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Big Brother is watching you !
1984 de George Orwell
Délices & Daubes n°152


Voilà une relecture de circonstance, non ? Alors il n’ont plus un visage large et de grosses moustaches noires mais ceux qui détiennent le pouvoir, dans les régimes totalitaires descendants du “petit père des peuples” ou dans nos riantes contrées où ils sont “élus démocratiquement” par environ un quart de la population, s’emploient avec énergie à rendre possible l’horrible dystopie prophétique cauchemardée par Orwell il y a plus de 60 ans.
Après les puces RFID dans les passeports biométriques, après Edwige, voilà Hadopi et bientôt la Loppsi. Tous les intelligents se rendent compte (par exemple ceux-là) que cette Hadopi, sous le fallacieux prétexte d’empêcher l’échange gratuit considéré comme une piraterie, est le premier pas (ou le 2e ou 3e) vers le fichage généralisé de la vie privée. Big Brother is watching you ! Et ça fout vraiment la trouille.

Dans cette ambiance de fin annoncée de la liberté (même celle de lire ce qu’on veut), je n’avais pas le cœur à rire. Alors j’ai relu « 1984 ». Pas sûr que ce fût une bonne idée vu l’effet sur le moral.

La première partie décrit la vie d’un petit fonctionnaire, Winston, dont le boulot quotidien consiste à réécrire en permanence les journaux du passé pour qu’ils soient conformes à la réalité d’aujourd’hui. À part ça, il mange mal, boit mal, vit mal et est surveillé en permanence par les caméras et les micros du Parti. Tout marche à l’envers, comme le nom des ministères, de l’Amour pour la torture, de la Vérité pour le mensonge, de la Paix pour la guerre.

Dans la deuxième partie, l’espoir renaît : il rencontre Julia, profite de rares moments de bonheur, croit avoir trouvé un homme qui pense comme lui, O’Brien, un des puissants du Parti Intérieur qui va le fait entrer dans cette Fraternité en lutte contre le système Big Brother.

Mais, dans la troisième partie, Winston perd tout et O’Brien se charge de le rééduquer par la torture.

Une histoire tristissime dont le seul petit bout d’espoir au milieu est là pour plonger le lecteur encore plus profondément dans l’horreur et le désespoir.

Non je ne vous ferai pas une analyse critique de ce bouquin. Je n’en ai ni la culture ni les compétences. C’est un des livres fondateurs de la SF, une dystopie qui fait mal au ventre et provoque réflexion et révolte.
Il y a des passages longuets et d’étranges théories sur l’humanité divisée en trois classes. Il y a aussi des incohérences, m’est avis, sur la nécessité de changer d’ennemi dans une fausse guerre (et tout réécrire le passé) ou pourquoi un puissant comme O’Brien passe tant de temps à rééduquer le médiocre Winston.
Mais l’important est ailleurs, comme la vérité.

Réveillez-vous, les gens, la liberté fout le camp chaque jour un peu plus.


Henri Bademoude
30 avril 2009


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