Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Chromozone (La trilogie Chromozone, I)
Stéphane Beauverger
Gallimard, Folio SF (ré édition), roman (France), science-fiction, 422 pages, septembre 2008, 7,40€

Stéphane Beauverger est né en 1969 et c’est un Breton à cheveux longs fort sympathique. Sa trilogie “Chromozone” parue chez La Volte est ré éditée par Folio SF, comme pour Alain Damasio et sa “Horde du Contrevent.”
Il n’y a rien de commun entre la planète des vents de l’un et la France post-apocalyptique de l’autre. Ce premier tome et premier roman publié de “Chromozone” possède des qualités et des défauts, comme toute œuvre romanesque.



Le sous-genre post-apocalyptique a déjà été largement traité par les auteurs francophones, de Julia Verlanger à Thierry Rollo et à beaucoup d’autres.

Sauf exception – mais ce n’est pas le cas – le futur est horrible, atroce et il fait bien meilleur vivre maintenant plutôt que demain. L’humanité ne vaut pas grand-chose et elle le démontre encore plus quand les temps sont durs. Le roman de Beauverger est pile dans cette ligne. N’attendez rien de demain, ce n’est que la projection en pire d’aujourd’hui.

Après des catastrophes et révolutions vaguement esquissées, l’humanité a du subir un virus informatique particulièrement efficace, le Chromozone (très étrange dénomination dont l’étymologie n’est nulle part expliquée). C’est le chaos partout et l’humanité survit en se regroupant en tribus qui s’assemblent pour des raisons ethniques et /ou religieuses.

On suit le parcours d‘un grand balaise révolutionnaire devenu flic, l’Ogre, de son ex-copine Justine maintenant riche et puissante qui vit avec Peter Lerner, un savant qui croit avoir trouvé la parade au fameux virus Chromozone, et celle d’un jeune aristo breton devenu pauvre et rebelle Gemini.

Le futur imaginé par Beauverger est sombre, le bonheur y est impossible malgré l’usage intensif du hashich, et les 400 pages de ce premier tome ne laissent pas espérer que les choses vont s’améliorer.

L’écriture est travaillée mais facile à lire, sauf quand l’auteur s’amuse à être abscons dans les relations d’affaires de Justine. Il faut être sensible à cette forme d’humour que l’on retrouve dans les titres des chapitres. De même, cette Justine belle et intelligente a des pensées particulièrement grossières (« la mettre profond » est sa locution favorite) alors qu’on a du mal à en trouver la justification.
Le lecteur peut avoir des difficultés à s’intéresser aux différents protagonistes dont la psychologie reste difficile à comprendre, à l’image de la motivation de leurs actions.
Il ya aussi ce que certains pourraient considérer comme des incohérences. Par exemple Gemini découvre que son frère parle français ou Justine décide de tout quitter mais a soudain envie de retourner à Berlin retrouver Lerner.

Pourtant il faut souligner la texture solide et argumentée de ce futur imaginé par l’auteur. Par des petits détails il arrive à nous entraîner dans son anticipation, alors que les développements technologiques sont loin d’être évidents, en particulier ce nouveau mode de communication à longue distance par des phéromones ou la possibilité d’une mutation d’un virus informatique en un poison du psychisme humain (qui rend tout le monde, sauf les héros, fou de violence et anthropophage)

Il faut saluer l’arrivée dans le microcosme francophone d’un auteur talentueux et imaginatif, mais on peut aussi de pas avoir envie de retourner pendant encore deux tomes dans ce futur sans espoir.


Titre : Chromozone
Série : La Trilogie Chromozome
Auteur : Stéphane Beauverger
Couverture : Corinne Billon
Éditeur : Gallimard (première édition La Volte, 2005)
Collection : Folio SF
Collection dirigée par : Pascal Godbillon
Pages : 432
Format (en cm) : 16,5 x 10,8
Dépôt légal : septembre 2008
ISBN : 978-2-07-035772-7
Prix : 7,40€

Stéphane Beauverger sur la Yozone

Critiques
Alors là pardon, moi j’dis chapeau ! Ça c’est champion ! (La Volte - Délices et Daubes n°151 (Henri Bademoude)

Chromozone (La Volte)
Chromozone (Folio SF)
Les Noctivores (La Volte)
Les Noctivores (Folio SF)
La Cité Nymphale (La Volte)

Infos
Stéphane Beauverger (vidéo 2006)
Avis de Publication Trilogie chez Folio SF
Interview Yo-Utopiales de Stéphane Beauverger
Stéphane Beauverger sur France Culture-“Mauvais Genre”
Le Déchronologue de Stéphane Beauverger


Hervé Thiellement
9 octobre 2008


JPEG - 52.5 ko



Chargement...
WebAnalytics