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Impertinence d’un Eté (L’) (1ère partie)
Pellejero / Lapière
Dupuis

En 1942 à Mexico city, un homme descend d’un taxi et dépose une gerbe de fleurs à l’endroit où une femme est morte la veille. Il invite ensuite le chauffeur à prendre un verre pour lui raconter l’histoire de cette femme, l’histoire d’un été à Mexico, en 1923.

Edward Weston, photographe américain, vient d’abandonner femme et enfants pour se rendre dans cette ville. Il y rencontre Tina Modotti, à qui il apprend la photographie et avec qui il vit une passion dévorante. Les deux amants découvrent au Mexique la révolution de l’art, qui est en lien avec la révolution politique.
Ils s’adonnent alors au sexe, à l’art, à la politique et à la liberté, sans savoir ce que cette dernière allait leur apporter. Sur les murs de Mexico les peintures de Diego Rivera, Xavier Guerrero et autres témoignent de ceux que l’histoire de l’art retiendra comme les « muralistes ».



L’impertinence d’un été” est un ouvrage poétique et amer proche d’un spleen baudelairien. Par le biais du personnage imaginaire de Theophile Genet, Pellejero et Lapière retracent l’histoire d’artistes qui ont goûté à des idéaux et à une liberté nouvelle, délaissant le principe d’un art égoïste et bourgeois au profit d’une forme qui appartiendrait au public. Il se dégage de l’ouvrage une impression de nostalgie, impression renforcée par le fait de commencer l’œuvre par la mort de l’un de ses protagonistes.

Mais la très grande poésie de l’ouvrage n’exclut pas une écriture narrative rigoureuse. Les éléments s’enchaînent parfaitement et le rythme est bien géré. Les dialogues sont coulants et proches de ces discutions au coin du feu où l’on refait le monde. L’ensemble traduit à merveille l’émulsion artistique et intellectuelle qui régnait entre les « muralistes ».

Au niveau du dessin, “L’impertinence d’un été” se démarque par un trait simple et juste qui ne cherche pas le réalisme mais plutôt l’atmosphère. Les planches alternent entre des rendus bichromatiques des scènes de nuit en intérieur, où les couleurs restent dans les ocres, et les tons pastel des scènes de jour.

Cette bande dessinée est donc plutôt à conseiller à ceux que l’univers artistique passionne car tout l’objectif de l’ouvrage est de retranscrire les passions du mouvement muraliste. En dehors de cette spécificité, “L’impertinence d’un été” reste un ouvrage de facture classique.

Notons également que cet album existe dans une édition limitée et numérotée à 666 exemplaires enrichis d’un dessin inédit de Pellejero sur un papier modigliani 260 grammes. Il faudra alors compter 30 euros pour cette version.


L’impertinence d’un été – Première partie
Scénario : Lapière
Dessin & couleurs : Pellejero
Editeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Parution : 6 mars 2009
Prix : 14.50 €
ISBN : 978-2-8001-4339-2


© Editions Dupuis - Tous droits réservés



Gianni Zablot
18 avril 2009




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