Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Prophétie du Royaume de Lur (La) : Le Mage du Prince (T1)
Karen Miller
Fleuve Noir, Fantasy Grand Format, coll. Rendez-Vous Ailleurs SF, roman, traduction (Australie), fantasy, 552 pages, Octobre 2008, 22€

Dans le Royaume de Lur, une enclave protégée de l’extérieur, vivent les Doranen, aux pouvoirs magiques, et les Olken, natifs des lieux. Il y a 600 ans, la puissante Barl a offert aux siens ce sanctuaire pour échapper au démoniaque Morg.
Depuis cette époque, les deux peuples cohabitent pacifiquement sur ces terres où la météo est réglée par le Roi, aussi appelé Climagicien.
C’est dans ce cadre que le jeune Asher quitte sa famille et son village de pêcheurs pour gagner la capitale, Dorana. Il souhaite y faire fortune, afin d’assurer son avenir et celui de son père.
Dès son arrivée, il rencontre le Prince, Gar, et entre à son service. Tout d’abord simple garçon d’écurie avec son franc parler, il va gagner l’estime, puis l’amitié de Gar, et devenir une personne importante.

Dans le même temps, une société secrète veille sur lui. Dépositaire de la Prophétie de Jerval qui annonce les derniers jours, elle pense qu’Asher est le mage innocent qui permettra de sauver le royaume…



« La Prophétie du Royaume de Lur » est un diptyque, ce qui nous change des trilogies ou autres interminables séries de fantasy.
« Le Mage du Prince » et « Le Retour du Sorcier » (second tome à paraître en Mars 2009 chez le même éditeur) ont été les deux premiers romans de Karen Miller, née à Vancouver (Canada), mais vivant à Sydney en Australie.

Et disons le tout net, c’est un très bon bouquin que l’on a bien du mal à poser une fois qu’il est commencé. En effet, il est très accrocheur et malgré ses 550 pages, il se lit très vite.
Pourtant à bien y regarder, ce premier tome est très descriptif, il positionne les personnages, le décor et l’intrigue qui tourne autour de la Prophétie de Jerval, annonçant les derniers jours du royaume.
Karen Miller ne rentre vraiment dans le vif du sujet que vers la fin du livre. Avant, on suit les traces d’Asher, un jeune pêcheur, que l’on ne peut s’empêcher de trouver sympathique. On peut s’étonner de sa rencontre avec le prince et de la façon dont il entre à son service. L’artifice est un peu gros, mais la prophétie n’annonçait-elle pas l’arrivée du mage innocent et son entrée au service des Doranen ?
Bref, tout est déjà écrit et le hasard n’a plus toujours sa place dans le royaume. En tout cas, ça passe tout seul et on se prend bien vite à l’histoire et à l’amitié naissante entre les deux hommes.
Dépourvu de magie, le Prince Gar est le plus Olken de tous les Doranen, ce qui les rapproche encore davantage. De plus, Asher n’a pas sa langue dans la poche et sait exprimer ses opinions, quel que soit son interlocuteur.
C’est d’ailleurs une des forces du récit : les dialogues, très présents tout au long des pages. Asher s’exprime dans une espèce de patois de la côte et ses réparties sont plus de la langue orale qu’écrite : « Tu sais, t’es l’premier à m’poser la question » (page 223). Avec le temps, sa langue évolue mais ses racines rustiques demeurent.

L’humour n’est pas oublié et les rapports entre Asher et le secrétaire du prince sont particulièrement savoureux. À l’occasion, on ne peut s’empêcher de rire, car certaines situations sont particulièrement drôles.
Bien sûr, le côté dramatique n’est jamais loin : la santé déclinante du roi, la condition “d’ infirme” de Gar, la souffrance de Dathné, héritière de Jerval…
Même s’il s’agit surtout d’une mise en condition pour « Le Retour du Sorcier », on ne s’ennuie jamais et les pages défilent grâce à une histoire bien ficelée et des personnages attachants.
Dans le dernier quart du tome, les évènements se précipitent et nous laissent sur notre faim quant à l’avenir du Royaume de Lur et de ses principaux protagonistes. La fin annonce un peu la couleur de ce que sera le prochain tome. On le devine assez sombre, avec le retour de l’éternel combat entre le bien et le mal.
La prophétie, que l’on ne découvre d’ailleurs que fort tard, est assez obscure pour ne pas donner beaucoup d’indices. Et Asher, censé être le mage innocent, ignore encore tout de son glorieux destin.

Même si le genre n’est pas révolutionné, « Le Mage du Prince » vaut amplement le détour parmi la pléthore des titres fantasy et mérite de s’y attarder.
Karen Miller sait capter l’attention des lecteurs et la retenir. On ne ferme qu’avec regret le livre, tant on souhaite connaître la suite des aventures d’Asher et de Gar.
Une fois la dernière ligne lue, on ne peut qu’attendre avec impatience la sortie du dernier volet.
Vivement !

Titre : Le Mage du Prince (The Innocent Mage, 2005)
Série : La Prophétie du Royaume de Lur (T1)
Autres volumes : Le Retour du Sorcier (T2)
Auteur : Karen Miller
Traduction de l’anglais (Australie) : Cédric Perdereau et Jean-Claude Mallé
Couverture (souple) : David Wyatt
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : Rendez-Vous Ailleur, SF Fantasy
Directrice de collection : Bénédicte Lombardo
Site Internet :Le Mage du Prince (site éditeur)
Pages : 552
Format (en cm) : 24 x 3,5 x 15,5
Dépôt légal : octobre 2008
ISBN : 2-265-08617-7
Prix : 22€


François Schnebelen
30 octobre 2008


JPEG - 17.1 ko
Le Mage du Prince (T1).



Chargement...
WebAnalytics