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Sur la Route de Selma
Berthet & Tome
Dupuis

Clément Brown fait du stop sur la route de Selma. Il rencontre une jeune femme, Tracy-Lee, avec qui il partage une folle nuit d’amour. Mais alors qu’il passe un coup de fil à sa mère, un homme du nom de Kyle Lanksy vient assassiner Tracy-Lee.

Lorsque Clément revient, il se rend compte qu’il est dans de sales draps car en tant que Noir, il constitue le coupable idéal. Il décide alors de suivre la piste laissée par Kyle Lanksy et de remonter aux sources pour découvrir la sombre vérité.



Samuel Fuller disait :
« Tout ce qu’il faut pour un film c’est un flingue et une fille. ».

La couverture de “Sur la route de Selma” semble illustrer cette phrase. Un homme Noir tenant dans ses bras une femme blanche et un vieux Smith & Wesson. Par cette image rouge et noire, l’ambiance est posée : nous sommes dans un récit qui se déroule dans une Amérique inspirée de la mythologie des films noirs des années 50.
D’ailleurs, Philippe Berthet ne s’en cache pas. Entre la scénographie, les images mono ou bichromatiques et les ombres marquées, “Sur la route de Selma” est un film noir.

D’un point de vue scénaristique, l’histoire est bien menée. Le rebondissement final est un peu attendu mais n’enlève rien à l’intrigue. D’ailleurs, dans les bandes dessinées, les péripéties finales sont si fréquentes que le vrai rebondissement serait de ne pas en mettre : une intrigue qui est jusqu’au bout ce qu’elle semble être.

On regrettera que la psyché de Kyle Lanksy soit si peu développée car un bon scénario, c’est d’abord un bon méchant. Cependant, le choix de Philippe Tome de se concentrer sur le problème du racisme était un choix judicieux et on ne peut pas demander à un one-shot d’approfondir au même niveau tous les aspects du récit.

Notons également la grande qualité des dialogues. Pas un mot inutile, des phrases cinglantes et fortes de sens. “Sur la route de Selma” met en scène des personnages d’une éloquence minimaliste.

Graphiquement, comme je l’ai dit plus haut, l’ouvrage se rapproche d’une esthétique de film noir des années 50. Bien que les images restent sagement dans leurs cadres, le dynamisme et l’aspect cinématographique sont assurés par un très fort découpage de l’action, notamment dans les moments de suspens.

Nous conseillons donc cet ouvrage à tous les amateurs de récit à l’atmosphère fortement marquée. Ses thèmes et certaines images de viol limiteront cependant la lecture à un public averti.


Sur la route de Selma
Scénario : Philippe Tome
Dessin & couleurs : Philippe Berthet
Editeur : Dupuis
Parution : 20 mars 2009
Prix : 13.50 €
ISBN : 978-2-8001-4384-2


© Editions Dupuis - Tous droits réservés



Gianni Zablot
17 avril 2009




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