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Joshua
Film américain de George Ratliff (2007)
30 avril 2008


Genre : Thriller
Durée : 1H45

Avec Sam Rockwell (Brad Cairn), Vera Farmiga (Abby Cairn), Celia Weston (Hazel Cairn), Dallas Roberts (Ned Davidoff), Michael McKean (Chester Jenkins), Jacob Kogan (Joshua Cairn ), Nancy Giles (Betsy Polsheck ), Linda Larkin (Ms. Danforth), Alex Draper (Stewart Slocum), Stephanie Roth Haberle (La pédiatre), ...

J’aime le cinéma par ce que j’aime que me l’on me raconte des histoires. Et comme c’est encore mieux quand elles m’embarquent ou me surprennent, j’essaie, le plus souvent possible, d’être vierge en arrivant à la projection. Si j’ouvre le dossier de presse avant que les lumières ne s’éteignent, ce n’est pas pour lire le pitch mais noter la durée du métrage. Voilà pourquoi j’imaginais, avec pour seul repère le titre et l’affiche, le film de George Ratliff comme un vulgaire succédané du Damien de « La Malédiction » en m’installant dans la salle. J’avais tort. Point de diablerie dans « Joshua ». Mais un script malin qui reprend à son compte les thèmes et mécanismes du drame familial et du film d’horreur pour tisser un thriller psychologique oppressant qui tire toute sa force du réalisme et de la banalité de ses situations.

Le cadre : un magnifique appartement dans un immeuble huppé de l’Upper Rive Side à New York, dont l’étage, situé juste au dessus, est en cours de rénovation.
Les personnages : une petite cellule familiale bourgeoise typique, composée du père (Sam Rockwell), un spécialiste de la gestion des risques financiers, de la mère (Vera Farmiga), une femme au foyer enceinte jusqu’aux yeux, et du fils, Joshua (Jacob Kogan), 9 ans, surdoué.
L’élément déclencheur : l’accouchement d’Abby, ou plus exactement l’arrivée de Lily à la maison.

Filmé du point de vue de Joshua, le changement d’attitude de ses parents à son égard est flagrant. Alors qu’ils n’avaient jusqu’à présent d’yeux que pour lui, l’enfant se sent devenir chaque jour un peu plus transparent. Fini les petits concerts privés dominicaux où grand-mère, père, mère et oncle écoutaient quasi-religieusement ses interprétations virtuoses au piano. Quand ils ne parlent pas de sa sœur sur sa musique, c’est elle qui se met à pleurer et lui vole la vedette en passant de bras en bras au salon. De toute façon, le jour, la nuit, catastrophique Lily chiale tout le temps.

Toute aussi maline que le script, la mise en scène de George Ratliff s’évertue pendant une bonne moitié de film à brouiller les cartes, en passant du registre dramatique (le baby blues d’Abby et ses conséquences sur l’activité professionnelle de son mari) à celui de la terreur paranoïde (les bruits de pas amenant Abby a visiter l’appartement en travaux situé juste au dessus de chez eux) avec une facilité et un à propos déconcertant. On en viendrait presque à penser que Joshua n’est que la victime du malaise ambiant s’il n’observait de son regard inexpressif chaque événement sans émotion aucune. Omniprésent, même hors champs, par le biais de la bande son et ses prouesses au piano, l’enfant machiavélique ne dévoilera finalement son vrai visage qu’à son père, et ses funestes desseins, que dans un twist final auquel nous n’étions pas préparés.

En ne choisissant jamais vraiment son camp entre drame familiale, thriller psychologique et film d’horreur, George Ratliff livre un premier film de fiction inclassable. « Joshua » c’est à la fois de la mauvaise graine et du bon cinéma.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : George Ratliff
Scénario : David Gilbert et George Ratliff

Producteur : Johnathan Dorfman
Coproducteur : George Paaswell
Producteur associé : Thomas Fatone
Producteurs exécutifs : Temple Fennell, Dan O’Meara

Musique originale : Nico Muhly
Image : Benoît Debie
Montage : Jacob Craycroft
Distribution des rôles : Patricia Kerrigan DiCerto
Création des décors : Roshelle Berliner
Direction artistique : Katya DeBear
Décorateur de plateau : Amanda Carroll
Création des costumes : Astrid Brucker
Son : Ken Ishi

Production : ATO Pictures
Distribution : 20th Century Fox

Relation presse : Laurence Granec et Karine Ménard

INTERNET

Site officiel : www.joshua-lefilm.com


Bruno Paul
28 avril 2008



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