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Machines de Dieu (Les)
Jack McDevitt
LGF, Livre de Poche, Science Fiction, roman, ré édition, traduction (anglais), space opera, 635 pages, 8€

D’étranges et anonymes monuments laissés là, depuis plusieurs milliers d’années, sur d’innombrables planètes ou objets célestes par une ancienne et mystérieuse civilisation.
Qui étaient-ils ? Pourquoi créer de telles œuvres ? Quelle est la signification profonde de ces artefacts ? Que doit penser l’humanité en les découvrant ?

Autant de questions (et bien d’autres) que les hommes se poseront à partir de 2197 alors que la Terre est en très mauvais état et qu’une nouvelle science apparaît : l’Archéologie Spatiale.




Space opera attirant, dans la grande tradition exploratoire et énigmatique qui occupe souvent le genre avec bonheur, ces « Machines de Dieu » (Engines of God, 1994) furent d’abord publiées en février 2001 dans la collection de La Dentelle du Cygne de l’Atalante avant d’arriver en Livre de Poche en septembre 2005.

Critique tardive me direz-vous. En effet, il s’agit d’un achat réalisé grâce au texte séducteur d’une quatrième de couverture aguichante. Puis, le livre posé sur une étagère, perdu au milieu de dizaines d’autres bouquins que votre serviteur essaie de lire en fonction de ses temps de disponibilité neuronique, resta là, en attente. La lecture est une activité sérieuse, qui réclame un maximum d’attention et prend donc du temps.

Bref, arrivé en novembre 2007, l’objet était quasi oublié et pas encore exploré lorsque les mannes éditoriales du Livre de Poche livrèrent à l’occasion des Utopiales 2007 le second volume de cette série, « Deepsix ».
Soyons sérieux, me dis-je, c’est ton destin, tu dois lire le premier, puis le second ! Chose faite aujourd’hui et commençons donc par le commencement avec ces « Machines de Dieu ».

Texte intéressant, aventure originale, sujet intrigant, écriture correcte, ce premier tome séduit mais n’est pas exempt de défauts. Débutons par le plus embêtant, ce roman est trop long de 200 bonnes pages. Pas inintéressantes mais inutiles sur le fond. Dommage car tout ce qui est autour est du bon space opera qui n’avait nul besoin d’enluminures superfétatoires.
Parsemé d’extraits des actualités de l’époque sous forme de gros titres de la presse future, le récit tente (et réussit souvent) à nous faire plonger tout entier dans un monde que l’écrivain veut rendre absolument crédible. Et en effet, il se donne beaucoup de mal pour y parvenir.
Étonnamment, le roman fourmille de détails technico-scientifiques dont on n’a pas vraiment besoin non plus et fait l’impasse sur la psychologie des personnages en proposant quelques clichés de romans SF comme on ne pensait plus vraiment en trouver en ce début de XXIe siècle. Même l’héroïne -et héroïque pilote spatial- Priscilla Huchinson, qui donne son nom à la saga en cours, n’échappe pas au grand jeu de la simplification réductrice.
Les astronautes sont bruts de décoffrage ou suprêmement brillants, sans que l’on ne comprenne le pourquoi ou le comment d’une cohabitation d’intelligences aussi antagonistes. Aussi, les hommes d’affaires ne sont pas gentils, mais voudraient faire le bien... Quant aux scientifiques, ils ne sont pas méchants, mais ne pensent pas aux conséquences de leurs actes. Bref, autant l’intrigue de fond, entre space et planet opera est plutôt bien construite et balancée, autant les à cotés sont un peu sommaires ou réducteurs.
Notons que tout ce qui touche aux décors (la Terre, les planètes étrangères, les technologies, etc.) est par contre, particulièrement fouillé et sérieusement pensé.

Au final, on passe un bon moment de lecture et d’aventure et si l’on saute forcément quelques pages, on ne s’ennuie guère. Pourtant, on sort de tout cela sans véritable idée directrice, ni traces profondes ou marquantes.
Néanmoins, le suspense terminal est largement assez stressant pour que l’on ait envie de lire « Deepsix » dare-dare.

Certains citent souvent James McDevitt comme compagnon de jeux de Stephen Baxter, d’Alastair Reynolds ou de Iain M. Banks, écrivains anglo-saxons ayant tous dépoussiéré et revivifié la SF et le space opera en particulier.
Bon, pas d’enthousiasme infécond et légèrement outrancier, James McDevitt n’a ni la profonde originalité (parfois étouffante) d’un Stephen Baxter, ni l’évidente prodigalité (parfois rasante) d’un Alastair Reynolds, tous très loin du génial (parfois trop génial) Ian M. Banks et de ses trois premiers volumes du Cycle de la Culture (ce que l’on a fait de mieux en SF ces vingts dernières années même si, depuis, le reste ne fut pas au niveau).

Romancier de SF moins ambitieux, James McDevitt maîtrise suffisamment ses effets pour être lu sans ennuyer, distrayant avec intelligence. La démarche n’est pas révolutionnaire en soit, mais s’avère respectueuse du lecteur. Et c’est déjà bien.
Suite au prochain épisode.

Titre : Les Machines de Dieu (The Engines of God, 1994)
Série : Cycle de l’Académie (The Priscilla « Hutch » Hutchins novels), tome 1.
Volumes parus : « Les Machine de Dieu » T1 (l’Atalante & Livre de Poche), « Deepsix » T2 (l’Atalante & Livre de Poche), « Chindi » T3 (l’Atalante), « Oméga » T4 (l’Atalante), Odyssey T5 (2006, non encore paru en France).
Auteur : James McDevitt
Traduction (anglais) : Alain Robert
Couverture : Manchu (illustration)
Éditeur : Librairie Générale Française, 31 rue de Fleurus, 75278 Paris Cedex 08
Collection : Livre de Poche - Science Fiction
Directeur de collection : Gérard Klein
Site internet : l’auteur (en anglais), la fiche éditeur du roman & la fiche de l’auteur à l’Atalante.
Pages : 635
Dépôt légal : 1 septembre 2005
Format : 17,7 x 3 x 11
Code Hachette : 3108735
EAN : 9 782253 108733
ISBN : 2-253-10873-1
Prix : 8€

Première édition France
Format : moyen
Éditeur : Atalante
Collection : La Dentelle du Cygne
Format (en cm) : 15 x 20 (broché)
Dépôt légal : 16 février 2001
Pages : 506 (broché)
ISBN : 2-84172-161-2,
EAN : 978-2841721610
Prix : 19,67€


Stéphane Pons
12 mars 2008


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La ré édition Livre de Poche du premier tome de cette longue saga entre space et planet opera.



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La première édition, format moyen (L’atalante). Les quatre premiers volumes de la série sont disponibles dans la même collection.



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