Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Mimzy, Le Messager du Futur
Film fantastique-SF américain de Robert Shaye (2006)
25 avril 2007


Genre : SF (Conte pour enfant)
Durée : 1h34

Avec Timothy Hutton (David Wilder), Joely Richardson (Jo Wilder), Rainn Wilson (Larry White), Rhiannon Leigh Wryn (Emma), Chris O’Neill (Noah), Kathryn Hahn (Naomi), Michael Clarke Duncan (l’agent Broadman), Kirsten Williamson (Sheila Broadman), Marc Musso (Harry Jones), etc.

Le petit Noah et sa jeune sœur Emma découvrent une étrange boîte à moitié enfouie dans le sable sur une plage. Quand ils finissent par arriver à l’ouvrir, c’est un ensemble hétéroclite d’objets qui apparaît sous leurs yeux ébahis : un lapin en peluche, quelques cailloux, une étrange plaque, etc.
Néanmoins, petit à petit, les objets semblent s’animer entre leurs mains. Emma entend et parle avec la peluche qu’elle surnomme Minzy, les cailloux s’animent, changent de formes ou se mettent à voler, etc. Plus étrange encore, Noah, élève tout juste moyen, devient un pro des math et de la physique, brillant, capable de piloter des araignées à distance et développe des pouvoirs télékinésiques, Emma n’est pas en reste non plus, mais reste plus discrète, totalement focalisée sur ses discussions avec Mimzy.
Jusqu’au jour où ils provoquent une coupure d’électricité géante, plongeant une bonne partie des USA dans le noir !

Sorti sur les écrans Français dans un relatif incognito, « Mimzy, Le Messager du Futur » (The Last Mimzy) aurait dû retenir l’attention des aficionados du monde de la SF. Adaptation d’une des plus célèbres nouvelles de l’écrivain Lewis Padgett (pseudo du couple d’auteurs américains Catherine Moore et Henry Kuttner), publiée en 1943 dans le Pulp Astounding Science-Fiction, il s’agit tout simplement du remarquable texte originellement intitulé « Tout Smouales étaient les Borogroves » (Mimsy were the Borogroves) dont le titre est littéralement emprunté au « Alice aux Pays des Merveilles » de Lewis Carroll. Publiée au Mercure de France dès 1953 dans une remarquable traduction de Boris Vian, la nouvelle avait acquis dès sa parution une réputation qui dépassait les frontières du petit univers de la SF.
C’est donc avec une grande impatience que l’on attendait ce passage sur grand écran.

Le résultat, supportable et destiné aux enfants, est néanmoins relativement anodin, partiellement raté et hors de propos. Certes, un budget plus que correct permet d’assurer de nombreux effets spéciaux bien réalisés, le casting est de bonne tenue avec une Joely Richardson (la maman) échappée de la série « Nip-Tuck », Timothy Hutton en papa crédible (« Fenêtre Secrète », « La Part des Ténèbres », etc.), deux charmants bambins (Rhiannon Leigh Wryn, Chris O’Neill) et de multiples second rôles que l’on voit régulièrement ici ou là (Michael Clarke Duncan, par exemple).
Côté BO, c’est également bien visé avec pas mal de clins d’œils aux Pink Floyd grande époque et une chanson titre de Roger Waters plutôt bonne.
Malheureusement, faute d’avoir su choisir une vraie piste narrative, le scénario hésite en permanence entre une vision New Age assez fumeuse et ridicule, un film de SF à base de décalages temporels et le conte pour enfants ciblant un public plutôt jeune.

Les allusions au texte de Lewis Padgett sont aussi légions, renforçant l’impression de trouble produite par l’absence de thématiques claires et totalement assumée. On pourrait dire que chacun de ces axes se prêtaient à une lecture cinématographique utile (ou possible) de la nouvelle, le fait de n’en choisir vraiment aucun étant la pire des solutions.
Pourtant, il s’agit de l’option choisie contre vents et marées… Erreur impardonnable et assez étonnante car Robert Shaye, le réalisateur, est aussi acteur ou producteur (six « Freddy » au compteur) et a même été producteur exécutif de la trilogie du « Seigneur des Anneaux », de deux « Critters », d’autant de « Freddy » -et sera celui du premier opus de « À la Croisée des Mondes : La Boussole d’Or ».
Bref, de l’expérience et du métier qui n’ont pas servi à grand-chose pour cette adaptation d’un classique de la littérature et de la SF.

Reste malgré tout quelques scènes touchantes, des passages bien vus, rendant ce « Mimzy » très regardable. Les enfants (même jeunes) pas rebutés par quelques notions de physiques passeront outre les difficultés du scénario, les grands, intéressés par les multiples sujets connexes développés passeront sur les bourdes de l’affaire, les autres regretteront le grand foutoir qui en résulte souvent.

Ce n’est évidemment pas un nanar, mais tout simplement un film raté. Décevant par essence, ce « Mimzy, Le Messager du Futur » promettait beaucoup, il se révèle au mieux potable. La curiosité étant la principale motivation pour fixer son attention sur l’objet.

Non dénuées de quelques charmes, les aventures du doudou lapin venu du futur désespère néanmoins en ceci que l’on en attendait beaucoup plus.
Dommage, dommage, mais pas invisible cependant.

FICHE TECHIQUE

Titre original : The Last Mimsy
Réalisation : Robert Shaye
Scénario : Bruce Joel Rubin, Toby Emmerich
D’après la nouvelle : “Tout Smouales étaient les Borogroves”
De : Lewis Padgett (Catherine Moore & Henry Kuttner)
Inspirée par : « Alice aux Pays des Merveilles » de Lewis Carroll

Producteur : Michael Phillips

Photographie : J. Michael Muro
Musique originale : Howard Shore
Chanson titre : Roger Waters
Montage : Alan Heim
Directeur artistique : Margery Simkin
Décors : Barry Chusid
Costumes : Karen Matthews
Effets spéciaux : Alex Burdett
Effets visuels : Eric Durst
Son : Dane Davis

Production : New Line Cinema (USA)
Distribution : New Line Cinema (USA), Metropolitan FilmExport (France)
Presse : François Frey, Sophie Martins, Olivia Malka

SITE INTERNET

http://www.mimzy-lefilm.com (site officiel en Français et passages en VO, site associé dédié aux enfants, en français avec de nombreux bonus)


Stéphane Pons
25 avril 2007



JPEG - 18.5 ko



JPEG - 7.4 ko



JPEG - 5.2 ko



JPEG - 13.3 ko



JPEG - 7.6 ko



JPEG - 6.2 ko



JPEG - 9.9 ko



JPEG - 6.8 ko



JPEG - 6 ko



JPEG - 6.9 ko



JPEG - 5.6 ko



JPEG - 4.9 ko



Chargement...
WebAnalytics