Il y a un style, une patte Masterton reconnaissable dès qu’on ouvre un de ses livres. Les héros sont toujours des gens simples, que rien ne destinait a priori à tout ce qui va leur arriver. Dans cette histoire, les personnages principaux sont une journaliste qui s’est fait renvoyer pour avoir inventé l’histoire d’une grand-mère qui mangeait ses chats, un chauffeur de taxi obèse et désabusé et deux frères, un ado fou de jeux vidéo et son aîné simple d’esprit.
La force de Masterton est de nous faire aimer ces gens ordinaires, en nous décrivant leur vie quotidienne médiocre avec une foule de détails humoristiques.
Après avoir introduit ses personnages, l’auteur nous entraîne dans une aventure totalement invraisemblable. À Louisville où ils habitent, tous les nouveaux-nés n’arrêtent pas de hurler et finissent par mourir car ils ne rêvent pas. La faute à deux très méchants horribles, Le Perce-Hiver et Le Grand Cheval, qui ont décidé de s’allier pour transformer l’univers en chaos. Pour ce faire ils vont chercher à pénétrer dans les rêves des nouveaux-nés car, à la naissance, ils savent tout sur tout, ce qu’ils oublient dès leur premier sommeil.
C’est là qu’interviennent nos héros ordinaires. Ils sont, génétiquement mais inconsciemment, des “guerriers de la nuit”. Réveillés à leur vraie nature par un mystérieux Springer, ils ont la capacité de se transformer en super-héros (avec costumes, super pouvoirs et super armes) quand ils s’endorment. Ils vont dans les rêves des gens pour lutter contre les démons qui y sévissent depuis l’aube de l’humanité.
Le talent de Masterton réside dans sa facilité à mélanger l’horreur et l’humour, sans oublier une petite touche de sexe, et beaucoup de réalisme dans les relations humaines. Il faut aussi rendre hommage à son imagination délirante que rien ne limite. La collection d’armes utilisées par les guerriers est tout à fait extraordinaire, comme les paysages changeants de ces territoires de rêve.
Il ne faut bien sûr pas chercher de la vraisemblance dans cette histoire, même si elle possède sa logique interne, simplement se laisser emporter par ce récit d’aventures complètement impossibles.
Ces romans, sympathiques et délassants mais « de gare », sont chers quand ils sortent en « grand format ». Il était plus facile d’acheter et de lire du Masterton quand ses romans étaient publiés dans la collection « Terreur » de Pocket pour un prix modique. Gageons qu’ils ressortiront bientôt en « Milady », le poche de Bragelonne.
Titre : La Guerre de la Nuit (Night Wars, 2005)
Auteur : Graham Masterton
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : François Truchaud
Couverture (souple) : Vincent Chong
Collection : L’Ombre de Bragelonne
Directeurs de collection : Stéphane Marsan et Alain Névant
Éditeur : Bragelonne, 35, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Site Internet : http://www.bragelonne.fr
Pages : 374
Format (en cm) : 23,5 x 15 x 2,9 (broché)
Dépôt légal : décembre 2008
ISBN : 978-2-35294-251-1
Prix : 20 €
DES PAPIERS SUR MASTERTON EN YOZONE
Le Diable en Gris
Du Sang pour Manitou
Descendance
Le Complot Sweetman par Michael Espinosa
Les Guerriers de la Nuit par Henri Bademoude
