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Malédiction de Bethany (La)
Robert McCammon
Bragelonne, Milady, Terreur, roman, traduit de l’anglais (États-Unis), terreur, 446 pages, janvier 2009, 7 €

Evan Reid est revenu meurtri de la guerre du Vietnam, aussi bien dans sa chair que dans sa tête.
Des cauchemars hantent ses nuits. Pour lui, il s’agit de prémonitions dont il faut tenir compte, alors que sa femme Kay, professeur de mathématiques, estime que les fois où la réalité lui a donné raison, ce n’était que pure coïncidence.
Lorsque Kay trouve un poste d’enseignante pendant l’été à George Ross, Evan, Kay et leur petite fille, Laurie, quittent LaGrange qui ne leur rappelle que de mauvais souvenirs et emménagent à Bethany’s Sin. Le cadre est paisible, les habitants semblent accueillants, alors ils espèrent que ce sera l’occasion d’un nouveau départ dans la vie.

Mais dès la première nuit, Evan cauchemarde…



Robert McCammon est un écrivain américain, né en 1952 à Birmingham dans l’Alabama. Auteur d’une quinzaine de romans, dont la majorité date des années 1980, il a fait son grand retour avec « Le Procès de la Sorcière » et « Le Visage du Mal ». Depuis ses débuts, il a remporté trois Bram Stoker Awards, récompensant des œuvres de fantastique, et le Grand Prix de l’Imaginaire catégorie Roman étranger lui a été attribué en 1992 pour « L’Heure du Loup ».

En lisant « La Malédiction de Bethany », on ne peut s’empêcher de penser à « Les Femmes de Stepford », mais Robert McCammon prend le contre-pied d’Ira Levin, et bien sûr le traitement n’est pas le même. Dans le paisible village de Bethany’s Sin, les hommes sont sous la domination des femmes. Loin de les remplacer par des robots, elles en usent selon leurs désirs. Un mari ne sert que de façade, c’est un trompe-l’œil pour suggérer l’image de la famille et attirer ainsi de nouveaux habitants dans cet apparent havre de paix.

Robert Mc Cammon évoque le retour des Amazones. Il transforme les femmes, les épouses, les mères en guerrières sans pitié. Il pousse d’ailleurs l’identification très loin, le Rite du fer et du feu en fera frémir plus d’un. Les hommes connaissent la peur, Evan comprend qu’il doit cesser de fuir et, pour sa femme et sa fille, accepter d’affronter ses craintes.

Tout au long des pages, l’auteur suggère le malaise. Evan cauchemarde la nuit, pressentant des choses terribles, il cherche aussi à connaître l’origine du nom de Bethany’s Sin, le péché de Bethany. Tout comme nous, il sent que quelque chose se cache derrière ce mystère. Au fur et à mesure des découvertes macabres, le sort des individus de sexe masculin est dévoilé et on sombre dans la terreur. La classification de ce livre n’est en rien usurpée.

On peut juste regretter les deux mises en situation initiales : les fouilles archéologiques près de la Mer Noire et le passage où Evan est soumis à un interrogatoire lors de la guerre du Vietnam. Comme les personnages reviennent sur leur passé, il y avait moyen de commencer directement par l’arrivée de la famille Reid à Bethany’s Sin. Une entrée en matière en douceur pour encore mieux tromper son monde.

Mais cela ne gâche en rien le plaisir de lecture, car « La Malédiction de Bethany » est un livre efficace. Il remplit bien son rôle de générateur d’angoisses et enrichit la collection Milady Terreur d’un bon titre.
Espérons que cette collection ne s’arrêtera pas en aussi bon chemin et que, maintenant qu’un inédit est publié chaque mois, certains romans non traduits de Robert McCammon y verront le jour.


Titre : La Malédiction de Bethany (Bethany’s Sin, 1980)
Auteur : Robert McCammon
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Jacques Guiod
Première édition française : Presse Pocket Terreur
Couverture (souple) : Anne-Claire Payet
Éditeur : Bragelonne - Milady
Collection : Terreur
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 446
Format (en cm) : 17,8 x 11,1
Dépôt légal : janvier 2009
ISBN : 978-2-8112-0085-5
Prix : 7 €



François Schnebelen
29 mars 2009


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Illustration de Anne-Claire Payet



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