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Guilde (La) (T2) Lucius
Oscar Martin & Miroslav Dragan
Casterman

Astraban n’aura conservé son emploi au sein de la Guilde que peu de temps. Au cours de sa première mission, distrait par un match de fightball et par un homme qui courtise Lyndia, il oublie de surveiller les paris truqués. Sa négligence fait perdre à son employeur la somme de 17 587 ors, somme qu’il devra lui rembourser. A présent, seul et sans travail, Astraban est rejeté de toute part. C’est au fond du gouffre qu’il se voit offrir un emploi par un étrange bienfaiteur afin d’utiliser ses talents d’alchimiste pour redonner la forme à une équipe de fightball. Pris au milieu de magouilles politiques qui le dépassent, Astraban devra lutter pour sauver sa peau.



La Guilde est une oeuvre surprenante et oxymorique. Elle mêle de façon improbable la zoomorphie des personnages comme le fit en son temps la major hollywoodienne Walt Disney Pictures à une ambiance sombre et pesante digne d’un film d’Otto Preminger. Ce trait spécifique des protagonistes est à la fois l’intérêt et le point faible de cette bande dessinée. La zoomorphie est utilisée de façon très classique, de sorte qu’en fonction de l’animal qu’Astraban a en face de lui, on sait directement s’il est bon ou méchant. Ce qui fait que par exemple –attention spoil - lorsque Astraban rencontre son mystérieux employeur, celui-ci est un lézard avec de grosses griffes et un faux air de Persifleur (voir le dessin animé Robin des bois de Walt Disney), on se doute immédiatement qu’il lui jouera un mauvais tour.

C’est sur la qualité du dessin et des illustrations que cet ouvrage se démarque de beaucoup d’albums. Le trait est sûr, net et a toujours du sens. La colorisation rend la lecture très agréable, flattant la rétine page après page. Les décors des villes sont particulièrement réussis et les différents angles et points de vue sont parfaitement maîtrisés. Le dessin, pour finir, dégage un dynamisme interne qui ne doit rien à l’agencement des cases (comme c’est le cas souvent pour les comics ou les mangas) mais qui relève uniquement du talent du dessinateur.

Si faiblesse il y a, c’est du côté du scénario. Bien que doté d’une trame générale et d’idées en cours de développement (c’est le principe de la série : des nœuds se créent et se dénouent dans les tomes suivants), il ne faudrait pas oublier qu’un tome doit présenter un intérêt indépendamment des autres. Le lecteur qui achète le tome 2 de La guilde doit pouvoir comprendre, s’immerger et voir un bout d’évolution. C’est là le reproche que l’on peut faire à cette bande dessinée : indépendamment de la précédente, elle est difficile à prendre.

Lucius est un album soigné et intéressant par son visuel. Les péripéties cependant peinent à s’enchaîner et si Astraban est perdu et dépassé par le conflit politique qui se joue autour de lui, il n’est pas le seul : le lecteur l’est tout autant.
A voir donc, mais de préférence en ayant lu le premier tome, Astraban.


Lucius
- Série : La Guilde
- Scénario : Miroslav Dragan
- Dessin : Oscar Martin
- Éditeur : Casterman
- Collection : Grande Ligne
- Dépôt légal : mars 2008
- Format : 23 x 33 cm
- Pagination : 48 pages couleur
- ISBN : 978-2-203-39813-9
- Prix public : 8,95 €


A lire aussi la présentation de :
- La Guilde : Lucius
- La Guilde : Astraban




Gianni Zablot
29 juillet 2008




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La Guilde (T2) Lucius



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La Guilde (T2) Astraban



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