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Des crustacés venus d’ailleurs
L’Écorcheur de Neil Asher et Celui qui chuchotait dans les ténèbres de H.P. Lovecraft
Délices & Daubes n° 111


Vous commencez à me connaître : j’aime faire des expériences. Là c’est Neil Asher que j’essaye,“ L’Écorcheur”, Pocket SF, 561 pages, juin 2008. Raté, dommage. Impossible d’accrocher à cette histoire sans queue ni tête ou plutôt avec trop de bestioles aquatiques qui se mangent entre elles, des humanoïdes virosés devenus immortels, des voiles de bateau qui sont des êtres vivants, des drones intelligents qui font de l’humour. Une accumulation ininterrompue de bizarreries biologiques et technologiques avec, j’allais l’oublier, la deuxième espèce intelligente terrienne : les guèpes. Pourquoi pas, tant qu’à délirer plein pot ? Malheureusement ce cocktail impossible manque complètement d’intérêt, d’une histoire pour aller avec. Ou je ne l’ai pas vue. Alors je me suis arrêté (comme souvent) après une centaine de pages.

Pour changer, vraiment, j’achète un folio 2€, un HPL de ma jeunesse, “Celui qui chuchotait dans les ténèbres”, 122 pages, avril 2008. Du concentré de Lovecraft, avec tout dedans : Nyarlathotep, Cthulhu, Tsathoggua, Shub-Niggurath, Azathot, etc., raconté comme d’habitude par un sceptique devenu croyant, pratiquement sans dialogues et avec un luxe d’adjectifs qui, à force, font sourire. En fait Lovecraft c’est drôle. On n’y croit pas l’ombre d’une seconde à Ceux -du-Dehors, des crabes roses avec une tête fongoïde pleine de tentacules et des ailes pour voler dans l’espace entre leur planète mère Yuggoth (Pluton, en fait) et la Terre, venus chercher un minerai au milieu des collines du Vermont. Ces êtres démoniaques d’une horreur indicible ne sont pas vraiment méchants. Ils proposent de sortir votre cerveau, de le mettre dans un cylindre sur lequel vous connectez des fils électriques qui vous permettent de voir, entendre et parler. Après ils vous font voyager dans le cosmos, et au-delà ! Cool ! Mais ce n’est pas l’avis du narrateur, prof de littérature et de folklore à Arkham, évidemment.

Bon, ça détend un petit HPL, ça prend pas la tête et c’est facile à lire, malgré le style d’une lourdeur épouvantable. C’est le cas de le dire. Ça vieillit mal, aussi. Lovecraft n’est pas Machen ou Poe ou Ewers. Mais il a construit sa mythologie à lui. Un peu comme la série X-files. D’ailleurs ses crabes roses ont du sang vert, comme les aliens de Mulder et Scully.


Henri Bademoude
6 juillet 2008


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