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Avenir Commence Demain (L’)
Isaac Asimov
Pocket, SF, nouvelles & poèmes, traductions de l’anglais (États-Unis), SF, 343 pages, octobre 2008, 6,90€

Un ordinateur, des extraterrestres, un Néandertalien, des voleurs interplanétaires, des problèmes d’entropie, du suspense et beaucoup d’humour : au total, neuf nouvelles et deux poèmes de ce très grand monsieur de la SF.

Textes écrits et publiés entre 1956 et 1959, cette anthologie dont le titre original est Nine Tomorrows (“Neuf Demains“), regroupe un florilège très représentatif des talents d’Isaac Asimov.
Elle offre aussi de sacrés beaux moments de lecture.



On ne présente plus le géant qu’était Isaac Asimov (1920-1992) même si aux USA, les membres du fandom lui préfèrent majoritairement Robert Heinlein (un autre géant). L’auteur de quelques textes fondateurs de la SF, d’innombrables nouvelles et d’une multitude d’anthologies, touche à tout brillant à la production pléthorique, est au Panthéon du genre depuis des décennies.
Sa position est incontestée et incontestable.

Avec « L’Avenir Commence Demain », nous découvrons des textes issus d’une période charnière de la SF. C’est qu’entre 1956 et 1959, le 4 octobre 1957 pour être précis, une petite boule ronde hérissée de quatre antennes se mit à tourner autour de la Terre et lança son fameux bip-bip.
Les écrivains de SF, qui vantaient les mérites de la conquête spatiale et décrivaient avec plus ou moins de brio l’existence de races extraterrestres, n’étaient plus désormais les doux rêveurs d’un monde en pleine Guerre Froide. Des faits bien réels les rendaient très très crédibles.
Paradoxalement, ce débarquement surprenant et massif des problématiques travaillées par la SF dans la vie de l’humanité signifiait aussi la fin de l’Âge d’Or du genre. Plus rien ne serait jamais pareil...

Isaac Asimov ne donne cependant pas un éclairage particulier à ces événements, comme si « le bon docteur » (son surnom) était resté très éloigné de ce changement des mentalités. Il faut dire qu’il avait déjà livré ses trois Lois de la Robotique -mot qu’il inventât au passage- à partir de 1942, écrit son cycle consacré aux “Fondations” (du moins la trilogie originelle) entre 1951 et 1953, et son univers SF était déjà de grande amplitude (voire bouclé). Ce qui ne l’empêchait pas d’être un homme de son temps tout en restant un fervent explorateur littéraire du futur.

Ainsi, le thème de la guerre nucléaire, sujet qui turlipinait gravement la planète en cette époque, est présent dans deux textes (“Les Tendres Vautours” et “Mon Nom s’écrit avec un S”). L’informatique, elle aussi naissante, donne lieu à “Tous les Ennuis du Monde” et à “L’Ultime Question” grâce à la création du célèbre super computer Multivac.
Sept fois Neuf”, et d’une certaine manière “Profession”, sont aussi à relier à ces thématiques. Dans le premier texte, l’humanité qui ne fait rien sans l’assistance des machines pensantes, n’en revient pas que l’on puisse réussir un calcul mental basique avec son simple cerveau ! Dans le second, les attardés se retrouvent dans des lieux où ils seront cachés du reste de l’humanité, mais servent bien à quelque chose. Pourtant, il ne s’agit tout simplement que d’humains incapables d’apprendre sans effort grâce à l’aide des bandes instructives à la disposition de tous.
Dans deux textes plus classiques, Isaac Asimov se sert de sa passion pour le style policier et livre en fait des enquêtes dont la SF est le décorum, mais pas l’axe central du récit (“La Nuit et la Mort”, “À Port-Mars sans Hilda”).
Deux courts poèmes ouvrent et clôturent ce recueil (“C’est si Facile, Voyez-Vous” et “Notifications de Rejet”) dont le principal intérêt est dans la cause comique qu’ils défendent. Petits plaisirs de l’auteur, en somme.

Est-ce tout ? Non, évidemment. Il y a aussi “L’Affreux Petit Garçon”, conte moral éblouissant de sensibilité qui agrège en peu de pages un questionnement philosophique, éthique et scientifique de grande qualité à travers l’utilisation d’une machine à voyager dans le temps et le chemin de croix d’un petit néandertalien.
Il s’agit bien sûr de la pièce centrale de cette anthologie et d’un texte dont Isaac Asimov se disait lui-même particulièrement fier et heureux de l’avoir écrit. Le bougre n’avait pas tort comme on le constatera après la lecture de la nouvelle.

Neuf nouvelles très représentatives du talent de l’écrivain, deux poèmes certes plus anecdotiques mais très marrants, « L’Avenir Commence Demain » n’a pas fini d’être édité et réédité.
Pour moins de 7€, ce n’est que justice.


Titre : L’Avenir Commence Demain (Nine Tomorrows, 1959)
Auteur : Isaac Asimov
Traduit de l’anglais (américain) : Bruno Martin
Couverture : Alain Brion (illustration)
Éditeur : Pocket, 12 avenue d’Italie, 75627 Paris Cedex 13
Collection : Science-Fiction
Collection dirigée par : Bénédicte Lombardo
Sites Internet : page recueil (site éditeur)
Pages : 343
Format (en cm) : 10,6 x 1,3 x 17,5 (poche, broché)
Dépôt légal : octobre 2008
Code CLIL : 231502
EAN : 9 782266 183772
ISBN : 978-2-266-18377-2
Prix : 6,90€



Stéphane Pons
2 avril 2009


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