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Voyageurs du Hasard (Les)
Jean-Pierre Guillet
Éons, coll. Ailleurs, roman (France) & nouvelles (France & Allemagne), SF, 309 pages, mars 2009, 19,60€

Ingénieur électronicien de formation, Jean-Pierre Guillet a mené une carrière de physicien de radiothérapie, et il a mis sa retraite à profit pour concrétiser un de ses multiples désirs : écrire de la SF.

Après quelques brèves apparitions en revue (« Géante Rouge », « Galaxies »), il s’est essayé à un roman qu’Éons vient de publier dans sa collection Ailleurs.



Voici donc « Les Voyageurs du hasard », dont on aborde la lecture en se demandant ce qu’a bien pu donner l’exercice d’un “débutant” dans le genre. Et la lecture débouche sur d’assez bonnes surprises.

Tout d’abord, Jean-Pierre Guillet fait montre d’une écriture qui, à défaut d’être flamboyante, n’en est pas moins maîtrisée. Ensuite, sa narration évite l’écueil de ces digressions techniques censées éclairer les ressorts de l’action, et dont des écrivains de formation scientifique font souvent un parcours obligé. Et puis, plutôt que de décalquer avec zèle les dépaysements à l’américaine, cet auteur enracine son intrigue dans des paysages typiquement français, d’où partent et où reviennent ses explorateurs de mondes étrangers : ce qui donne à son imaginaire de curieuses connotations de roman du terroir !
Atypique, et même inactuel, Jean-Pierre Guillet l’est assurément. Comme peut l’être quelqu’un qui invente sa SF sans avoir intégré les évolutions récentes de cette veine littéraire, sans craindre de réactiver des motifs et thèmes un rien balourds : les mystérieux pouvoirs d’un rayon bleu, la téléportation, des remontées du temps… De sorte que reviennent irrésistiblement à l’esprit le kitsch de ces articles de journaux de province, au bon vieux temps de l’ufologie, quand ils faisaient état de l’apparition d’étranges lumières venues d’ailleurs, soucoupes ou cigares volants, ou bien de confessions d’humains dont des extra-terrestres auraient cambriolé le cerveau.

Il y là des ambiances à la Richard Bessière, et même, le nom est lâché, à la Jimmy Guieu. Rassurez-vous : nous parlons ici des beaux débuts de Guieu, non du faiseur des fins dernières !
Ce qui tout compte fait, et même si la redécouverte des sources du Fleuve Noir n’est pas à l’ordre du jour, fait de ce livre une façon d’anamnèse littéraire parfaitement sincère.

Pour clôturer le volume, les éditeurs adjoignent deux nouvelles au roman. Soit “Régression”, où un Andrevon tout en nuances revisite le passé, et “Juste une photo”, où Clark Darlton met en scène sur le mode simpliste les effets d’un appareil à photographier le futur.


Titre : Les Voyageurs du Hasard (France, 2009)
Auteur : Jean-Pierre Guillet
Nouvelles de : Jean-Pierre Andrevon (France) et Clark Darlton (Allemagne)
Traduction (de l’allemand) : Jean-Luc Blary (nouvelle de C. Darlton)
Couverture : Jean-Christophe Hoël
Éditeur : Éons
Collection : Ailleurs
Numéro : 100
Site Internet : page recueil (site éditeur)
Pages : 309
Format (en cm) : 13 x 20 (broché)
Dépôt légal : 5 mars 2009
ISBN : 978-2754403498
Prix : 19,60 €



Alain Dartevelle
17 mai 2009


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