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Danny the dog
Film français de Louis Leterrier (2005)
2 février 2005


Genre : Action
Durée : 1h43

Avec Jet Li (Danny le toutou), Morgan Freeman (Sam), Bob Hoskins (Bart), Kerry Condon (Victoria), etc,.

Avis divergents = deux critiques pour le prix d’un film !

La critique de Stéphane Pons

Danny (Jet Li) est un orphelin élevé dès sa plus « tendre » enfance comme un chien de guerre par Bart (Bob Hoskins), docteur es-racket. Bart l’utilise dès lors comme son arme ultime, destinée à convaincre les plus récalcitrants des mauvais payeurs. Cependant, le jour où Danny va rencontrer Sam, un étrange aveugle, accordeur de pianos interprété par Morgan Freeman, un nouvel univers mental et sentimental va se révéler. Quel chemin Danny va-t-il décider de prendre entre Bart, son père adoptif-éleveur malsain et l’amour familial que Sam et sa fille Victoria, (Kerry Condon), lui offrent ?

Bob Hoskins, Jet Li, Morgan Freeman, excusez du peu mais Louis Letterier a touché un casting en or grâce au scénario de Luc Besson et au support de la maison de production Europacorp. Si ce jeune réalisateur s’était déjà fait les dents sur un efficace polar, assez violent, avec le « Le Transporteur » (la suite est déjà sur les rails), on se demandait un peu comment il allait se tirer de ce projet... Plutôt bien, avouons-le.

Bien sûr, une bonne partie de la profession se gaussera des quelques scènes d’ultraviolence, parfaitement chorégraphiées par ailleurs, qu’elle glorifie dans la moindre production anglosaxonne ou asiatique. Bien sûr, s’avancer dans la ruelle sombre hantée par les critiques en brandissant un scénario et les euros de Luc Besson attire plutôt les snipers à la gachette facile. Bien sûr, tout n’est pas réussi dans cette réalisation. Le film aurait sans doute mérité une noirceur plus trouble et assumée, une fin moins évidente. Et alors ? Cela suffit-il pour noyer le bébé afin de purifier l’eau du bain ? Non car mine de rien, « Danny the Dog » est un film ambitieux.

Quitte à choquer, je l’avoue bien sincèrement, je ne déteste pas Luc Besson. Je lui reconnais même de nombreuses qualités, de la persévérance et pas mal d’idées. Que l’on ne l’aime pas, soit. Tous les goûts sont dans la nature cinéphilique et on n’est pas obligé de tout assumer chez le grand Luc -qui vu les entrées de ces films ou de ses productions doit s’en battre l’œil gaillardement. Reconnaissons-lui cependant, de toujours suivre une même idée directrice : la femme est l’avenir, le présent et le passé de l’homme. Et dans « Danny the Dog » comme dans ses propres films, la thématique féminine transcende suffisament le résultat pour le rendre plus qu’agréable.

Nonobstant le fait que Jet Li interprête enfin un rôle d’acteur, que Bob Hoskins y est comme toujours effrayant et fascinant, que Morgan Freeman connaît suffisament son boulot pour tenir la rampe, que la petite Kerry Condon est épatante d’émotion, on notera que tous les seconds rôles remplissent parfaitement leurs missions. En ce sens, on est à des kilomètres de « Banlieue 13 » dont le seul intérêt résidait dans les cascades et dans quelques seconds rôles marrants. Ce « Danny the Dog » tente, même s’il n’y parvient pas toujours, de nous raconter quelque chose. Et dans le contexte sclérosé du cinéma français actuel, le fait qu’un Luc Besson donne aussi sa chance à quantité de talents tout en essayant de créer un style est plutôt réjouissant.

Danny the Dog« n’est pas un film parfait. Lui reprocherait-on ce seul fait que l’on chercherait bien dangereusement les films SF ou Fantastiques parfaits de ces derniers mois (« L’effet Papillon », « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » et puis après ?). Toute proportion gardée, »Danny the Dog« est une espèce de »Journal d’un Monstre« (la superbe nouvelle de Matheson), qui serait sorti de sa cave pour s’abraser l’âme et le corps »à la vraie vie".
Et rien que cela, ça vaut un ticket de ciné.

Stéphane Pons

La critique de Sandrine Lamy

« Qu’est allé faire Jet Li dans ce chenil ? », penseront les inconditionnels de l’expert en arts martiaux. Certes, les combats sont toujours aussi bien chorégraphiés par le toujours impeccable Yuen Wo Ping, et servis par un Jet Li plus impressionnant et plus virevoltant que jamais, mais côté scénario, Luc Besson semble s’être endormi sur son histoire bien-pensante...

Danny, abandonné par sa maman alors qu’il était tout petit, a été élevé comme un chien par son « oncle » Bart (Bob Hoskins). Il est devenu une véritable arme contre l’ennemi, auquel il ne laisse aucune chance de s’en sortir. Tout va pour le mieux, Danny est docile et se meut en colosse à la demande, jusqu’au jour où il rencontre Sam (Morgan Freeman), un vieil aveugle qui passe son temps à accorder les pianos. Danny commence alors une nouvelle vie...

Danny The Dog aurait pu faire figure de film très sombre mais hélas, le scénario ne va jamais jusqu’au bout de ses idées. En route à nouveau pour le chemin de la rédemption...
Si les valeurs familiales défendues par l’auteur sont louables, elles n’en sont pas moins cliché et rendent l’histoire quelque peu niaiseuse : le film ne décolle pour ainsi dire jamais véritablement. Même Morgan Freeman en ferme les yeux...
On ne croit pas vraiment à la trajectoire de cet homme « animalisé ». Figé par un regard de chien battu, le personnage qu’incarne Jet Li est somme toute attachant. Malgré un casting prestigieux (Bob Hoskins très bon dans le rôle de l’oncle sadique), voilà un film qui ne fera pas date et dont on espérait une noirceur beaucoup plus intense.

Sandrine Lamy

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Louis Leterrier
Scénario : Luc Besson

Producteur : Steve Chasman
Coproducteur : Pierre Spengler

Image : Pierre Moel
Montage : Nicolas Trembasiewicz
Décors : Jacques Bufnoir
Costumes : Olivier Bériot, Camille Jambon, Corinne Bruant
Musique originale : Massive Attack
Son : Vincent Tulli
Effets spéciaux : Georges Demetrau, Guillaume Castagné
Chorégraphie arts martiaux : Yen Wo Ping
Cascades : Philipe Guégan, Pascal Guégan, Michel Julienne

Production : Europacorp, Danny the Dog Limited
Distribution : Europacorp Distribution

Relation presse : Laura Gouadain & Emilie Maison (213 Communication)

INTERNET

http://www.dannythedog-lefilm.com


Stéphane Pons
Sandrine Lamy
20 janvier 2005



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