Genre : Thriller parapsychologique
Durée : 1h34
Avec John Cusack (Mike Enslin), Samuel L. Jackson (Gerald Olin), Mary McCormack (Lily), Jasmine Jessica Anthony (Katie), Len Cariou (Le père de Mike), …
Écrivain à succès dans le domaine de l’épouvante, Mike Eslin visite tous les lieux soi-disant hantés portés à sa connaissance. Il n’y attend aucunement la manifestation d’un revenant. L’auteur de « 10 manoirs hantés », « 10 cimetières hantés » et désormais « 10 hôtels hantés » ne croit pas aux fantômes. Même s’il pose rituellement sur un cendrier une cigarette qu’il n’allume jamais, il se contente d’aligner verres sur verres en enregistrant sur un dictaphone les observations qui lui serviront à ajouter un nouveau volume à sa collection. Lorsqu’il débarque à la réception de l’hôtel Dolphin à New York et demande à occuper la chambre 1408, le directeur de l’établissement refuse catégoriquement de lui louer la suite maudite. Persuadé que ce dernier lui sort le grand jeu pour faire monter la sauce, le romancier insiste et fait même preuve d’un cynisme absolu pour déstabiliser son interlocuteur et obtenir gain de cause. Mais contrairement aux lieux qu’habituellement il fréquente, la chambre 1408 n’est pas un attrape-nigaud pour touristes du paranormal. L’endroit n’est pas hanté, il est une incarnation du mal. L’antre de la folie où Mike Eslin, comme les 56 victimes qui l’ont précédé, va être confronté à ses peurs les plus intimes, ses fantômes personnels et ses propres démons.
Lorsque l’on connaît la densité stylistique du King, on se dit qu’adapter une nouvelle comme « Chambre 1408 » (in le recueil « Tout est Fatal ») était un exercice difficile, pour ne pas dire franchement casse-gueule. Conscients du challenge de l’entreprise, les producteurs Lorenzo di Bonaventura et Jake Myers ont fait appel à l’exotic-touch de leur nouveau poulain, le réalisateur suédois Mikael Håfström, dont ils ont déjà produit « Dérapage », son premier film en langue anglaise.
Servi par un script astucieux qui brode autour du texte d’origine sans en dénaturer l’essence, Mikael Håfström introduit son sujet sur le ton de la comédie sarcastique pour changer radicalement de registre une fois le Hall de l’hôtel Dolphin traversé. Le temps d’une mise en condition dans le vaste bureau de Gerarld Olin, le directeur interprété par le diabolique Samuel L. Jackson, et John Cusak, alias Mike Eslin, se retrouve enfin seul dans la chambre pour une performance quasi-solo que ni lui ni nous n’oublierons de sitôt. À la façon de Robert Wise dans « La Maison du Diable » (un de mes films cultes), le réalisateur et son directeur photo, le Français Benoît Delhomme, jouent la carte du grand angle et des cadrages biaisés pour souligner les perspectives et installer, via cette perte de repères, un climat d’oppression d’une remarquable efficacité.
De l’angoisse naissante à la terreur, il n’y a qu’un pas que Mikael Håfström dose savamment avant de la déchaîner. Mais il est déjà trop tard ! La pendule du radio-réveil de la chambre 1408 vient de se mettre à compter à rebours 60 minutes, le temps maximum passé par un client dans la pièce avant de sombrer dans la folie et mourir…
Parfaitement rythmé de bout en bout, le metteur en scène de « Evil » et « Drowning Ghost » enchaîne les séquences chocs imaginées par le trio de scénaristes qui profitent intelligemment du pouvoir hallucinogène de la pièce pour faire vivre le pire à son pensionnaire, habité, il est vrai, par un John Cusak impérial dans tous les registres que lui impose son rôle. La force du film résidant surtout dans ses effets de surprises, je ne m‘étendrai pas sur les tours de passe-passe, transformations des lieux et rebondissements de l’intrigue et vous conseillerai plus tôt, si vous voulez vous payer une bonne frousse, d’en faire l’expérience format grand écran dans une salle bien obscure.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : 1408
Réalisation : Mikael Håfström
Scénario : Matt Greenberg, Scott Alexander, Larry Karaszewski d’après une nouvelle de Stephen King
Producteurs : Lorenzo di Bonaventura
Producteurs associés : Kelly Dennis, Antonia Kalmacoff, Jeremy Steckler
Producteurs exécutifs : Jake Myers, Richard Saperstein, Bob Weinstein, Harvey Weinstein
Musique originale : Gabriel Yared
Image : Benoît Delhomme
Montage : Peter Boyle
Distribution des rôles : Elaine Grainger
Création des décors : Andrew Laws
Direction artistique : Stuart Kearns, Doug J. Meerdink, Mark Raggett
Décorateur de plateau : Daniel B. Clancy, Marina Morris
Création des costumes : Natalie Ward
Maquillage : Karl Derrick
Son : Nigel Mills
Cascades : Gregory J. Barnett, Paul Herbert
Production : Dimension Films, Di Bonaventura Pictures
Distribution : TFM Distribution (2007)
Relation presse : Stéphane Ribola et Blanche Aurore Duault pour MIAM
INTERNET
Le site officiel : http://www.chambre1408-lefilm.com