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Astro Boy (T1)
Osamu Tezuka
Kana-Sensei

Dans un Japon futuriste, humains et robots cohabitent paisiblement. Le professeur Tenma, ministre de la science perd dans un tragique accident son fils unique. Totalement bouleversé, il décide de créer le robot parfait à l’image de son fils. Mais contrairement aux humains, les robots ne vieillissent pas et Tenma ne supporte plus son ersatz de fils et le maltraite. A sa mort, l’androïde est recueilli par le professeur Ochanomizu qui lui donne des parents robots et le nomme Astro.



Les éditions Sensei éditent une anthologie des aventures d’“Astro Boy”, le chef d’œuvre d’Ozamu Tezuka. Nous vous avions déjà parlé de ce père du manga avec la parution de “Ikki Mandara”. Cette fois, c’est un de ces premiers mangas qui est mis à l’honneur. Le premier volume d’“Astro Boy” fut publié en 1952, dans un Japon se remettant difficilement de la défaite de la Seconde Guerre Mondiale, des deux bombes atomiques et du commandement américain. A l’instar de Superman, Astro Boy va devenir un symbole de paix et de renouveau de la société nipponne. Lourde charge pour ce jeune mangaka alors âgé de 24 ans.

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Astro est un robot à la physionomie de petit garçon. Toujours en quête de justice, il aide le professeur Ochinomizu et son maître d’école Hige Oyaji à résoudre des enquêtes policières et à réparer des injustices. Tezuka reprend les lois de la robotique immortalisées par Isaac Azimov, mettant les robots au service de l’homme. Dans ce premier tome, les thèmes illustrant chaque histoire sont très variés et, malheureusement, toujours d’actualité. Bien sûr, il y a les escrocs purs et durs qui exploitent d’innocents robots pour arriver à leurs fins, comme le pauvre homme électrique devant effectuer des cambriolages pour le compte de Skunk. Mais Tezuka est aussi écologiste avant l’heure dans “Le Chat Rouge”. Il s’attaque à une urbanisation sans pitié qui détruit la nature et ce seront les animaux qui viendront la venger. Il s’en prend aussi au racisme dans “Black Looks”, il s’inspire des évènements se déroulant aux USA, avec la scène du bus et un énorme clin d’œil à Rosa Parks, mais il croque aussi l’apartheid, amenant physiquement son héros en Afrique du Sud. Bien sûr, ce sont les robots qui seront maltraités dans “Astro Boy” mais la métaphore est plus qu’évidente.

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Si le héros de Tezuka symbolise le jeune japonais idéal dans un monde à reconstruire, il n’est pas pour autant sans défaut. Si la 13ème loi de la robotique lui interdit de blesser ou tuer les humains, il est bien moins tendre avec les autres espèces. Dans “Black Looks”, par exemple, il va décimer un troupeau d’éléphants pour sauver des hommes. Et il est encore plus violent avec ses semblables : ainsi dans “L’Homme de Glace”, il va massacrer le Sphinx à cause d’un malentendu. Oui, un robot se reconstruit mais comme Superman, Astro est prêt à utiliser la force pour sauver l’humanité ou ses amis. Ces côtés très anthropomorphiques rendent le personnage d’autant plus sympathique et attachant. C’est bien cela qui fait tout le succès et la force de l’œuvre de Tezuka.

Si nos cousins nippons surnomment Osamu Tezuka « le dieu du manga », ce n’est pas un hasard. Au-delà de sa force d’anticipation d’un monde futuriste – gardez à l’esprit que nous sommes entre 1952 et 1968 !-, Tezuka ajoute une fioriture de scènettes humoristiques et de dialogues parfois décalés dans ses seconds plans et dans la bouche de figurants. C’est aussi là toute la force de Tezuka que reprendra une multitude de mangakas modernes, comme par exemple Tsukasa Hojo. Et même le dessin supporte incroyablement bien le temps. J’entends déjà ceux qui exècrent les figures trop rondes des mangas hurler, mais c’est aussi une marque de fabrique de ces bandes dessinées – ce n’est pas pire que les visages ignoblement anguleux à l’américaine.

Il est donc indispensable de découvrir ou de redécouvrir “Astro Boy”, un manga qui révolutionna le monde de la BD japonaise.


Astro Boy (T1)
- Auteur  : Osamu Tezuka
- Traducteur  : Edo
- Éditeur : Kana
- Collection  : Sensei
- Dépôt légal : 20 mars 2009
- Format : 148x210 mm
- Pagination : 240 pages
- Prix public : 12,50 €
- Numéro ISBN : 2-5050-0548-3


© Edition Kana- Tous droits réservés



Frédéric Leray
15 avril 2009




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