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De la fantasy sombre
La saison des conquêtes de Fabrice Colin
Délices & Daubes n° 163


Je vous avais dit que je retournerais à Winterheim. Malgré sa noirceur constitutive et une histoire où les dieux-faeders se battent contre les dragons et les drakkens, ces rejetons qu’ils ont eus avec les humains, je me suis de nouveau laissé emporter par cette histoire impossible. La faute à la qualité d’écriture, encore.

Écrit avec classe et expérimentation parfois, mais sans maniérisme ni vocabulaire recherché, on n’a jamais besoin de relire une phrase pour la comprendre (suivez mon regard). C’est beau et ça vous entraîne dans des paysages impossibles, tout blancs de neige et de froid, dans des forêts d’arbres géants, dans des citadelles noires, où les montagnes sont des dragons endormis, où les dieux se pétrifient quand on ne croit plus en eux.

Et pourtant les poncifs de la fantasy sont bien là : un jeune homme qui apprend progressivement sa vraie nature, sa quête d’un anneau de pouvoir, son amour impossible et contrarié, avec des compagnons de quête aux qualités complémentaires et aux physiques disparates. Mais ça marche, parce que c’est bien fait. Jamais gnian-gnian et pourtant pétri de symboles et de poésie.

Bon c’est bien glauque, hein, et pas drôle du tout. Ce sont les gentils qui meurent, les méchants sont immortels ou presque. Et le héros en prend plein la gueule.

En même temps c’est loin d’être simple et linéaire, les ennemis d’hier sont peut-être les alliés de demain, les surprises et retournements de situation ne manquent pas.

Il me faut donc oublier mes a priori et admettre que la bonne fantasy pour adultes, ça existe. Merci Fabrice de m’avoir ouvert les yeux.


Henri Bademoude
6 août 2009


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