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Agents spatio-temporels
Par des Temps Incertains, Au Bord du Grand Rien et L’Ordre des Pierres de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin.
Délices & Daubes n°98


J’ai relu récemment ma collec de “Valérian”, et j’ai constaté qu’il me manquait les derniers. « C’est nul, me dis-je alors, et c’est limite honteux. Courons rectifier ça ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait, et hop je m’achète les albums 18, 19 et 20 de Valérian et Laureline, agents spatio-temporels, et hop je les lis. Et content béat je suis.

C’est mieux d’avoir lu les aventures précédentes. Normal, c’est une série. Qui dure depuis quarante ans. Dont les auteurs sont un dessinateur exceptionnel (Mézières), un scénariste à la fois rigoureux et très imaginatif (Christin) et une coloriste de haute volée (Evelyne Tranlé). Que l’on ne présente plus à personne, sauf aux gamins, et encore, puisque Valérian a déjà été mangaïsé sous anime au Pays du Soleil Levant.
Mais l’important ce sont les albums, pas les vidéos. D’abord les héros : Valerian, avec sa gueule carrée un peu trop grande pour lui (surtout au début) et la plus que charmante auburn Laureline, qui fut licorne en l’an mil, dans un pays de fantasy (Les Mauvais Rêves, 1967-68), à la plastique parfaite (cf Les Oiseaux du Maître, 1973, planche 33), mise en valeur par des tenues qui vont de la sauvageonne à la businesswoman en passant par les voiles affriolants en vogue sur Zahir ou la combinaison spatiale façon Barbarella.
Après il y a les extra-terrestres, humanoïdes ou pas du tout, à trois seins et trois jambes, avec ou sans trompes, ventouses, tentacules et appendices variés. Avec des bestiaux aux pouvoirs extraordinaires comme le Grognon transmuteur de Bluxte, le Tchoung traceur qui retrouve n’importe qui n’importe où, ou le Schniarfleur, qui fait aussi prof chiant d’économie, et qu’on met en position on ou off.
Et il y a surtout les paysages, les ambiances, les décors, les marchés exotiques où se pressent des dizaines d’espèces venues des confins de l’univers pour faire du petit commerce, les cités englouties ou à moitié disparues dans le désert ou dans la jungle, les planètes et les constellations. Toute l’ambiance d’un vrai grand space opera.

Il y a aussi une philosophie, une éthique de base : non à la guerre et à la violence, liberté pour les opprimés, ode à la tolérance devant tant de différences, respect des peuples et de leurs coutumes, surtout ceux qui vivent en accord avec l’écologie de leur planète, amour de la Nature et des paysages. Basique mais essentiel.
Et, en plus, il y a les aventures, les histoires et les scénarios. Valérian et Laureline ne sont pas agents spatio-temporels pour rien. La Terre a disparue dans un cataclysme en 1986. Celle de la Galaxity de nos héros est toujours perdue, emprisonnée dans le Grand Rien. Heureusement ils ont toujours des amis et des informateurs shingouz sur Point Central, des armes vivantes, du charme et de l’ingéniosité.

Par des Temps Incertains est un album clé dans la saga, il pose les bases chronologiques de la double trame historique. On y retrouve la trinité divine père, fils et machine à sous, Sat le Seigneur des Mouches, les héros de l’Équinoxe, Monsieur Albert et bien d’autres. Au Bord du Grand Rien augure un nouveau cycle. Valérian et Laureline font du commerce avant de se faire engager dans l’expédition vers le Grand Rien. Et qu’y a-t-il au bout du voyage ? L’Ordre des Pierres ? Les Wolochs ? Et la Terre ?

Les auteurs prennent leur temps entre deux histoires, mais la qualité ne baisse pas d’un iota entre deux livraisons. Au contraire, les albums sont de plus en plus beaux. Lisez et relisez Valérian, ça c’est de la SF !
Faites comme moi, trépignez en attendant L’Ouvretemps, la fin de ce nouveau cycle.

Le site de Mézières


Henri Bademoude
5 avril 2008


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