Genre : Conte Fantastique (Enfants)
Durée : 1h32

Avec Raphaël Katz (Manfred), Adèle Exarchopoulos (Marianne), Léo Legrand (Thomas), Gérard Depardieu (Le Général), Carole Bouquet (Mme Drohne), Armelle (Corbac), Baptiste Bétoulaud (Oscar), etc.

Dans le petit village de Timpelbach, les parents en ont assez et plus qu’assez de supporter quelques bambins bien trop turbulents à leur goût.
Définitivement trop échaudés par les dernières blagues de la gente enfantine, ils décident de quitter les lieux durant 24 heures, histoire de faire comprendre à leur progéniture ce que c’est que de s’assumer.
Mais évidemment, rien ne se passe comme prévu et les parents se retrouvent prisonniers dans les geoles d’un pays voisins !
Tout d’abord surpris et désemparés, puis finalement enchantés par cette nouvelle liberté acquise sans effort, les enfants se regroupent très vite sous deux étendards différents (deux bandes ennemies) afin de contrôler le village.

Déjà réalisateur de deux courts-métrages, « Judas » (2006) résolument SF et « Before » (2004), en forme de premier essai cinématographique concernant directement le classique de la littérature enfantine écrit par Henry Winterfeld, Nicolas Bary avait le projet « Les Enfants de Timpelbach » en tête depuis sa plus tendre enfance.

Fruit de quatre années d’obstination et de persistance de sa vision, le long métrage proposé étonne positivement à bien des égards, mais déçoit aussi par certains aspects.
Le scénario est un peu fouilli et hésite en permanence entre une lecture linéaire de l’histoire et des cassures de rythmes explicatives. De fait, le film tourne souvent à l’exercice de style, certes brillant, mais dénué d’une narration que l’on sentirait pensée.
Autre aspect plus surprenant et déceptif, la retenue d’ensemble qui semble affecter la tonalité globale du métrage. C’est de l’ordre du sensitif, mais persiste en somme de nombreux espaces d’imaginaires non explorés ou tout juste effleurés. Comme si le réalisateur conscient de sa chance (s’attaquer à son projet fêtiche pour sa première œuvre grand format) n’avait point osé aller au bout de ses idées initiales de peur de choquer.

Passées ces petites réserves, « Les Enfants de Timpelbach » est aussi un très agréable divertissement pour petits, moyens et amateurs d’univers fantastico-surréalistes. De nombreuses inventions visuelles éclairent l’image d’un réel sens créatif, l’alliance de décors et de costumes ciblés grand melting pot temporel exacerbe la dimension surréelle de l’entreprise avec une thématique à « La Guerre des Boutons » et une imagerie à la Tim Burton évidentes.

Nicolas Bary a du talent et un sens certain des effets qu’il veut obtenir. Il place et déplace souvent sa caméra dans les bons angles et cadre justement décors et personnages. Un petit peu au détriment de sa distribution adulte par ailleurs. Mise à part Armelle (excellente en institurice Corbac), les présences de Carole Bouquet et Gérard Depardieu sont finalement anecdotiques. Par contre, les enfants, comme toujours, s’accaparent les lauriers, tels de Césars adoubés par l’histoire et certains de leur victoire.

Mais le film tisse gentiment sa toile, sans acidité ni amertume, et enchante aussi. Conte moral destiné aux enfants sur le mode du rêve (plus de parents, yes !) qui tourne au cauchemar (snif, quand est-ce qu’ils reviennent ?), il propose un cadre dans lequel s’inséreront avec plaisir de nombreux spectateurs.

On devrait reparler très vite de Nicolas Bary et il est à craindre que si ce n’est pas en France, Hollywood s’y intéressera illico. Ce petit jeune a des idées et mérite d’explorer franchement et complètement ses frontières créatrices. Puisse le cinéma hexagonal saisir l’opportunité et remplir cette mission (pour une fois).

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Les Enfants de Timpelbach

Réalisation : Nicolas Bary
Scénario : Nicolas Bary, Nicolas Peufaillit, Fabrice Roger-Lacan
Dialogues : Nicolas Peufaillit, Fabrice Roger-Lacan ; Nicolas Bary
D’après l’œuvre de : Henry Winterfeld (Livre de Poche, 2008)

Producteurs : Dimitri Rassam, Genevieve Lemal, Philippe Bony

Photographie : Axel Cosnefroy
Musique originale : Jean-Michel Ferran
Directeur artistique : Stéphane Cressend
Décors : Olivier Raoux
Costumes : Patrick Lebreton
Réalisateur/Concepteur de story-board : Eric Gandois
Maquilleur : Nicolas Herlin
Superviseur des effets spéciaux : Olivier Afonso
Superviseur des effets visuels : François Dumoulin
Son : Henri Morelle
Montage : Véronique Lange
Casting : Valérie Espagne

Production : Chapter 2 (France), Onyx Films (France)
Coproduction : Lux Animation (Luxembourg), Scope Pictures (Belgique), M6 Films (France)
Distribution : Pathé Distribution (France)
Presse : Michèle Abitbol-Lasry, Séverine Lajarrige

SITE INTERNET

le site officiel (en Français)