

Sur un plan esthétique, « Entretien avec un vampire » est tout aussi remarquable (Oscar des meilleurs décors en 1995) ; on ne peut que saluer le travail du directeur de la photographie, Philippe Rousselot (« Diva », « Et au milieu coule une rivière », « La Reine Margot », « La Planète des Singes », « Big Fish », « Charlie et la Chocolaterie »), qui parvient à créer des ambiances très différentes malgré la contrainte de la nuit (les vampires n’étant pas de grands amateurs de soleil, comme chacun sait...).
Certes, « Entretien avec un vampire » n’est pas exempt de certaines longueurs, mais ces baisses de rythme contribuent pour beaucoup à installer l’atmosphère si particulière du film, aristocratique et précieuse, pesante et étouffée.

Neil Jordan (« The Crying Game », « Prémonition ») réussit ici l’adaptation d’un roman culte, aussi bien que l’appropriation d’un mythe plus vieux que Lestat lui-même : défi relevé donc, avec une classe certaine.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Interview with the Vampire

Réalisation : Neil Jordan
Scénario : Anne Rice

Producteurs : David Geffen, Stephen Woolley
Coproducteur : Redmon Morris

Musique : Elliot Goldenthal et Axl Rose
Photographie : Philippe Rousselot
Montage : Mick Audsley
Décors : Dante Ferretti
Costumes : Sandy Powell

Production : Geffen Pictures
Distribution : Warner Bros. France



Amandine Prié
12 octobre 2009



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