1862, à l’aube de l’ère Meiji, le Japon va subir une tentative de révolution. Dans ce climat très tendu, nos deux héros, Gentaro et Shotaro vont subir un cuisant échec en défiant le samouraï, Kanbee. Mais derrière ces échecs s’ouvre en réalité la possibilité d’une nouvelle vie au sein du village d’Aizu. Les deux frères sont recueillis par Kanbee, qui a tout de suite compris l’avenir pouvant s’offrir aux deux frères, Sho le posé, le réfléchi, et Gen, l’impulsive, l’impertinent.
Cette période de calme apparent va aussi permettre aux deux frères de découvrir autre chose que le combat : l’amour. Pour Sho, c’est plutôt la confirmation des sentiments réciproques entre lui et la belle Mozu, devenue acuponctrice. Pour Sho, c’est une nouveauté, et surtout, c’est Kikuno, la jeune fille sourde recueillie par Kanbee, qui va réussir à faire ressortir le bon coté de ce faux vilain garçon.
Mais le vent de la tempête souffle au dessus du village, déflagration des évènements se passant dans la capitale et qui risque de changer même la face d’Aizu.
Attention, cher lecteur, car c’est un véritable choc visuel qui vous attend en ouvrant “Sidooh” ! Mais avant de parler des dessins, revenons sur le scénario. Takahashi nous emmène dans un Japon s’ouvrant peu à peu au modernisme mais qui va aussi passer par une intense période de xénophobie. Les troubles qui secouent le pays du Soleil Levant vont annoncer la fin de l’ère féodale et des samouraïs. Mais en 1862, ce sont encore les symboles de l’honneur et de la fierté japonaise. Les deux héros sont les exemples parfaits de l’honneur que peut représenter le titre de samouraïs mais aussi les devoirs qui s’attachent à ce titre. L’immersion dans ce Japon est parfaitement réussie, et les personnages complexes comme il se doit.
Et maintenant le dessin ! Que dire à part qu’ils sont d’une rare et incroyable beauté ! Les quelques planches qui illustrent cet article ne peuvent vous donner qu’un ridicule aperçu du talent de Takahashi. Vous vous retrouvez transportés dans de magnifiques estampes, où les mots deviennent superflus. Il est rare de sentir une telle force dans un manga, hormis dans le “Vagabond” de Takehiko Inoue.
Et peu importe que vous commencez au tome 8, le dessin et le scénario parlent d’eux-mêmes sans nécessité de plus grande explication. Alors savourez immédiatement ce tome de “Sidooh”, ou plutôt non, courrez découvrir l’intégralité de ce grand manga avant de déguster ce 8ème tome.
Sidooh (T8)
Auteur : Tsutomu Takahashi
Éditeur : Panini Manga
Traducteur : GB One
Dépôt légal : 25 septembre 2008
Format : 130x180 - sens de lecture original
Pagination : 226 pages
Prix public : 8,95 €
Numéro ISBN : 2-8094-0380-0
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