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Into The Wild
Film américain de Sean Penn (2007)
9 janvier 2008

****



Genre : Drame
Durée : 2h27

Avec Emile Hirsch (Christopher McCandless), Marcia Gay Harden (Billie McCandless), William Hurt (Walt McCandless), Jena Malone (Carine McCandless), Brian Dierker (Rainey), Catherine Keener (Jan Burres), Vince Vaughn (Wayne Westerberg), Kristen Stewart (Tracy Tatro), Hal Holbrook (Ron Franz), etc.

Diplômé de l’université, Christopher McCandless, 22 ans, décide de ne pas mener la vie qui lui est promise. Sans prévenir sa famille, il prend la route dans sa vieille voiture et part à l’aventure.
Son voyage le mène au Dakota, au Colorado, en Californie. Au hasard de la route, il croise des personnes avec qui il partage quelques heures ou quelques jours et apprend plus de ces rencontres que tout ce qu’il a connu auparavant.
Sa quête ultime se situe en l’Alaska, où il espère trouver la paix et le bonheur et être lui-même, parmi les animaux et la nature.

Après « The Indian Runner » et « Crossing Guard », Sean Penn signe ici une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre.
Poétique, littéraire, aventureux, humain, contemplatif, relationnel, « Into The Wild » est avant tout inspiré d’une histoire vraie.
Dans les années 90, le jeune Christopher McCandless quitte sa vie douillette pour traverser les Etats Unis en solitaire et sans un sou. Il fuit un bel avenir, une famille oppressante et une société dans laquelle il ne pense pas avoir sa place.
Il meurt de malnutrition en septembre 1992. Son récit inspira l’auteur Jon Krakauer pour « Voyage au bout de la solitude », livre sur lequel le cinéaste s’est appuyé pour écrire le scénario.

Et c’est une très belle oeuvre que signe Sean Penn. Il filme avec contemplation une nature tantôt hostile, tantôt amicale, une nature dont son personnage central se délecte mais sans en mesurer toute la dangerosité. Car « Alex Supertramp », comme il aime s’appeler, est un personnage d’une grande candeur et d’une naïveté sans égal.
Lui qui prit un jour la décision de tout abandonner, vécut dans une solitude qui le conduit à la mort. On ne peut qu’être en colère devant l’ampleur du désastre. C’était un jeune homme intelligent, sage, débrouillard mais incapable de comprendre qu’à chaque fois qu’il reprenait la route, il laissait derrière lui des êtres qui avaient appris à l’aimer. Etait-il égoïste ? Probablement que oui. Mais il était quelqu’un qui cherchait à se reconstruire, un jeune homme qui n’acceptait les faibles repaires que sa famille lui avait donnés ...
Oui, on lui en veut, à ce personnage qui a réellement vécu, d’avoir fait des belles rencontres, d’avoir ouvert les yeux de part sa sagesse à ceux qu’il a croisés, d’avoir vécu ce que nous ne vivrons jamais, bien au chaud dans la routine rassurante de nos vies bien huilées.
Son destin est une tragédie...

Sean Penn met enfin la violence caractéristique de ses films de côté et milite pour un retour aux sources et pour l’acceptation de soi. Ce changement radical lui sied à merveille car il a plus à dire ici que dans ses précédentes réalisations. On sort de la projection de « Into The Wild » en réfléchissant tour à tour à la solitude, à la sagesse, à la quête du bonheur, à la facilité avec laquelle on s’échappe du monde en s’identifiant à des héros, à la plénitude, à la communion avec la nature, aux échanges avec les autres... L’EXISTENCE dans sa globalité est abordée dans un simple film...

Le cinéaste lui-aussi est un personnage important du film. Il est au plus près de son héros. Il le filme caméra à l’épaule et ne le quitte jamais, même lors de la scène de descente des rapides.
Le tournage a du être d’une dureté mais d’une communion rare entre le réalisateur et l’acteur car on sent du respect mutuel et de la complicité.
Le film est joyeux, porté par la composition toujours juste de Emile Hirsch et par une bande son détonante.
On apprécie ce voyage initiatique à l’issue malheureuse comme on apprécierait un livre de Kerouac ou la simple vue d’un paysage sublime, des petits bonheurs qu’on ne doit plus jamais bouder ...

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire mais autant aller le voir et en discuter entre amis.

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Sean Penn
Scénario : Sean Penn
D’après l’oeuvre de Jon Krakauer

Producteur : Sean Penn, Art Linson, William Pohlad
Producteur exécutif : David Blocker, John J. Kelly, Frank Hildebrand

Directeur de la photographie : Eric Gautier
Cadreur : Jacques Jouffret , Pete Zuccarini
Compositeur : Michael Brook, Kaki King, Eddie Vedder
Monteur : Jay Cassidy
Monteur son : Martin Hernandez
Directeur artistique : Domenic Silvestri, John Richardson
Chef décorateur : Derek R. Hill
Créatrice de costumes : Mary Claire Hannan

Exportation/Distribution internationale : Focus Features, U.S.A.
Production : Paramount Vantage, U.S.A., River Road Entertainment, U.S.A., Art Linson Productions, U.S.A., River Road Films, U.S.A.
Distribution : Pathé Distribution, France, Paramount Vantage, U.S.A.


Céline Bouillaud
28 janvier 2008



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