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Banlieue 13
Film Français de Pierre Morel (2003)
10 novembre 2004


Genre : Action Futuriste
Durée : 1h35

Avec Cyril Rafaeli (Damien), David Belle (Leito), Tony D’Amario (K2), Larbi Naceri (Taha), Dany Verissimo (Lola), François Chattot (Krüger), Nico le black (MC Jean Gab’1), etc,.

En 2013, une espèce de mur de Berlin ceinture la banlieue parisienne qui est devenue une zone de non droit absolu. Lorsque Leito (David Belle), le Monsieur Propre du quartier et l’inspecteur Damien (Cyril Rafaéli), le super policeman du futur, sont obligés de s’associer pour désamorcer et récupérer une méga bombe à fragmentation et empêcher son explosion au milieu de la zone, tout va se compliquer. Cascades non-stop et bastons au programme.

Bien sûr, le scénario rappellera aux inconditionnels des filmos SF, le remarquable « New-York 1997 » de John Carpenter. Tout au plus, remplace-t-on ici le Président des USA par une nouvelle bombe et une grande série B par un gros film d’action et de baston. La comparaison ne s’arrête pas là malheureusement... Si John Carpenter a toujours su filmer les bas-fonds de la société américaine et s’en servir pour sublimer ses personnages de monsieur tout le monde de la truanderie organisée ou de la pauvreté civile en outils de sa vision contestataire de la société US, Pierre Morel ne livre qu’un gros film d’action.
Et il faut bien reconnaître que de ce point de vue là, on en a pour son argent. Les scènes de cascades sont assez époustouflantes, plutôt très bien chorégraphiées et la mise en scène des nombreux duels est très correcte. Une BO assez pêchue (tendance rap qui cartonne) enveloppe le tout dans le bon sens aussi. Pour le reste... Si tous les protagonistes sont d’excellents cascadeurs, aucun n’approche, même de loin, le statut d’acteur. Et c’est bien dommage dans ce qui est au départ un film. A peine pourrons-nous tirer de ce brouillon de personnages crédibles, Tony D’Amario (K2, le dur qui n’en est pas un), MC Jean Gab’1, (mini rôle de Nico le Black) et la petite Dany Verissimo (Lola), touchante en petit paquet de nerfs tendus à l’extrême.

Le fond du film est parfaitement démagogique, gentillet et sirupeux au possible. Que Luc Besson en soit le producteur et le scénariste réjouira sans doute ses ennemis et alors ? Le bonhomme doit s’en foutre royalement car ce mix de « Les Yamakasi rencontrent New-York 1997 » fera sans doute les deux millions d’entrées France sans une once de problème. Bon, quitte à mettre 9 millions d’euros de budget dans « Banlieue 13 », il eut été sympa de soigner aussi un peu plus les décors. Plutôt que de recycler un quelconque faubourg de l’Europe de l’Est avec deux images numériques de Paris en fond d’écran, on aurait pu inventer un peu. Et surtout, pourquoi ne pas jouer à fond la carte du second degré volontaire et être un peu plus ambitieux sur le fond du scénario (y-avait la place, on vous le jure !).

Pierre Morel n’étant pas (encore ?) John Carpenter et les cascadeurs français n’arrivant pas à la cheville des acteurs américains, il ne reste qu’une grosse série de séquences d’actions assez imparables, visiblement destinées à ce que l’on supposera être les besoins de la classe populaire et jeune des banlieues...

On est en droit de ne pas aimer le raisonnement, le procédé et la philosophie sous-jacente même si le coté distrayant de l’aventure est plutôt réussi et vous sauve du sentiment profond de consternation générale qui vous aura plusieurs fois saisi durant cette projection.

Stéphane Pons (qui a payé sa place)

FICHE TECHNIQUE
Titre original : Banlieue 13 (ou B13)
Réalisation : Pierre Morel
Scénario : Bibi Naceri, Luc Besson

Producteur : Luc Besson

Photographie : Manuel Teran
Son : Frederic Ullman
Décors : Hughes Tissandier
Costumes : Annie Thiellement
Montage : Frederic Thoraval

Production : Europacorp
Distribution : Europacorp Distribution

Presse : 213 Communication (Emilie Maison & Laura Gouadain).

SITE INTERNET
http://www.b13-lefilm.com


Stéphane Pons
10 novembre 2004



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