« La Discorde Céleste : Kepler et le Trésor de Tycho Brahé » se décompose en trois parties : la première centrée sur Tycho Brahé (1546-1601), la seconde sur Johann Kepler (1571-1630) et la dernière s’intéresse à la rencontre entre les deux hommes. Ce livre couvre la période correspondant à l’existence de Tycho Brahé, Johann Kepler poursuivant ses recherches sur le mystère du ciel dans « L’œil de Galilée ».

Pour les lecteurs non familiers de la fin du XVIe siècle, saisir tous les tenants et aboutissants des situations politique et religieuse de l’époque n’est pas aisé. Comme les choix de Tycho Brahé et de Kepler sont souvent dictés par le bon vouloir des grands de ce monde, ainsi que par leurs croyances, ce point a son importance.
Mais il ne faut surtout pas se décourager, car « La Discorde Céleste » repose surtout sur la vie de ces deux grands savants : Tycho Brahé, issu de la noblesse danoise, et Johann Kepler, né dans une misérable auberge du Wurtemberg. Leurs existences ont suivi des chemins différents, mais la même soif de connaissance les habitait.
Alors que le Danois accumulait les données, Kepler pouvait leur donner un sens. Longtemps Tycho les a jalousement conservées, tel un trésor, mais il a compris que Kepler lui était complémentaire et qu’il réussirait à exploiter ces quarante années d’observation du ciel.
Pourtant leur conception cosmologique diffère : système géo-héliocentrique pour Tycho, alors que Kepler est dans la lignée de Copernic et de sa théorie héliocentrique. Seul le travail d’une vie peut départager ces deux points de vue et, avant de mourir, Tycho Brahé confie toutes ses recherches à Johann Kepler pour qu’il établisse la vérité.
Si aujourd’hui, le fait que les planètes tournent autour du soleil sur des orbites elliptiques est une évidence, à cette époque, ne pas placer la Terre au centre de la création était proche de l’hérésie. Giordano Bruno a fini sur le bûcher.
La collaboration de ces deux hommes hors du commun a permis à la science d’avancer sur le chemin sinueux de la connaissance.

En avant-propos, Jean-Pierre Luminet écrit que sa série Les Bâtisseurs du Ciel est un divertissement à fin d’instruire. Si pour les besoins de l’histoire, le narrateur a été inventé à partir de personnages réels, les vies de Tycho Brahé et de Johann Kepler sont extrêmement bien documentées (biographies, lettres, autobiographies). Le récit n’est donc pas bien éloigné de la réalité.
À travers cette série, l’auteur retrace l’histoire de la vision du ciel que nous en avons aujourd’hui et souvent connue juste dans ses grandes lignes. Il allie la manière avec l’envie de partager ces formidables destins. « La Discorde Céleste » se lit très bien et savoir que ce n’est pas juste une vue de l’esprit n’en est que plus réjouissant. Jean-Pierre Luminet atteint parfaitement son but d’instruire, tout en divertissant.

En annexe, on peut se rafraîchir la mémoire avec les biographies des personnages principaux et les systèmes du monde selon Ptolémée, Copernic et Tycho Brahé. Par contre, les cartes entre les conceptions de Ptolémée et de Copernic sont identiques !

Titre : La Discorde Céleste
Sous-titre : Kepler et le Trésor de Tycho Brahé
Auteur : Jean-Pierre Luminet
Série : Les Bâtisseurs du Ciel (T1 : Le Secret de Copernic ; T3 : L’œil de Galilée)
Première édition : JC Lattès
Couverture (souple) : Andreas Cellarius, Orbites planétaires (détail), 1860
Éditeur : le Livre de Poche
Collection : Littérature & Documents
Site internet : Roman (site éditeur)
Pages : 608
Format (en cm) : 17,8 x 11
Dépôt légal : Février 2009
ISBN : 978-2-253-12646-1
Prix : 7,50 €