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Le cyberespace de l'imaginaire




Sir Arthur C. Clarke est mort !
Écrivain de SF et scientifique britannique
16 décembre 1917 - 19 mars 2008

Souffrant de problèmes respiratoires récurrents et victime d’un âge respectable, Sir Arthur Charles Clarke s’en est allé ce 19 mars 2008.

Scientifique reconnu, participant à la mise en place du système de radars de la Royal Air Force protégeant l’Angleterre durant la Seconde Guerre Mondiale, inventeur du concept des plateformes spatiales en orbites fixes (les futurs satellites en orbites géostationnaires), plongeur émérite, inventeur doué, vulgarisateur, etc.
Il était aussi un grand écrivain de SF, révélé au grand public par l’adaptation cinématographique de sa nouvelle « La Sentinelle » par Stanley Kubrick sous le titre de « 2001 l’Odyssée de l’Espace ».

Cet homme au parcours complet et brillant souhaitait qu’entre toutes les activités qu’il avait eues, on se souvienne de lui comme d’un écrivain : no problemo et un grand !



Auteur connu et reconnu, Arthur Charles Clarke était donc un scientifique de très bon niveau, fortement impliqué dans nombre de grands projets.
Personnage éminent de la communauté mondiale des chercheurs, il devait cependant autant sa célébrité à la qualité de ses découvertes qu’à la reconnaissance du grand public pour certaines de ces œuvres littéraires.

Figurez-vous que ce très “british monsieur”, était l’auteur de la nouvelle (1948) qui inspira le plus grand film de SF de tous les temps : « 2001 l’Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick (1968).
C’est d’ailleurs la version romancée de cette nouvelle qui en 1968 donna le scénario final du film que l’on connait tous. Une idée sur laquelle il revint dans les années 80 avec trois suites pas inintéressantes mais nettement moins brillantes.

Mais Arthur C. Clarke ne laisse pas que cette œuvre emblématique au panthéon du genre, on lui doit également quelques autres pépites.
Citons ici « La Cité et les Astres », très beau texte sur une humanité finissante dans un lointain futur, « Rendez-vous avec Rama » (Prix Nebula 1973, Prix de la British Science-Fiction, Prix John Wood Campbell Memorial et Prix Locus en 1974) dont une adaptation cinéma par David Fincher est planifiée pour 2009.
Un roman à la philosophie interrogatrice sur le passage d’un vaisseau géant aux abords de la Terre qu’il déclinera en trois suites plus mineures et « Les Enfants d’Icare » (1953, cf. D&D 10) qui narre le débarquement pacifique d’une race d’extraterrestres inconnus -et qui va le rester un bon moment en refusant de révéler sa véritable image- sur Terre.

Trois textes ambitieux qui se débarrassent fort heureusement et avec une grande finesse d’un contexte scientifique crédible - et souvent pesant dans bien d’autres récits de cet auteur- pour aborder les rives du rêve, de l’imaginaire pur, en scénarisant des situations inédites et donc incontestables, scientifiquement parlant.
On pourra aussi poser un regard amusé et distrayant (ou s’ennuyer profondément) sur des textes plus mineurs comme « Terre, Planète Impériale » (1975) ou sa série de jeunesse de la « Trilogie de l’Espace » (1951 à 1955).
On devra également lire « Les Fontaines du Paradis » (1978), un roman assez hard science pour l’époque, qui utilisait les thématiques de l’ascenseur spatial pour une aventure finalement assez surréaliste (prix Nebula en 1979 et prix Hugo en 1980 quand même).
Il est aussi l’auteur de quelques très bonnes nouvelles, alliant un sens de l’humour évident à une profonde et honnête réflexion sur la vie, Dieu et le grand but de tout cela (« L’Étoile » (The Star, 1955) obtint un prix Hugo en 1956).
Retiré au Sri Lanka depuis de nombreuses décennies, il laisse l’image d’un personnage charmant, enthousiaste et très fréquentable, toujours impliqué dans la vie scientifique de sa patrie d’accueil.

Il émit les trois lois suivantes (moins connues que celles d’Asimov mais finalement bien plus charmantes) :

- 1. Quand un savant distingué mais vieillissant estime que quelque chose est possible, il a presque certainement raison, mais lorsqu’il déclare que quelque chose est impossible, il a très probablement tort.

- 2. La seule façon de découvrir les limites du possible, c’est de s’aventurer un peu au-delà, dans l’impossible.

- 3. Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

Bref, un grand monsieur, fanatique de plongée sous-marine (il faillit même laisser sa peau dans l’exercice de cette passion), bon scientifique, vulgarisateur infatigable, commentateur TV de plusieurs missions Appolo, doté d’un réel talent d’écrivain, s’en est allé.
Aux grands hommes , les grands honneurs, il avait été ennobli par The Queen (d’où le Sir) pour le plus grand bonheur de ses fans.
Néanmoins, cette reconnaissance « officielle » ne l’empéchait pas de balancer des videos de félicitations sur le Net quand il souhaitait adouber une réussite scientifique de l’humanité.

On se souviendra longtemps de lui car, au firmament des chefs d’œuvres de la SF, brille pour l’éternité un film de science fiction que même ceux qui n’aiment pas la SF vénèrent.

Et nous aussi d’ailleurs !

Ses principaux éditeurs en France

J’ai lu (en poche)
Omnibus (moyen format)
Folio SF (dernièrement pour « La Cité et les Astres » et « Les Fontaines du Paradis »)


Stéphane Pons
19 mars 2008


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Sir Arthur Charles Clarke lors de l’anniversaire de ses 90 ans le 16 décembre 2007 (© site internet).



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