Genre : Horreur
Durée : 1h30

Avec Eriko Sato (Kyoko Yamashita), Haruhiko Katô (Noboru Matsuzaki), Miki Mizuno (Taeko Matsuzaki), Chiharu Kawai (Mayumi Sasaki), Rie Kuwana (Mika Sasaki), Kazuyuki Matsuzawa (Hideo Tamura), Kaori Sakagami (Saori Tamura), Ryoko Takizawa (Kazuko Yoshida), Yûrei Yanagi (Inspecteur Kubo), Saaya (Shiho Nakajima), ...

Tout commence à Midoriyama une petite ville japonaise ou des enfants discutent d’une légende urbaine : celle d’une grande femme avec des longs cheveux noirs et un masque chirurgical sur le visage. Elle s’approche des enfants avec une longue paire de ciseaux rouillés et demande : « Suis-je belle ? ». Elle enlève alors son masque pour découvrir sa bouche horriblement fendue jusqu’aux oreilles. Cette vieille légende urbaine, qui circulent depuis plusieurs décennies, les adultes n’y accordent que peu de crédit. Mais lorsque des enfants commencent à disparaître, et que les témoins confirment la description du kidnappeur, les autorités sont obligées de se rendre à l’évidence : La femme à la bouche fendue est là et elle est très en colère.

On savait le talent des japonais pour les films d’horreur, indéniable (il suffit de regarder « Ringu », la version originale de « The Ring » pour s’en convaincre). Carved est une nouvelle confirmation de ce talent qui renouvelle le film d’horreur par un mélange de déni et de maîtrise des convenances du genre. Il est étrange et amusant de voir la façon dont Carved utilise ces « effets » de suspens. Car bien qu’il mette en place le classique dispositif : « Bouh ! Je suis derrière toi ! » le réalisateur ne l’utilise quasiment pas car il a compris que l’attente du bouh ! est aussi effrayante que le bouh ! lui-même. De plus la femme à la bouche fendue est très (trop ?) présente dans le cadre ce qui donne une oppressante impression de malaise. Ajoutons à cela le fait qu’elle ne fasse que marcher et que tous ceux qui sont face à elle semblent pris de tétanie, vous comprendrez l’impression d’impuissance qui se dégage des scènes de Carved.

Certains aspects narratifs sont plus gênants, comme par exemple le fait que l’on ne comprenne pas le mode de fonctionnement du tueur en série. La femme à la bouche fendue ne suit aucun schéma spécifique, elle choisit les enfants absolument au hasard. Elle en tue certains, en mutile d’autres et ne fait rien au personnage principal : Miki. Cette absence totale de justification ou de choix reste troublante et jusqu’à la fin du film nous attendons une explication, qui ne viendra jamais, sur des points communs entre les victimes qui nous aurait échappé.

Le sujet caché du film reste assez violent puisqu’il s’agit justement de la violence : les parents qui frappent leurs enfants. C’est un sujet qui met mal à l’aise autant que le film lui-même et ses dispositifs. Un film qui dérange donc, et de ce fait, à voir absolument.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Kuchisake-onna

Réalisation : Kôji Shiraishi
Scénario : Kôji Shiraishi et Naoyuki Yokota

Producteurs : SirLaosson Dara, Kayako Hanamura, Hirokazu Kokago, Takafumi Ôhashi, Saori Yabe

Musique originale : Chika Fujino et Gen Wano
image : Shozo Morishita

Production : Earl Grey Film, For-side.com, Kazzurie Pictures, Memory Tech, Tornado Film, Twin Co. Ltd.