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Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (T1 à 5)
Shun Matsuena
Kurokawa, collection Shonen

Ken-Ichi est le souffre douleur de son lycée. Total, intégral, malgré ses efforts, personne ne lui fait de cadeau. Jusqu’au jour où une nouvelle élève, Miu Fûrinji, débarque avec sa jolie couette, sa tenue affriolante et des nerfs d’acier.
Faut dire que la donzelle est une reine des Arts Martiaux formée par tous les grands maîtres d’Asie.

Ken-Ichi décide alors de changer son destin et de devenir un dur parmi les durs. Malheureusement pour lui, il est éjecté du club de karaté du lycée dès les premières leçons.
Il décide alors de rencontrer les professeurs de Miu et de devenir fort !

Inutile de le préciser, ce n’est pas gagné...



Manga (catégorie Shonen) bien foutu sur la forme, la série « Ken-Ichi, le Disciple Ultime » réserve de très belles surprises sur le fond aussi.

Tout d’abord, dès la première page, on est littéralement happés par le rythme d’un Manga qui ne faiblira jamais. Ken-Ichi (ou KenChétif pour ses copains) est à la bourre, a fait tomber ses affaires, se casse la figure, se trompe de chemin, de salle de classe, choisit mal ses amis, aime les livres, etc. Bref, il a tout faux dans les grandes largeurs...
Ensuite, il rencontre la belle Miu et ne s’en remet pas (à dire vrai, nous non plus because, elle est plutôt pas mal, faut bien l’avouer !).
Conclusion, à force de se faire talocher (tabasser ?), Ken-Ichi se rebelle et décide de devenir fort, très fort. Tout simplement.
Quand la rue de l’école devient l’école de la rue, il faut savoir prendre des risques, n’est-ce pas ?

On le comprend, le gamin va en baver des tonnes. D’une part, tout au long des cinq premiers tomes, ses persécuteurs ne vont pas le rater et ses nouveaux professeurs d’éducation physique (mais alors très physique) vont le former à la dure (mais alors à la très dure). Cependant, au fur et à mesure qu’il va franchir les paliers de son art du combat, il va aussi devenir l’ennemi à affronter pour toutes les petites frappes du quartier.
Et tout ça pour les beaux yeux (et le reste aussi) d’une jolie fille...

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Ken-Ichi et Miu Fûrinji, couple de l’année ?! (« Ken-Ichi, Le Disciple Ultime » (Kurokawa, Shonen, 2008).

Un Manga en forme de conte initiatique

Bon, bref, chaque homme normalement constitué comprend la trame et la logique du scénario. Chaque adolescent (ou pré ado) y retrouvera son histoire, quelques uns de ses désirs, de ses espoirs, de ses rêves.
Toute la réussite de cette série est alors dans la globalité du propos et dans la finesse joyeuse avec laquelle Shun Matsuena va gérer les opérations.
L’alternance avec laquelle il propose des scènes de bastons intenses (voire ultra violentes) et des moments plus calmes de flirts sont rondement menées. Passages détonants, l’entraînement subi par Ken-Ichi auprès des grands maîtres frôle la torture librement consentie tout en étant de francs moments d’humour décalés.
Un exemple particulièrement gratiné ? Le Thaïlandais Apachaï Hopachaï a beau être un roi du coup de poing dévastateur et du Muay Thaï, son côté grand brute primaire au cœur d’artichaut (finalement) est parfaitement rendu. Dès le tome 5 d’ailleurs, quand la soeur de Ken-Ichi, la petite Honoka, va rencontrer Apachaï, on en aura une preuve éclatante.
Et ainsi, chaque professeur est proposé sur ces doubles bases narratives. Ils sont tous sérieux et archétypes avérés de leur spécialité philosophico-physique, mais aussi humains et franchement marrants (et pas sans défauts).

Quant à la belle Miu, plus on la voit, plus on a envie de la revoir (on va dire ça comme ça). Donc, on suit l’histoire sans peine, on se distrait avec une bonne vieille banane collée au visage et surprise, on s’attache sans problème à cette histoire venue d’ailleurs. Pourquoi ? Facile, ce qu’elle raconte est éternel et la façon de le narrer coule de la source de la bonne humeur contagieuse.

Arts Martiaux : L’école de la vie

Graphiquement aboutie et réservant quelques séquences de pétages de plombs graphiques, « Ken-Ichi, Le Disciple Ultime » propose aussi de belles cases toutes entières dédiées au Karaté, au Judo et autres voies de la sagesse musclée. Les décors (surtout les architectures) sont également détaillés, ce qui ne gâche pas le plaisir. Ne parlons pas des filles, là c’est carrément le paradis des moues ravageuses, de la jupette aérodynamique et des bustes parfaitement profilés.
Certes, on assiste à quelques répétitions scénaristiques (Ken-Ichi prend une volée, Miu le console, Ken-Ichi s’entraîne puis se venge en mettant une ratatouille à ses persécuteurs), mais l’ensemble ne se disperse pas trop et conserve sa logique.

Belle et bonne surprise, si ce Manga est sans doute parfait pour les 10/15 ans, à presque 44 ans (ben oui !), l’aventure se dévore aussi à la vitesse grand V.
On ne sait pas comment tout cela va tourner (30 volumes déjà au Japon et série toujours en cours) mais au bout des cinq premiers tomes publiés dans l’hexagone, le plaisir est bien là.

L’exploit n’est pas mince et mérite d’être signalé.

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Ken-Ichi, Le Disciple Ultime (Shijo Saikyo No Deshi Kenichi, 2003)
Série : en cours 5/30 (N&B)
Tomes : 5 parus (à raison d’un tous les deux mois).
Scénario et dessin : Shun Matsuena
Traduction : Kayo Chassaigne-Nishino
Adaptation : Denis Sigal
Lettrage : GB One
Publication originale : Shogakujan Inc. (Tokyo)
Jaquette : couleur recto verso
Éditeur (France) : Kurokawa
Collection : Shonen
Dirigée par : Grégoire Hellot
Site Internet : page éditeur
Planches - Pages : de 184 à 194
Parution : mars (T1 & T2), mai (T3), juillet (T4) et septembre (T5) 2008
Format (en cm) : 17,7 x 11,5
ISBN : 9782351422540, 9782351422557, 9782351422564, 9782351423196, 9782351423283.
Prix : 6,50€ l’ex.


© Illustrations et couvertures : Shun Matsuena, éditions Kurokawa, Shonen, 2008.



Stéphane Pons
25 septembre 2008




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