Cet éditeur, ou regroupement d’éditeurs, s’attache à faire connaître les écrits des descendants de Proudhon, Bakounine ou Kropotkine, des militants d’aujourd’hui de la cause libertaire.
Il édite plusieurs collections dont une, « Nos Futurs », publie des romans de SF. La démarche est particulièrement sympathique.
Malheureusement la qualité n’est pas forcément au rendez-vous.
Qualité du travail de correction d’abord : l’utilisation des majuscules pour les noms de lieux est parfaitement aléatoire, ce qui est ennuyeux quand des noms communs sont donnés à des noms propres. Parfois les deux points sont remplacés par un point virgule. Bref il reste pas mal de coquilles.
Qualité de l’écrit ensuite : le fond comme la forme sont difficiles.
L’histoire est celle de l’Humanité qui, après l’implosion du capitalisme, vers 2040, a réalisé le rêve des anarchistes. Chacun est libre de son destin et vit heureux grâce à des échanges de services. On se regroupe en communautés puis en fédérations. On applique les principes énoncés par les théoriciens de l’anarchie cités dans le premier paragraphe. Admettons ces prémisses bien optimistes où les religions ont soudainement disparues. Mais la Terre va mal et bientôt le désastre écologique va entraîner la fin des Hommes, malgré les efforts de tous.
Une découverte va résoudre tous les problèmes. Les nanotechnologues mettent au point les « nano-zéros », créatures autonomes microscopiques et « intelligentes » qui permettent de résoudre le problème de l’énergie, en extrayant celle du vide (?) et qui, implantées chez l’embryon humain, rendent celui-ci immortel et télépathe (entre autres). On peut donc (?) ensemencer les galaxies de colonies humaines libertaires.
Le style est compliqué. L’auteur choisi d’énoncer un fait ou de raconter un événement, puis de l’expliquer. Les phrases sont longues, parfois alambiquées, parfois poétiques. Il y a beaucoup de psychologie et, malgré les moins de cent pages, on peine à arriver au bout de ce premier tome. On attend en vain les explications, même approximatives ou « littéraires » du fonctionnement de ces « nano-zéros » du vide.
L’énergie inépuisable permet de voyager à l’autre bout de la galaxie, pourquoi pas. Mais comment choisit-on sa destination ? Comment les Terriens voyagent-ils ? Dans quels types de vaisseaux (ou en absence de vaisseaux) ?
Ce livre est à la fois court et extrêmement bavard alors qu’il ne répond pas aux questions que le lecteur peut se poser.
Ah, s’ils suffisaient d’avoir de belles et généreuses idées pour écrire un bon livre…
Titre : Rose du Jourdain (T. 1)
Cycle : Les Sources de Sheeba
Auteur : François Dibot
Couverture : Philipe Véniel
Éditeur : Les Éditions Libertaires
Collection : Nos Futurs
Format (en cm) : 21 x 14 x 0,8 (broché)
Pages : 96
Dépôt légal : octobre 2007
ISBN : 978-2-914980-55-5
Prix : 12 €
