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Memories
Film anglo-américano-allemand de Roland Suso Richter (2002)
10 novembre 2004


Genre : thriller fantastique
Durée : 1h30

Avec Ryan Phillippe (Simon Cable), Stephen Rea (Dr Newman), Piper Perabo (Anna), Sarah Polley (Claire), Robert Sean Leonard (Peter Cable), Stephen Lang (Travitt), etc

Un jeune homme se réveille sur un lit d’hôpital et a tout oublié de ses deux dernières années. Un accident de voiture ayant provoqué une amnésie passagère serait la cause de ce symptôme post-traumatique. Entre la visite a priori touchante d’une épouse qui se révèle être plus intéressée par la fortune de son mari que par son état de santé, des apparitions éclairs d’une maîtresse amoureuse et éplorée, des flashs mémoriels inquiétants, Simon Cable (Ryan Phillippe) commence à se demander s’il est une victime ou un criminel. Afin de retrouver les clefs de son passé et de sa destinée, il décide finalement de se lancer dans une étrange chasse aux souvenirs.

Présenté en exclusivité française lors des Utopiales de Nantes le 6 novembre 2004, « Memories » mérite effectivement une « classification » fantastique même s’il s’agit réellement d’un bon thriller. Dans la série « j’ai pris un coup sur la tête, j’ai la mémoire qui flanche et je ne sais plus dans quel état j’erre », « Memories » joue la carte de l’intrigue hypnotique, haletante et aux multiples rebondissements. S’appuyant sur un Ryan Phillippe efficace dans son rôle de jeune millionnaire un peu paumé, sur deux jeunes femmes assez charismatiques -pas moyen de voir une femme normale dans ce type de film, le héros a deux bombes à ses pieds évidemment- et sur un Stephen Rea (le Dr Newman) assez sous exploité et qui devait avoir quelques factures à régler (toujours excellent et décalé cependant), Roland Suso Richter dirige plutôt élégamment son affaire. Ainsi, il utilise intelligemment les longs couloirs et les nombreuses salles d’un hôpital pour exploiter l’apparition de visions imprévues et suggérer une symétrie entre la nécessaire exploration intérieure des cases mémoires du cerveau de l’amnésique et sa visite de lieux médicaux assez labyrinthiques. L’idée, avouons-le, n’est pas bête et s’avère même intéressante. Quelques scènes pourront aussi faire penser à « L’effet Papillon », c’est plutôt un compliment.

Petit aparté, la palme spéciale du surréalisme revenant à la personne responsable de la traduction du titre original « The I inside » (Le Moi intérieur) par un « Memories » (Mémoires) du meilleur effet en bon français. Il est des snobismes particulièrement énervants, convenons-en.

Que cet incident de parcours ne nous entraîne cependant pas à jeter une grosse pierre sur ce « Memories » convenablement mené. L’affaire provoquant même quelques émotions plutôt agréables qui devraient retenir le futur spectateur sur son fauteuil. Malgré le rythme parfois trop effréné de la réalisation (un accidenté de la route qui cavale comme un lapin à longueur de journée dans les couloirs d’un hôpital, ce doit être un phénomène médical !) et une utilisation par trop systématique du principe des flash-backs, cet argument scénaristique ne pouvant devenir un principe permanent sans provoquer quelques pertes de concentration, « Memories » tient la route. La scène finale, d’un classicisme énervant pour qui s’est déjà confronté à ce style de film, décevra les habitués du genre alors que les plus jeunes pousseront sans doute un grand « Waouh » admiratif. Je ne peux en dire plus sans tout dévoiler mais la relative bonne tenue de l’ensemble laissait augurer d’une conclusion un peu moins convenue.

En résumé, le cinéphile chevronné sera sans doute un peu déçu alors que le novice se régalera d’un objet plutôt bien interprété et à la réalisation efficace. Une question de point de vue et d’habitude pour un agréable thriller fantastique.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The I inside

Réalisation : Roland Suso Richter

Scénario  : Michael Cooney, Timothy Scott Bogart d’après le récit de Michael Cooney
Producteurs : Mark Damon, Rudy Cohen
Image : Martin Langer
Montage : Christopher Blunden, Jonathan Rudd
Son : Roger Walker
Musique : Nicholas Pike
Décors : Allan Starski
Costumes : Fion Elinor

Production : MDP Worldwide (USA)
Distribution : SND (France)

Presse : Etienne Lerbret, Marie-Laure de Frescheville (Personnality)


Stéphane Pons
10 novembre 2004



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