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Un petit Wul
Rayons pour Sidar de Stefan Wul
Délices & Daubes n° 91


Il y a quelques mois je vous causais de ce génie français de la SF, icône du FNA de la grande époque (les années 50), Monsieur Stefan Wul (D&D 73).

Là, parce que je l’ai reçu en SP (Merci encore Monsieur FolioSF, qui ne va pas tarder à s’en mordre les doigts), j’entame avec envie et plein d’a priori positifs ces Rayons pour Sidar.
Bien déçu je suis.

Ce Wul-là, un des premiers, a quand même des qualités. Ça démarre fort et bien et les aventures exotiques vous transportent loin. De ce point de vue c’est un excellent « planet opera » avec paysages, faune et flore zarbis à point, comme raconté par le collègue Pons.

Mais là où ça coince, déjà dans les premières pages, c’est la description des indigènes. On se croirait dans « Tintin au Congo » d’Hergé. De grands enfants un peu simplets mais gentils qui parlent « petit nègre » (« moi content, patron, toi donner moi cigarettes »). Les colonisateurs terriens voudraient bien exploiter la planète de ces sauvages sans culture mais la diplomatie interstellaire fait que la Terre a laissé cette planète Sidar à d’autres colonisateurs, les Xressiens. Ceux-là, des sortes de rats, sont tellement vilains et méchants qu’ils tuent toutes les espèces pensantes des planètes qu’ils colonisent. Donc les Terriens sont les gentils, les Sidariens étant trop peu intelligents pour avoir droit à la parole. Il y en a d’ailleurs de deux sortes, infantiles et manipulables, les plus sauvages étant de surcroît sacrifiables. Ben oui.

Les héros, un Terrien, Lorrain, et son double robotique Lionel, sont sur Sidar pour sauver la planète. Je ne vous raconte pas comment mais là encore c’est daté, grave. Les explications physiques sont limite à hurler de rire et l’astronomie n’était pas la tasse de thé de Stefan, semble-t-il. Quant à la robotique des années 50, je vous laisse imaginer les fils et les bobines.

Bref, un petit roman de SF, typique du FNA des fifties, avec des qualités d’écriture et d’imagination, distrayant certes, mais aussi avec de gros défauts qui font qu’on se demande bien pourquoi on a jugé utile de le rééditer.

Ne jugez pas Stefan sur ce bouquin, lisez ses chefs-d’œuvre. (D&D 73)


Henri Bademoude
16 février 2008


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Première édition, FNA 1957



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