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La singularité vingienne
Rainbows End de Vernor Vinge
Délices & Daubes n° 103


Vernor au doux prénom n’est plus un gamin. Né en 1944, il vient de prendre sa retraite de prof de maths et d’informatique de l’Université de Californie à San Diego. Il a écrit 7 romans depuis 1969, les trois derniers recevant le Prix Hugo. Il est aussi le père de la fameuse théorie de la singularité, dite “singularité vingienne”, qui prédit que très bientôt les intelligences artificielles auront dépassé le cerveau humain et que ce sera la fin de notre espèce. Dont acte.

Alors on imagine que les geeks doivent boire du petit lait en lisant Vernor. En tout cas on leur souhaite parce que moi qui n’en suis pas je me suis ennuyé comme rarement en essayant de lire ce roman. J’ai insisté, insisté mais j’ai calé vers la page 185. C’est d’un inintérêt rare.
Ça commence d’une manière tordue mais assez intrigante pour qu’on continue. Des grands chefs de services secrets font appel à un lapin (un truc intelligent artificiel ou pas déguisé en Bugs Bunny) pour enquêter sur ce qui pourrait bien être une nouvelle arme de destruction massive (de la volonté). Une combinaison de virus modifié et de chsépakoi qui contraint les gens à faire ce qu’on veut d’eux, par exemple manger du nougat. Parmi ces chefs espions il y a même l’inventeur de l’arme en question.
Après on s’occupe d’un grand poète antipathique qui vient de recouvrer la santé mentale après avoir été soigné de son Alzheimer. Il retourne à l’école et c’est sa petite-fille et un gamin qui vont lui montrer comment évoluer dans ce monde où la réalité est recouverte de plusieurs couches de virtualité. Il découvre un vilain méchant projet “Bibliotome” consistant à numériser les bibliothèques en passant les bouquins à la déchiqueteuse. Mais ce n’est pas “Fahrenheit 451” de Bradbury puisque les textes sont conservés. Non, mais ça fait de la peine aux nostalgiques. Vachement intéressant, non ?

Et après je me suis arrêté. On s’en fout complètement de ce vieux con et de ce qui lui arrive, de son monde où chacun reconstruit les paysages comme il le souhaite dans sa tête, où les gamins sont tellement plus adroits que les vieux pour se servir des nouvelles technologies. Très novateur et original encore, n’est-ce pas ?

Bref, un roman qui a reçu le Prix Hugo 2007 et qui est d’un chiant comme c’est difficile à imaginer. Bien sûr, tous les critiques avertis l’ont trouvé remarquable d’intelligence et d’humanité. Mais ça, vous vous en doutiez.

Ben oui, un prix prestigieux pour une daube… mais écrite par un célèbre. Ça fait toute la différence.
Il paraît qu’il a écrit de chouettes space-ops. Mais, allez savoir pourquoi, je vais hésiter à les acheter.


Henri Bademoude
11 mai 2008


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