Je reste un peu partagé après la lecture de ce premier tome.
Il nous est présenté comme une œuvre occulte avec cette « Porte au ciel » qui permettrait de communiquer avec l’au-delà. Mais en fait ce thème n’est que très légèrement abordé.
J’entends déjà hurler tous les adorateurs de Makyo, « Ce n’est que le premier volume ! », « les mystères se mettent en place », etc.
Ok, je suis d’accord, c’est bien un tome d’introduction, mais « la Porte au ciel » ne comptera que deux albums, ça va faire un peu court pour le développement et la conclusion.
Oui l’intrigue prend forme : qui est ce peintre, David ? Comment a disparu sa fille dont il réalise un portrait chaque année, la réalisant telle qu’il imagine qu’elle serait devenue ? Et ce Vincent, qui vit avec sa tante, garde des chèvres... est-il tout a fait normal ?

Makyo, construit son récit comme un bon thriller, le suspense est bien présent quand il est là, mais pour le reste du temps, on assiste à une chronique sociale sur trois ados déboussolées qui ont en commun d’avoir fait une T.S.
C’est pour cela que sur le plan scénaristique, je reste un peu sur ma faim. Avec « Prédiction » Makyo m’avait de suite accroché, ici je suis perplexe sur les proportions de l’intrigue.
Peut-être assisterons nous à un deuxième volume où tout s’accélèrera, l’angoisse envahissant alors toutes les pages ? Mais je n’y crois pas trop, je sens plus venir un drame social sur fond d’occultisme...
Par contre sur le plan des visuels, là je suis vraiment scotché. Sicomoro sort le grand jeu. Sur chacune des planches les vignettes pourraient être considérées comme des tableaux d’artiste que l’on aurait réduit.
Un superbe travail sur les décors et les détails des paysages. L’ambiance des sous-bois ressort très bien, réconfortante et stressante à la fois. La mise en couleur du duo Pastorello-Suman conforte les émotions que le lecteur peut ressentir.

Un petit détail m’a tout de même pas mal embêté. Tous les personnages sont affublés d’un nez rouge. Alors si l’on peut admettre que Vincent, le pauvre berger harcelé par sa tante, noie son désespoir dans les litrons de rouge, il est plus difficile à concevoir que ce soit le cas pour tous les autres protagonistes. C’est un détail mais « il se voit comme le nez au milieu de la figure » ( :-) ). (ndrl : le froid peut-être ?)
Et si les éditions Dupuis présentent cette oeuvre comme ceci :
« Ainsi, dans ce premier tome de « La porte au ciel » se tissent tous les drames qui forment la trame d’un récit envoûtant dont tous les mystères seront dévoilés dans le second et dernier tome. », je dois reconnaître ne pas être vraiment envoûté et rester sur ma faim.
Affaire à suivre.
Série : La porte au ciel.
Scénario : Makyo
Dessin : Eugenio Sicomoro
Couleur : Alessia Pastorello & Eve Suman
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Dépôt légal : mars 2008
Format : 32 x 23 cm
Pagination : 56 pages couleurs
ISBN : 978-2-8001-3715-5
Prix public : 14€
La collection Aire Libre fête ses 20 ans, visitez le site créé pour l’occasion : Aire Libre, le lieu où le roman se dessine.
Illustrations (©) Dupuis, Makyo et Sicomoro (2008)