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Ne te retourne pas
Film français de Marina de Van (2009)
3 juin 2009

****



Genre : Thriller Fantastique
Durée : 1h51

Avec Sophie Marceau (Jeanne), Monica Bellucci (Jeanne), Andrea Di Stefano (Teo / Gianni), Thierry Neuvic (Teo), Brigitte Catillon (Nadia / Valérie), Sylvie Granotier (Nadia), Augusto Zucchi (Fabrizio), Giovanni Franzoni (Enrico), Vittoria Meneganti (Enfant brune 11 ans), Didier Flamand (Robert), Adrien de Van (Le psychiatre), Thais Fischer (Léa 6 ans), ….

Plongée dans l’écriture d’un premier roman, Jeanne constate de mystérieux changements dans son environnement. Elle ne reconnait bientôt plus son mari, ni ses enfants, et voit son corps se transformer. Son entourage ne semble pas s’en apercevoir, mais la jeune femme, troublée, découvre chez sa mère une photographie qui la met sur la trace d’une femme, en Italie. Elle y trouvera la clef d’un étrange passé...

C’est malheureusement avec retard que nous publions la critique du film de Marina de Van. Malheureusement, car au regard des rumeurs désastreuses à son égard, « Ne te retourne pas » aurait nécessité plus tôt notre soutien. Un soutien sans concession pour un film très loin de la mauvaise réputation que la critique lui a taillé depuis sa présentation nocturne au dernier festival de Cannes.

L’an passé, déjà, même s’il n’était pas question de Cannes, « Dorothy », le film d’Agnès Merlet avaient déclenché quelques rires déplacés lors de ses projections à la presse. Rires inconvenants autant qu’injustifiés, pouffés par des représentants d’une presse autoproclamée détentrice du bon goût qui aime rire des incursions françaises sur les terres du thriller fantastico-psychologique. F.... them ! Comment ne pas retourner leurs ricanements à ces journalistes de mode qui sortent régulièrement des projections de David Lynch en criant au génie sans avoir rien compris du film. Il est probablement plus aisé et plus « in » de s’attaquer à une cinéaste française, tendance autodidacte surdouée, qui a culot de se frotter, à l’instar d’Alexandro Aménabar avec son « Abre Los Ojos », aux thématiques dickiennes sur la nature de la réalité, le simulacre et la perte d’identité.

Certes, « Ne te retourne pas » n’a pas grand-chose à voir avec « Bienvenue chez les Chtis », « Séraphine », « La Graine ou le Mulet » ou encore « Entre les murs ». Le film de Marina de Van est incontestablement un objet atypique dans le PCF (Paysage Cinématographique Français). Un second long-métrage qui installe dès sa séquence générique (une scène magnifique tout en jeu de miroir) un niveau d’exigence graphique rare et la met au service d’un récit immersif dans la psyché torturée d’une femme en pleine introspection. Car le sujet ni l’objet de « Ne te retourne pas » n’est pas de raconter la transformation d’une femme en une autre femme ou de morpher sur « L’étrange histoire de Benjamin Button » (si vous m’accordez l’expression).
Comme « Dans ma peau », le précédent film de Marina de Van, « Ne te retourne pas » est la projection des angoisses existentielles d’une amoureuse de l’image qui appréhende le 7e art avant tout comme un moyen d’expression. Après, on peut rentrer, ou non, dans l’histoire. C’est une question de goût, d’envie, de vécu, d’imagination, d’abstraction.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé. Que se soit dans la mise en place de ses ambiances, le choix de ses cadrages, sa façon de faire vivre l’image par de subtiles mouvements de caméra. Le cinéma de Marina de Van est à son image : fascinant. D’ailleurs, l’un de ses courts-métrages, « La promenade », réalisé entre « Dans ma peau » et « Ne te retourne pas » a été nominé aux Césars en 2007. Si pour « Ne te retourne pas » les moyens financiers n’étaient pas à la mesure de ses ambitions, elle profite néanmoins d’un casting de luxe avec deux grandes actrices entièrement vouées à son film, qui offrent toutes deux d’excellentes performances.

Je dis souvent que nous avons le cinéma que nous méritons. « Ne te retourne pas » en est malheureusement une nouvelle démonstration. Un thriller fantastico-psychologique français qui aurait pu enfin faire un carton en salle mais que la croisette a décidé d’abattre avant sa sortie sur les écrans.
Reste maintenant à espérer que le bouche à oreille prenne le contrepied de la critique.

Ne te retourne pas : Mon coup de gueule et mon coup de cœur du mois.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Marina de Van
Scénario : Jacques Akchoti et Marina de Van

Producteur : Patrick Sobelman
Coproducteurs : Conchita Airoldi, Sébastien Delloye, Dino Di Dionisio, Diana Elbaum, Jani Thiltges

Image : Dominique Colin
Montage : Mike Fromentin
Distribution des rôles : Brigitte Moidon, Katja Wolf
Création des décors : Véronique Sacrez
Création des costumes : Magdalena Labuze
Maquillage : Katja Reinert-Alexis
Effets spéciaux : Fabrice Laroche
Effets visuels : Pascal Giroux

Production : Agat Films Cie, Ex Nihilo, Wild Bunch (co-production), Samsa Film (co-production), Entre Chien et Loup (co-production), StudioUrania (co-production), Ateliers de Baere (co-production), Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) (co-production), Cinémage 2 (in association with), Banque Populaire Images 8 (in association with), Uni Étoile 5 (in association with)
Distribution : Wild Bunch Distribution (2009)

Relation presse : Leslie Ricci et Laurent Renard


LIEN(S) YOZONE

=> L’interview exclusive « Ne te retourne pas »
=> Films Annonces

INTERNET

Le site officiel : http://www.neteretournepas.com



Bruno Paul
3 juin 2009



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