Genre : Drame
Durée : 1h43
Avec Omero Antonutti, Margarita Lozano, Claudio Bigagli, Massimo Bonetti, Norma Martelli, Enrica Maria Modugno, Sabina Vannucchi, etc,.
Une légende Toscane affirme que la nuit du 10 août, chaque étoile filante aperçue exauce un voeu. Une jeune femme va remonter le cours du temps et de ses souvenirs jusqu’au 10 août 1944 et raconter l’histoire de son village à son jeune enfant. Ce jour fatidique, l’armée allemande avait décidé de rassembler tous les habitants du bourg dans l’église locale. Une partie de la population préféra s’enfuir et s’aventurer en une étrange errance sur les routes alentours. Les fuyards vont vivre d’étranges événements et même croiser le chemin de héros mythologiques dans un champ de blé dévasté par la guerre...
Qui ne connait pas les frères Taviani ignore la beauté formelle de leurs films. Maniant toute la gamme des sentiments humains avec un brio sans égal, les réalisateurs de quelques monuments du cinéma (« Allonsanfan », « Padre padrone », « Saint-Michel avait un coq », etc,.) livrent toujours des oeuvres transcendées par un réel sens de l’imaginaire. Chaque image est prétexte à une lecture alternative, chaque plan oscille entre rêve et réalité. Ici, dans « La Nuit de San Lorenzo », la première scène du film convoque une fenêtre ouverte sur la nuit -qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le début des « Clowns » de Fellini- et l’on comprend d’emblée que les Taviani seront de bons « passeurs » de rêves.
Epoustouflant de bout en bout et considéré comme le chef d’oeuvre des frères Taviani, « La nuit de San Lorenzo » marque les esprits. Bien sûr, on n’est pas dans le fantastique classique mais plutôt dans un imaginaire poétique forgé à la dure sur d’impitoyables événements bien réels. Qu’importe, la moindre scène impose une empreinte indélébile sur celui qui la visionne.
Les Taviani, qui réaliseront plus tard une parabole romantique sur le cinéma à travers « Good Morning Babilonia » (disponible chez mk2 aussi) et l’histoire de deux frères italiens qui partent aux USA puis à Hollywood et rencontre le grand réalisateur D. W. Griffith (« Naissance d’une nation », « Intolérance »), ne négligent jamais l’aspect symbolique de leurs visions.
« La Nuit de San Lorenzo » est également une merveilleuse leçon de cinéma dont les aspects dramatiques n’entament en rien la vision généreuse et optimiste de l’humanité que les frères Taviani possèdent. Une superbe musique de Nicola Piovani souligne parfaitement l’impact émotionnel et envoutant du film.
Stéphane Pons
FICHE TECHNIQUE FILM
Titre original : La Notte di San Lorenzo
Réalisation : Paolo et Vittorio Taviani
Scénario : Paolo et Vottorio Taviani e Giuliani & Tonino Guerra
Producteur : Giuliani G. De Negri
Costumes : Lina Nerli Taviani
Photographie : Franco du Giacomo
Décors : Gianni Sbarra
Montage : Roberto Perpignani
Musique : Nicola Poivani
Production : Radiotelevisione Italiana (Rai) et Ager Cinematografica
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES EDITION DVD
Format image-vidéo : 16/9 compatible 4/3 (Pal, zone 2), format d’origine 1.85. Menus en français. DVD9 (simple face, double couche).
Format son : français et italien en mono 2.0.
Sous-titres : français imposé sur la VO d’origine.
Collection : Taviani (mk2)
Edition/Distribution : mk2/Warner.
Presse : Jean-Baptiste Péan (mk2)
Internet : http://www.mk2.com
DVD
Menu d’introduction en français. Film en version française ou version italienne sous titrée en français. 16 chapitres illustrés pour l’accès direct au film. Accès directs à « Préface », « Chapitres », « Compléments de programme » et « La collection Taviani » (cf. Bonus pour les détails).
BONUS
« Préface », 6’27 (entretien avec Tonino Guerra, le coscénariste).
« Entretien avec Paolo et Vittorio Taviani - Il était une fois le paysage d’un souvenir... », 22’34 (explications et clefs du film par les réalisateurs).
« Trois figures en marche vers la liberté », 15’28 (interviews des 3 principaux acteurs).
Présentation de la collection « Taviani » chez mk2, bandes annonces de « Padre padrone », 2’06 (1977, Palme d’Or à Cannes), « La nuit de San Lorenzo », 1’55 (1981, Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes 1982), « Kaos, contes siciliens », 2’43 (1984) et « Good Morning Babilonia », 2’09 (1987). Le tout en version originale sous titrée sauf pour une bande annonce en vf.
APPRECIATION GENERALE
Superbe restauration et images au top. Une définition rare y compris dans les scènes les plus sombres. Un son remarquable, il semble même que la VF soit plus claire et fouillée que l’originale. Une partie bonus très complète qui ne tombe pas dans l’auto congratulation habituelle, un chef d’oeuvre du cinéma avec une édition DVD à la hauteur.