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Uchronie(s) New York (T2) Résonances
Corbeyran & Djillali Defali
Editions Glénat

Zack se réveille après un coma de 10 ans avec d’étranges facultés : ses visions lui montrent une autre réalité, un monde parallèle, dans laquelle son alter égo, âgé de 10 ans, semble évoluer. Il apprend alors que son père disparu, un scientifique de génie, avait peut-être découvert le moyen d’interagir avec ces autres réalités.



Le principe de la série “Uchronie(s)” est clairement énoncé au dos du livre : « Une même ville. Trois réalités ».
Pour information, l’Uchronie, en littérature, définit un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un événement du passé.
Les volumes de la série “Uchronie(s)” sont déjà connus, même s’ils ne sont pas tous publiés. Ils se divisent en trois univers : “New Byzance”, “New Harlem” et “New York”, qui se décomposent chacun en trois volumes. La série se conclut par un ultime volume constituant un épilogue commun aux trois univers.
Les plus rapides auront donc calculé d’eux-mêmes : la série est composée de dix volumes, tous ont un titre commençant par la lettre R, et tous sont scénarisés par Corbeyran. Ils sont cependant dessinés par quatre personnes différentes (un par univers + un pour l’épilogue).

Ce volume, “Résonances”, constitue le deuxième tome de l’univers New-York.

« Résonances » est le terme employé par Zack, 20 ans, pour qualifier certains de ses rêves. Depuis qu’il est sorti du coma, dans lequel il est resté 10 ans, Zack perçoit en effet l’écho d’une autre enfance, l’enfance qu’il aurait vécu dans une autre réalité.
Zack Kosinski est en fait le fils d’un scientifique de génie, Charles Kosinski, disparu étrangement le jour où Zack est tombé dans le coma et où son laboratoire a été détruit.
Selon certains, Charles avait trouvé le moyen d’explorer d’autres univers, d’autres réalités parallèles à la notre. Dans ces conditions, il est donc normal que la CIA ou des organisations mal intentionnées s’intéressent à ses travaux et veuillent le retrouver. Son fils, Zack, est un des moyens d’y parvenir.
A son réveil, Zack s’enfuit avec l’aide de Tia, l’une de ses infirmières, pour qui il a des sentiments et qui, visiblement, cherche à le protéger de ses poursuivants. Mais les intentions de Tia sont-elles justes ? Et sur quoi portaient les travaux de Charles exactement ?
Autant de questions auxquelles Zack devra répondre s’il veut identifier l‘origine de ses résonances…

Le scénario de “Résonances” se suffit à lui-même. Ce deuxième tome ne nécessite donc pas la lecture préalable des autres livres pour comprendre le récit. Il est dense, les relations entre les personnages sont complexes, et les rebondissements sont fréquents.
L’histoire s’installe au fil des planches et il est donc normal d’être un peu perdu après la lecture des cinq premières pages. Surtout si l’on ne connaît pas les autres tomes de la série. Mais au bout d’une dizaine de pages, le talent de Corbeyran s’exprime parfaitement et l’histoire nous captive complètement dans cet univers de SF pur et dur.
Toutefois, pour être pleinement appréciée, la série doit être considérée dans son ensemble. En effet, les liens entre les univers sont fréquents, ce qui enrichit considérablement la lecture de l’ouvrage.
Par exemple, dans “Résonances” (qui, je le rappelle, appartient à l’univers New-York), un lien direct est fait avec l’univers “New Byzance”.
De même, s’il est parfaitement imaginable de commencer la série par la lecture du tome 2 de l’univers “New York,” il est regrettable de se passer de celle du premier tome, dont “Résonances” est la suite directe, qui présente les conditions hospitalières de Zack et explique le meurtre d’un des protagonistes.

Côté graphisme, l’impression générale est bonne. Le style de Defali est propre, soigné, mais laisse finalement peu de place à l’artistique.
L’utilisation (excessive à mon goût) de textures numériques, telles que les rendus de lumière, renforce peut-être ce sentiment. On a parfois l’impression de lire un Comics américain, et ce n’est pas forcément ce que l’on attend d’un tel album. Question de goût sans doute.
Néanmoins, les dessins sont fins et les décors sont particulièrement soignés (les amateurs apprécieront par exemple les reproductions de tableaux de la Renaissance italienne dans certains arrière-plans).

“Résonances” est donc une BD réussie, au scénario dense et aux graphismes riches. Mais surtout, ce volume s’insère dans une série globale, à l’esprit purement SF, qui peut se révéler véritablement magique. Cette idée de monde alternatif laisse libre court à l’imaginaire de Corbeyran. Les fans de la série télévisée “Sliders” apprécieront le parallèle.

A la manière d’un “Décalogue”, les 10 volumes d’“Uchronie(s)” pourraient constituer une série complexe, aux liens multiples. C’est d’ores et déjà le cas au vu des albums publiés. Par conséquent, même s’ils peuvent se lire indépendamment, ces ouvrages doivent être considérés comme un tout pour pleinement en apprécier la richesse. Espérons que cette série tiendra ses promesses, elle en a les moyens et c’est bien engagé.


(T2) Résonances
- Série : Uchronie(s) - New York
- Scénario : Corbeyran
- Dessin : Djillali Defali
- Couleur : Raphaël Hedon
- Editeur : Glénat
- Collection : Grafica
- Dépôt légal : juin 2009
- Format : 24 x 32 cm
- Pagination : 54 pages couleur
- ISBN : 978-2-7234-6504-5
- Prix Public : 13.00 €


Illustrations © Djillali Defali et Éditions Glénat (2009)




Allison & Julien
25 septembre 2009




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