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Utopia
Film franco-espagnol de Maria Ripoll (2003)
Sortie en salle le 1er septembre 2004


Genre : thriller (fantastique)
Durée : 1h46.

Avec Leonardo Sbaraglia (Adrian), Najwa Nimri (Angela), Tcheky Karyo (Hervé), José Garcia (le Commandant), Emma Vilarasau (Julie), Fele Martinez (Jorge), Juan Carlos Vellido (Ramiro), Hector Alterio (Samuel), etc,.

Adrian a le don de voir le futur à travers des visions fulgurantes qu’il reçoit comme autant de coups de poings. Orphelin, il a été adopté dès son plus jeune âge par Samuel, un libraire érudit membre d’une étrange organisation nommée Utopia. Alors que Samuel et Utopia cherchent à développer ce don, Adrian a de plus en plus de mal à l’accepter. Lorsqu’il se décide enfin à prévenir l’inspecteur parisien Hervé (Tcheky Kario) d’un futur attentat, il comprend trop tard que les principales victimes vont être le fils et la femme de ce policier. Malheureusement, son intervention n’évite rien. Adrian est gravement blessé lors de l’explosion et Hervé y perd la vue...
Quelques années plus tard à Madrid. Adrian qui a définitivement rompu les ponts avec son père adoptif et Utopia, reçoit de plus en plus de visions concernant Angela, une jeune institutrice espagnole disparue depuis plusieurs années en Bolivie, lors du massacre de la population d’un petit village. Hervé a quitté la Police et s’est spécialisé dans le déconditionnement des personnes embrigadées par des sectes. Il vient juste d’arriver à Madrid pour une nouvelle mission. C’est étrangement le moment choisi par Angela pour réapparaître mystérieusement et débarquer elle aussi à Madrid entourée de trois étranges membres de la secte du « Jaguar ». Adrian le visionnaire, Angela l’institurice disparue, Hervé l’ancien inspecteur de la PJ, Utopia l’organisation secrète, la secte du Jaguar, autant d’éléments qui devront se croiser et s’affronter pour le meilleur et pour le pire...

Coproduction au casting franco-espagnol ambitieux, Utopia dispose de quantités d’arguments convaincants. Le don de voir le futur a le privilège d’exciter l’imagination : Adrian (Leonardo Sbaraglia) est plutôt beau gosse dans son genre torturé permanent, Angela (Najwa Nimri) est une charmante institutrice dévoilant d’intéressantes qualités physiques, la mystérieuse organisation Utopia a des objectifs légitimes et compréhensibles, mêler le tout à une histoire de terrorisme ancestral sud-américain n’est pas strictement incroyable, José Garcia en commandant guérillero aux airs de shaman sous peytol est plutôt surprenant, Tcheky Karyo promène sa silhouette d’homme physiquement et moralement brisé avec une certaine grâce... Mais pour réussir vraiment ce type de film, il faut un scénario réglé au millimètre. Et ce n’est pas, malheureusement, le cas de cette production.

Malgré les efforts permanents des acteurs, les scènes ont du mal à s’enchaîner. Les nombreux flashbacks perturbent énormément la structure narrative et les liens nécessaires à la conclusion du film semblent quand même un peu légers et tirés par les cheveux.

Ce n’est pas que l’impression finale soit profondément négative mais l’on passe une bonne partie du générique de fin à se demander ce qu’en aurait tiré un grand scénariste. Un thriller fantastique passionnant et pas le gentil petit film que l’on vient de visionner, assurément.

Utopia aurait demandé -et mérité- un travail plus appuyé d’écriture, de montage et peut-être, tout simplement, une certaine simplification du scénario. Ceci explique sans doute cela et la micro diffusion (deux salles à Paris en 3ème semaine) de cette œuvre.

Pas inintéressant mais à vouloir trop compliquer les choses, on déçoit toujours un peu. Dommage.

FICHE TECHNIQUE

Titre Original : Utopia.

Réalisation : Maria Ripoll
Scénario : Curro Royo, Juan Vicente Pozuelo.

Producteur : Francisco Ramos
Producteurs associés : Marc Missonier, Olivier Delbosq

Musique originale : Najwa Nimri
Directeur de la Photographie : David Carretero
Décorateur : Sergio Hernandez
Chef Costumier : Gregorio Ros
Monteur : Nacho Ruiz Capillas
Son : Miguel Rejas Patrick Ghislain

Production : Alquimia Fidélité Productions
Distribution : Floris Films

Relations Presse : François Vila (Alfortville)


Stéphane Pons
1er septembre 2004



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