Le jeune Stanislas est à la lie de la société. Fossoyeur chargé d’enterrer les victimes des guerres qui secouent un Moyen Age en proie au chaos, il enchaîne les jours et les nuits de travail sous le signe effrayant de la Mort. Mais ce que Stanislas ignore c’est que sommeille en lui un don. Celui de se faire le réceptacle des sortilèges des derniers magiciens pourchassés par un pouvoir religieux souhaitant régner en hégémonie. Un don qui en fait l’espoir des mages et autres sorciers du royaume. Mais un don qui va en faire aussi l’homme à abattre des autorités religieuses. Qui dès lors ne penseront plus qu’à creuser le trou du fossoyeur...
L’Église toute puissante face aux anciennes croyances, la chrétienté dirigée par des hommes avides de pouvoir face au peuple miséreux qui se rattache à son passé. Le « Bien » (l’Église et tout ce qui s’y rattache), face au « Mal » (tout le reste) tel était la vie au Moyen Âge.
C’est dans cet univers sordide rempli de faux semblants que F. Debois et Cyrus plongent leur « héros » Stan. Enfin héros pas vraiment pour l’instant. A la fin de ce tome introductif, il n’est qu’un pauvre gosse en quête d’identité et de vérité, chassé de toute part pour ce qu’il pourrait devenir : un Magus.
Notre duo scénaristique nous dévoile petit à petit au travers d’un récit riche en actions, rebondissements et questions, ce que pourraient être ces Magus : des magiciens sorciers aux pouvoirs suffisamment importants pour faire basculer la main mise de la sainteté.
Le rythme est soutenu, pas vraiment de moment de répit, on halète comme ce pauvre Stan, bringuebalé de droite à gauche sans vraiment savoir s’il verra le soleil se lever une nouvelle fois.
Une ambiance lourde, avec des pics à vous foutre les jetons, comme ce passage où le pauvre Stan se retrouve piégé par un psychopathe cannibale.
Mais la culture n’est pas mise à l’écart, dans « Le fossoyeur » on découvre la vie de ces hommes chargés de faire le ménage après les batailles.
Le dessin d’Annabel, somptueusement mis en couleur par Isabelle Merlet, est de toute beauté. Son trait est très dynamique et sa technique amplifie les scènes d’actions. Sa précision rend le tout très réaliste et les images chocs vous arrivent en pleine face. La recherche du détail et les magnifiques décors finissent de nous en mettre plein les yeux.
A noter une superbe couverture qui retranscrit bien l’ambiance du volume.
Une entrée en matière remarquable, pour une série qui se promet un bel avenir…
Le fossoyeur
Série : Magus
Scénario : François Debois, Cyrus
Dessin : Annabel
Couleur : Isabelle Merlet
Éditeur : Glénat
Collection : Grafica
Dépôt légal : Janvier 2009
Format : 32 x 24 cm
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 9782723465694
Prix public : 13€
© Illustrations : Cyrus- Glénat.
Bande annonce
