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Sayonara Baby
Fabrice Colin
Editions de l’Atalante,313 pages


L’action se déroule aux Etats-Unis. Dans une Amérique qui porte en elle les traces de la guerre.
Un jeune homme entouré de bandages, un samouraï, est retenu par les autorités militaires pour un motif qui nous échappe. Il semble bien que ce motif lui échappe également. Bref vous l’aurez compris, ce jeune homme s’échappe aidé par un groupe de personne composé d’un docteur étrange, d’un acolyte araignée non moins étrange et d’une jeune « bimbo » américaine.
La fuite et la poursuite des protagonistes occupent toute la première partie du livre, pendant laquelle le héros américano-japonais essaie désespérément de retrouver une partie de sa personnalité à commencer par son nom. Il est le catalyseur, le passage obligé de la catastrophe inéluctable qui arrive, celui sur le corps duquel s’inscrivent les idéogrammes codés qui annoncent le cataclysme imminent. Evidement chacun va essayer de le suivre à la trace et de résoudre l’énigme à commencer par les lecteurs qui sont un peu perdus dans cet univers codé.

Après avoir gravi la pente narrative un peu raide de la première partie, en soulignant que Colin sait prendre suffisamment de recul pour donner du rythme et de la hauteur à une intrigue inexistante, nous basculons dans la seconde partie du roman ...pour nous rendre compte que nous allons subir une descente de roman effrénée. Mais attention nous sommes passés de l’autre coté du miroir et toute la trame de la première partie se développe en sens inverse avec quelque changements de décor et quelques nouvelles répartitions dans les rôles principaux. Ce nouvel éclairage nous donne quelques indices nouveaux pour la compréhension de Sayonara baby.

Colin joue avec des images oniriques, des situations insolites, les juxtaposant encore et encore pour créer une forme de toile de fond surréaliste ou chacun tente d’y déchiffrer son propre sens. L’essentiel diront certains c’est que cela soit beau. Et c’est vrai que Colin maîtrise bien la langue française. Mais en fouinant un peu dans le magnifique panorama illustré de la fantasy & du merveilleux (moutons électriques éditeurs sous la direction d’André François Ruault ) il nous est donné de découvrir un portrait d’Haruki Murakami par Fabrice Colin. Et force est de constater qu’un certain nombre d’observations valent aussi pour Colin à croire qu’il y a une filiation cachée. En voici une au hasard « l’écrivain avoue souvent écrire au fil de sa plume, sans même savoir ce que ses livres vont raconter. Nous non plus nous n’en savons rien, y compris quand nous les avons terminés, et c’est ce qui fait leur charme terrible »

Fildefer


9 octobre 2004


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