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NymphoRmation
Jeff Noon
La Volte, roman, traduction de l’anglais (Angleterre), science-fiction, 398 pages, octobre 2008, 22 €

La Yozone vous a déjà fait l’éloge de ce Mancunien (natif de Manchester) à la plume (c’est le cas de le dire) virevoltante et à l’imagination débridée et novatrice.



Ce roman, publié en 1997 sous le titre “Nymphomation”, est lui aussi édité par La Volte. Merci à eux de nous faire découvrir ou redécouvrir cet auteur inclassable.

Ce roman, comme tous les distingués confrères l’ont déjà fait savoir, n’est pas le meilleur ouvrage de Noon. Pourtant, si vous commencez par celui-là, vous ne serez pas déçus. Ceux qui, comme moi, ont déjà lu les autres, par contre, pourraient bien l’être.

Cette histoire est complètement improbable. Passe encore. Why not ? Mais elle est longue (presque 400 pages), ne démarre vraiment qu’après la page 100 et quelques, et surtout on a un peu de mal à rentrer dans cet univers, mancunien certes et comme d’habitude avec Noon, mais dans un Manchester fou d’un jeu, le tirage d’un domino.

Je ne sais pas si l’auteur est amateur de mathématiques mais il en fait l’argument essentiel de son roman, dans les sous-spécialités que sont les probabilités et la cybernétique/informatique. Avec le passage possible entre la vraie vie, si c’est un labyrinthe ou un dédale, et l’ordinateur. Et ce dès la fin des années 70, moyennant quelques câblages, ce qui peut interpeller ou interloquer, c’est selon. On y rajoute aussi l’ADN (une espèce de mot magique signifiant vie) et la capacité d’êtres informatiques à se reproduire.

Bon c’est du Noon, ça dépote et ça part dans tous les sens, tout en suivant une trame narrative où le passé finit par rattraper le présent. On essaye de suivre la gentille matheuse Daisy, son amoureux indou Jazir brillant informaticien de 16 ans, son père Jimmy imbattable aux dominos, la petite mendiante Celia (une sorte d’Alice désordonnée, of course) et tous les autres, le DJ (forcément), le prof de maths, etc.

Inracontable, improbable et, plus ennuyeux, incroyable, sont les qualificatifs qui vous viennent spontanément. Autant le Manchester du Vurt dans “Vurt” et “Pollen”, et ses échos dans “Pixel Juice”, a cette cohérence interne qui provoque la suspension de la rationalité, autant ce roman, plein de phrases vaseuses sur les maths, les probas, l’informatique et surtout la biologie peut franchement arrêter le lecteur dans sa quête d’autre chose.
On peut se demander si l’auteur n’est pas plus crédible quand il évoque ou quand il décrit un Manchester autre ou ailleurs que lorsqu’il tente d’expliquer ou de justifier l’impossible qu’il imagine.

On doit saluer le travail du traducteur qui n’a pas dû être à la fête, mais là encore jouer avec les mots dans l’une ou l’autre langue n’a certainement pas le même sens ni la même musique.

Lisez donc les autres livres de Jeff Noon disponibles chez La Volte. Il s’agit de trois ouvrages exceptionnels, celui-là n’est pas du même niveau. Dommage.



Titre : NymphoRmation (ou Nympho/Rmation ?) (Nymphomation, 1997)
Auteur : Jeff Noon
Traduction de l’anglais : Alfred Boudry
Conception graphique : Stéphanie Aparicio
Illustration de couverture : Corinne Billon
Éditeur : La Volte
Numéro : 0-14
Pages : 398
Format (en cm) : 15,5 x 21
Dépôt légal : octobre 2008
ISBN : 9782917157008
Prix : 22 €


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Hervé Thiellement
31 décembre 2008


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