Comment un mangaka dépressif passe-t-il ses journées ? Hideo Azuma nous raconte sa vie jour après jour, mais ne nous trompons pas, ici pas de misérabilisme ou d’apitoiement sur son sort. L’auteur nous raconte ses journées telles qu’il les a vécues, avec leurs petites joies et aussi leurs malheurs.

Celles-ci sont assez semblables dans leur déroulement. Le matin, petit déjeuner, lecture, musique, télévision (pour la boxe thaï surtout) et travail. Arrive ensuite l’heure du déjeuner, celui-ci est régulièrement constitué de nouilles.

C’est impressionnant ce que l’auteur peut engloutir comme pâtes...

L’après-midi est plutôt consacré à la bibliothèque, aux consultations médicales, aux rendez-vous professionnels et à l’achat de glace (à 103 yens). La bibliothèque est un passage primordiale pour Hideo Azuma. C’est une source de documentations, un laboratoire de découvertes et surtout un échappatoire à sa maladie. Je n’ai pas comptabilisé le nombre d’œuvres japonaises ou étrangères qu’il a lues, regardées ou écoutées, mais c’est considérable. On peut se rendre compte, aussi à travers ce journal, que le travail du mangaka est très précaire. Il ne faut pas oublier que l’auteur essai de renouer avec la société après une crise de désintoxication.

Quel est l’intérêt d’un tel livre, si chaque page est semblable à la suivante, me direz-vous ?
En premier lieu, pour lire ce manga, je vous conseillerai de ne pas le lire en continu, la répétitivité étant à la longue assez fastidieuse.
Mais on accroche très rapidement pour savoir quand et comment Hideo Azuma va se sortir de cette crise, si son nouveau manga va bien se vendre... J’ai éprouvé une vraie tendresse pour ce personnage bourru et positif.

Le dessin est sympathique, l’auteur s’est caricaturé avec les cheveux en bataille et un visage tout rond, beaucoup de ses expressions passent à travers le dessin des yeux. Est inclus dans le manga un long interview divisé en trois parties, mais aussi, pratiquement chaque page est accompagnée d’un dessin d’une héroïne de manga. Il faut dire qu’Hideo Azuma est un fervent admirateur de jeunes filles dans le style « kawaii » (traduction : mignon, adorable).

Bio express
Hideo Azuma est né en 1950 à Hokkaido, au Japon.
Il a été le Grand Prix du Prix culturel Osamu Tezuka en 2006, pour “Journal d’une Disparition”.
Il a notamment créé les dessins animés “Supernana” et “La Petite Olympe et les Dieux” diffusés sur la 5 dans les années 1980.

Journal d’une dépression
 Auteur : Hideo Azuma
 Éditeur : Kana
 Collection : Made In
 Date de publication : 12 Juin 2009
 Nombre de pages : 210
 Format : 148 x 210, n&b
 ISBN : 9782505005384
 Prix public : 10.00 EUR