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Rhapsody (P. 1 & 2) : La Symphonie des Siècles (T1)
Elizabeth Haydon
J’ai Lu, Fantasy poche, romans (2), traductions (anglais - USA), fantasy, 475 et 505 pages, Août 2008, 8,40€ et 8,90€

Fuyant un ancien amant devenu baron de la pègre locale, Rhapsody s’allie avec Achmed le Serpent et Grunthor, le géant Firbolg, et tombe à son insu sous une menace encore plus grande. Pour y échapper, ils entreprennent un voyage au cœur de la terre, le long des racines de Sagia, l’Arbre-Monde…

Malgré un début plus que laborieux, le premier tome de « La Symphonie des Siècles » (publié en deux parties par J’ai Lu) et intitulé « Rhapsody », nous présente une histoire prenante et fouillée, qui ravira les amateurs de fantasy.



Elizabeth Haydon est née et vit sur la côte est des États-Unis. Chanteuse, harpiste, herboriste, elle témoigne de ses passions à travers le personnage de Rhapsody, une “Baptistrelle” : le plus haut degré de Barde où la musique du langage vibre à l’unisson du monde.

« La Symphonie des Siècles » est une trilogie, composée de « Rhapsody », « Prophecy » et « Destiny ». Dans la version française, chaque tome est publié en deux parties. En effet, les romans originaux sont déjà conséquents et la traduction augmentant encore le nombre de signes, cette politique éditoriale peut se comprendre car, rien que pour « Rhapsody », chaque volume fait autour de 500 pages. Excusez du peu !
Dans un premier temps publiées chez Pygmalion Fantasy en grand format, J’ai Lu Fantasy réédite le même mois, au format poche, les deux parties de ce premier tome (à noter que l’ensemble de la trilogie est maintenant disponible chez Pygmalion Fantasy).

Notre résumé d’introduction ne présente que le début de l’histoire qui se développe largement ensuite. En effet, ce voyage vers le cœur de la terre transformera les trois compagnons qui, à leur retour à la surface, trouveront un monde bouleversé.
L’artifice pour le changement radical d’époque est une belle trouvaille. L’absence de repères dans les tréfonds de la terre est particulièrement propice à la fuite du temps et permet une évolution conséquente de la situation et un nouveau cadre bien amené.
Leur passé n’existe plus, mais leur avenir est grand ouvert. Rhapsody rayonne, personne ne peut rester insensible à son charme. Achmed espère son ancien maître mort et y aperçoit l’opportunité de devenir le roi du peuple Bolg. Grunthor, lui, rêve de combats, de troupes à entraîner.
Dans la seconde partie, Jo, un nouveau personnage féminin, apparaît et vient troubler les relations entre les trois compagnons, apportant aussi une touche de fraîcheur.
Les protagonistes sont un des points forts du récit. Alors que Grunthor apparaît comme le moins humain de tous, Achmed se révèle bien plus dénué de sentiments, moins enclin à aider Rhapsody dans les entrailles terrestres. Le géant Firbolg a le cœur sur la main pour ses amis et les armes prêtes pour ses ennemis. De son côté, Achmed est une énigme, il est mystérieux et de nature méfiante. Rhapsody déteste voir quelqu’un maltraité, n’hésitant pas, par exemple, à battre en place publique un père qui rouait son fils de coups.
Au fil des pages, on en apprend plus sur l’histoire de chacun. Pour tenir la distance, même si les péripéties sont nombreuses, il faut bien développer les personnages ! Elizabeth y réussit très bien et, Grunthor et Achmed, aussi cruels qu’ils soient, deviennent sympathiques. Eux aussi connaissent la peur. La plus frêle les sauvera dans cette épreuve. Comme quoi, on a toujours besoin d’un plus petit que soi.

Par contre, l’entame de « Rhapsody » est laborieuse, traîne en longueur, regorge de bons sentiments et manque singulièrement de rythme. Pour poursuivre la lecture, sachant le nombre de pages qui restent, il faut déjà s’accrocher. D’ailleurs ces soixante-dix premières pages ne trouveront une explication que huit cents pages plus loin ! Il y a de quoi perdre et décourager le lecteur en route.

Les deux parties de ce premier tome recèlent aussi des longueurs où il ne se passe pas grand chose et où le lecteur peut s’ennuyer. Heureusement, certains passages s’avèrent particulièrement passionnants (ex : la descente par les racines de Sagia, la conquête des terres bolgs…), d’autres sont vraiment durs (les cauchemars de Rhapsody, leur passage par la Maison du Souvenir) et nous sortent de la torpeur engendrée par les bons sentiments éveillés par ci par là et assez agaçants.
Le récit n’aurait pas souffert de nombreuses pages en moins, mais c’est le propre de la plupart des cycles de fantasy que de s’étirer sur plusieurs tomes. Après, ça plait ou pas…
Comme la majorité des livres du genre, on a droit aux cartes géographiques et à la prophétie d’usage, ce qui n’est guère original. En l’occurrence, nous sommes gâtés, il y en a même deux, balancées en début de tome comme des cheveux dans la soupe. Et ce n’est que bien plus tard qu’elles trouveront naturellement leur place dans le récit.

Ici, ce qui n’est pas si fréquent en fantasy, le personnage principal est une femme. Sa sensibilité et ses préoccupations sont bien sûr fort différentes de celles d’un homme et, suivant le lecteur, la perception des évènements ne sera pas la même. Une femme sera bien plus touchée par les attentions de Rhapsody, qu’un homme qui s’étonnera de tel ou tel choix et s’en trouvera agacé. Par exemple, son « adoption » de Jo ne recueillera pas l’approbation de chacun.

Bien sûr, la fin s’ouvre sur la suite et, malgré quelques récriminations, faire l’impasse ne figure pas dans la liste des options, car Elizabeth Haydon sait captiver son lectorat. Il ne faut donc pas s’étonner du succès mondial rencontré par « La Symphonie des Siècles ».
Et puis le plus dur, c’est-à-dire le début, est passé !
Alors on peut encore espérer de belles -à défaut de nombreuses– pages…

Toutefois, ce livre peut-il vraiment transgresser les limites du genre, étendre son lectorat à tout un chacun ? Son cadre estampillé “Pure Fantasy” satisfera les amateurs, mais l’intérêt des autres risque néanmoins de se diluer sur la longueur.

Titres : Rhapsody, première partie et deuxième partie (Rhapsody, Child of Blood, 1999)
Série : La Symphonie des Siècles (T1)
Réédition de : Rhapsody (Première partie) et Rhapsody (Deuxième partie) (éditions Pygmalion Fantasy)
Auteur : Elizabeth Haydon
Traduction (de l’américain) : Marie de Prémonville
Couverture (souple) : Benjamin Carré
Éditeur : J’ai Lu
Collection : Fantasy poche
Site Internet : Rhapsody (Première partie) et Rhapsody, deuxième partie (pages éditeur)
Pages : 475 et 505
Format (en cm) : 11 x 17,8 (brochés, poche)
Dépôt légal : août 2008
ISBN : 978-2-290-00458-6 et 978-2-290-00460-9
Prix : 8,40€ et 8,90 €


François Schnebelen
19 novembre 2008


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« Rhapsody », Première Partie (J’ai Lu, Fantasy)



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« Rhapsody », Seconde Partie (J’ai Lu Fantasy)



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Rhapsody - Première Partie (Pygamlion)



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Rhapsody - Seconde Partie (Pygmalion).



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