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Phénomènes
Film fantastique américain de M Night Shyamalan (2008)
11 juin 2008


Genre : Fantastique (Apocalypse Verte)
Durée : 1h30

Avec Mark Wahlberg (Elliot Moore), Zooey Deschanel (Alma Moore), John Leguizamo (Julian), Ashlyn Sanchez (Jess), Betty Buckley (Madame Jones), Spencer Breslin (Josh), Robert Bailey Jr. (Jared), Stéphane Debac (un Parisien), Cyrille Thouvenin (un Parisien), etc.

Et si les hommes se mettaient tout à coup à se suicider en masse, utilisant n’importe quel moyen à leur disposition pour fuir cette chienne de vie ?

Voilà résumer simplement -but what else ?- l’intrigue de ce « Phénomènes », dernière opus du Maître M Night « Grosse Tête » Shyamalan. Bon, pour être complet, ça se passe en gros à New York ou dans les campagnes des proches alentours et le but du jeu est d’échapper à cette épidémie de vague à l’âme plutôt brutale et létale.
Terrorisme, complot gouvernemental, nouvelle maladie ? Les hypothèses sont nombreuses mais il n’y aura qu’une réponse !

Depuis un début de carrière mitigé (« Praying With Anger » et « Wide Awake ») ou succès critique et incompréhension du public s’additionnaient, c’est avec son troisième opus et excellent film fantastique (« Sixième Sens ») que tout commence vraiment pour M Night Shyamalan. Puis arrivent une revisitation brillante de la figure du super héros de Comics (« Incassable ») et « Signs », œuvre SF post 11 septembre assez ambitieuse (bien que globalement ratée). En 2002, le parcours frôlait le sans faute.
Vite pris pour le nouveau Hitchcock et encensé par la critique en transe, M Night Shyamalan avait malheureusement enchaîné ensuite des films nettement plus contestables. Un « Village » inutile, sans fond ni structure, sauvé du désastre par une distribution ainsi que des décors parfaits et un ridicule « La Jeune Fille de l’Eau », relecture du conte de la Petits Sirène (paraît-il) mais qui donnait surtout envie d’aller se noyer au fond de la piscine...
Alors, réalisateur doué traversant une mauvaise passe scénaristique ou habile faiseur dénué de tout talent ?

Inutile de le préciser ici, ce « Phénomènes » tend à prouver que Monsieur Grosse Tête fanfaronne une fois de trop sur nos écrans.
L’intrigue de base ? Carbonisée sur l’autel d’une solution au problème balancée dès la seizième minute de la projection. La distribution et la direction d’acteur ? Invisibles et inconséquentes, impressions désespérantes doublées du sentiment prégnant qu’une bonne partie de la troupe attend son triste sort sans aucun espoir de rédemption. Faut dire qu’eux avaient lu le scénario avant de tourner le film et que rien que ça avait du leur filer le bourdon...
Quant à la philosophie (un bien grand mot) qui sous tend tout cela, dire qu’elle est plus que limite est un doux euphémisme. En gros, mère nature se transforme en Charles Bronson grande époque et décide d’éliminer ces vilains cafards malfaisants que sont les hommes -vu qu’ils l’ont bien mérité... Waouh ! Si cette super idée n’est pas digne d’une série Z grand cru faut que j’arrête le vin bio, moi !
Mais soyons tolérants, why not après tout. Il y avait sans doute là une (petite) idée propre à concevoir un thriller horrifique doublé d’un film d’errance nous baladant dans la société US de base. Et même, rêvons un peu, on aurait pu y voir une relecture fantastique du problème du réchauffement planétaire...
Que nenni, funestes espoirs, le résultat est pathétique, accumulant les poncifs et même les contradictions, ne proposant que deux séquences intéressantes, toutes dans la bande annonce d’ailleurs (cool, on peut s’éviter le reste par conséquent).
Passons sur les portraits d’américains moyens et les situations proposées (une école, un train quelques rues, routes et chemins), Shyamalan devient un as de la caricature sociétale qui n’intéresse que lui. Sa morale est à gerber, sa vision de l’homme vous ferait partir sur Pluton par le premier transport spatial venu.
Et en plus ce mec est persuadé de livrer un chef d’œuvre ! Non content de nous fatiguer avec ce mauvais devoir d’élève de Seconde croyant découvrir le Saint Graal des grands secrets de la vie, ce « Phénomènes » n’offre que la suffisance d’un tâcheron du 7ème Art, franchement vaniteux et déplaisant. Mais là où l’âge ou l’innocence de la jeunesse peuvent tout excuser, l’assurance du parvenu aiguise plutôt nos couteaux de serial killer des salles de ciné.

Ce film (un bien grand mot) ne vaut surtout pas les 10 Euros d’une place de cinoche et encore moins les risque liés à une quelconque envie de téléchargement pirate du truc. Allez acheter et revoir « Sixième Sens », « Incassable » et « Signs », témoignages révolus d’une époque lointaine ou petit Night ne se prenait pas pour le grand réalisateur qu’il n’est définitivement pas, c’est certain.

En résumé, « Phénomènes », c’est Beurk.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Happening
Réalisation : M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan

Producteurs : Sam Mercer, Barry Mendel , M. Night Shyamalan
Coproducteurs : Jose L. Rodriguez, Deven Khote

Photographie : Tak Fujimoto
Musique : James Newton Howard, Mel Wesson
Décors : Jay Hart, Jeannine Oppewall
Costumes : Betsy Heimann
Cascades : Jeff Habberstad
Effets spéciaux : CafeFX, U.S.A.
Superviseur effets visuels : Amit Dhawal, David Ebner
Casting : Douglas Aibel, Stephanie Holbrook
Montage : Conrad Buff IV

Production : 20th Century Fox (USA), Blinding Edge Pictures (USA), Spyglass Entertainment (USA), UTV Motion Pictures (France)
Distribution : Twentieth Century Fox France (France), Twentieth Century-Fox Film Corporation (USA)
Presse : Alexis Rubinowicz


Stéphane Pons
11 juin 2008



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