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Petites Fées de New York (Les)
Martin Millar
Éditions Intervalles, roman (G.-B.), fantastique - fantasy, avril 2009, 301 pages, 19€

Heather et Morag sont deux fées écossaises, réfugiées à New York pour fuir le courroux d’un clan du vieux pays passablement outragé. Leur virtuosité au violon n’a d’égale que leur aptitude à ingurgiter du whisky par gallons entiers.

Le jour où leur chemin croise la vie de Dinnie, violoniste obèse et raté, mais goujat hors pair, et celle de Kerry, la gentille baba cool atteinte de la maladie de Crohn, qui tente de réaliser un abécédaire celtique des fleurs afin d’enquiquiner son ex-fiancé, il devient évident que le monde des petites fées de New York ne sera jamais plus le même…



Disons-le tout net, l’objet n’est pas des plus attractifs : une couverture représentant un fond de tartan écossais vert, le nom de l’auteur en énorme, et le titre en petit, un prix un peu élevé pour un poche... Pour être honnête, s’il ne m’avait pas été chaudement recommandé par un ami libraire, je serais probablement passé à côté.

C’eut été un tort !
Car il est des livres qui vous collent une grande baffe et qu’on n’arrive pas à lâcher avant d’avoir vu le mot FIN.

C’est le cas des « Petites Fées de New York », de Martin Millar (Éditions Intervalles). Évidemment, il est compliqué d’expliquer en quoi un livre, qui commence par la douloureuse expérience de deux fées passablement éméchées qui atterrissent par la fenêtre pour vomir sur le tapis du pire violoniste de New York, est probablement l’un des meilleurs livres que j’ai lus ces dernières années…
Cela tient essentiellement au caractère particulièrement attachant des personnages Heather et Morag, fées écossaises exilées de leur état, qui pochtronnent à longueur de journée, quand elles ne sont pas occupées à jouer du violon ou à provoquer –toujours involontairement, s’entend– la prochaine guerre interethnique chez leurs condisciples.
Dinnie, violoniste exécrable et goujat professionnel ; Kerry, baba cool amoureuse des fleurs, atteinte du syndrome de Crohn, et qui réalise un alphabet floral dans la plus pure tradition celtique ; Magenta, clocharde patentée et réincarnation de Xénophon lancé à la poursuite des perses –mais elle seule le sait– ; Cal, artiste minable qui tente désespérément de monter “Songe d’une nuit d’été” avec une troupe d’amateurs du quartier ; le fantôme de Johnny Thunders à la recherche de sa mythique Gibson, et bien d’autres, autant de personnages que l’on n’a pas envie d’abandonner en refermant le livre.
C’est aussi parce que ce livre révèle un monde que nous ne voyons plus, celui des fées du monde entier. On découvre ainsi que cet univers peut connaître les affres de la révolution industrielle, de la révolution tout court, du terrorisme, des guerres internationales. Une société de créatures souvent bonnes, toujours farouches, qui veillent sur les troupeaux humains gravitant sur leurs territoires.

Mais c’est enfin, et surtout, parce ce livre est écrit avec le cœur, déborde d’humanité et d’humour. Millar, par une narration simple, mais efficace, saisit son lecteur dès la première ligne pour ne le lâcher, comme à regret, qu’à la toute fin.
La seule contrariété que l’on puisse avoir, après voir dévoré ces petites fées à croquer, c’est de ne pouvoir s’en resservir une nouvelle portion…


Titre : Les petites fées de New York (The good faeries of New York, 1992)
Préface de : Neil Gaiman
Traduction de l’anglais (Royaume-Uni) : Marianne Groves
Couverture : Thibaut Fresse
Éditeur : Éditions Intervalles
Direction éditoriale : Armand de Saint Sauveur
Site Internet : fiche roman (site éditeur)
Pages : 301
Format (en cm) : 19 x 2 x 13 (poche, broché)
Dépôt légal : avril 2009
ISBN : 978-2-916355-36-8
Prix : 19 €



Eric Boissau
27 septembre 2009


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« Il est des livres qui vous collent une grande baffe et qu’on n’arrive pas à lâcher avant d’avoir vu le mot FIN, à regret ». E. B.



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