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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Jacqueline H. Osterrath nous a quitté.
19 juin 1922 - 28 octobre 2007
Une grande dame s’en est allée.

Jacqueline H. Osterrath s’est enfuie vers d’autres mondes le 28 octobre dernier. Méconnue du grand public SF, elle n’en avait pas moins consacré une grande partie de sa vie aux différents univers de l’imaginaire.

Écrivain (romans et nouvelles), traductrice, fondatrice de la revue « lunatique » (relancée depuis peu avec grand talent par Jean-Pierre Fontana et le soutien des éditions Eons), co organisatrice de la première convention mondiale de la SF localisée en Europe (Heidelberg, 1970), elle resta néanmoins souvent dans l’ombre, préférant laisser les lumières des projecteurs braquées sur les auteurs qu’elle aimait.

Il était du devoir de la Yozone de laisser la parole à Markus Leicht afin de saluer cette grande dame de la SF partie trop tôt.

SP.




Jacqueline H. Osterrath, la dame discrète de la SF, nous a quitté le 28 octobre.

Pour la plupart d’entre vous son nom n’évoquera pas grand chose, bien qu’elle ait joué un rôle important dans la SF des années 60 et 70.
Vivant à Sassmansshausen (Allemagne), oublié des amateurs de SF depuis de nombreuses années, elle revenait un peu sur le devant de la scène grâce au travail des Editions Eons.

En tant qu’écrivain ses premières nouvelles sont parues à la fin des années 50 dans « Fiction », puis « Satellite ». Elle sera publié régulièrement jusqu’à la sortie, en 1966, du premier volume des aventures de « Perry Rhodan », série qu’elle traduira jusqu’en 1980. Sa plume se mêlant agréablement à l’écriture parfois un peu plate des récits d’origine, qu’elle relève sans en trahir le contenu.
Quelques années auparavant, en septembre 1963, elle lance ce qui va devenir un des plus importants fanzines de l’époque : « Lunatique ».
Avec un premier numéro qui réunit uniquement des auteurs féminins, dont Jehanne Jean-Charles et Julia Verlanger. Au fil des années une bonne partie du milieu SF francophone va paraître dans ses pages : Gérard Klein, Jacques Sternberg, Jacques Sadoul, Michel Demuth, Vladimir Volkoff, Jean-Pierre Fontana, Nathalie-Charles Henneberg, Jean-Pierre Andrevon, ainsi que votre serviteur et de nombreux autres.

« Lunatique » connaîtra 68 numéros, jusqu’en décembre 1973. En 1970 elle participe à l’organisation de la convention d’Heidelberg, première convention mondiale se déroulant en Europe. Elle fut présente dans le champ de la SF jusqu’en 1980, via ses traductions. Puis elle quitta la scène pour se consacrer à une autre de ses passions, la peinture.

Jusqu’à ce que les éditions Eons la retrouve, en 2005, et décident de rentre visite à la recluse de Sassmannshausen. Je me souviens encore de notre arrivée dans cette grande demeure un peu kitsch habitée par cette dame que le passage du temps avait marqué, mais qui conservait malgré tout une certaine grâce, une certaine prestance. Rencontre hors du temps qui nous enchanta tous. Pour moi ces quelques heures passé chez elle furent d’autant plus émouvantes que c’est à elle que je dois le pseudonyme que je porte depuis 37 ans.

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La rencontre de 2005.


Depuis les éditions Eons ont publié plusieurs de ses nouvelles, ainsi que son roman « Karthago » et sa traduction du roman de Walter Ernsting, « Le jour où les dieux moururent ». L’éditeur a aussi relancé « Lunatique », avec l’aide de Jacqueline Osterrath et de Jean-Pierre Fontana. D’autre textes paraîtront dans les prochains mois.

La vieille dame nous a quitté, mais ses écrits sont là pour nous dire que son esprit et ses univers resteront à jamais parmi nous.

Markus Leicht

Remerciements :
Jean-Pierre Fontana, l’ami, toujours, Markus Leicht pour son témoignage touchant et sensible, Jean-Luc Blary pour les photos gracieusement et aimablement transmises. Et, of course, les éditions Eons dans leur ensemble.

SITES INTERNET CONSEILLÉS

Éditions Eons
Tout savoir sur la revue « Lunatique » (et bien d’autres choses).

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Le dernier numéro de la revue Lunatique (novembre 2007) et la ré édition du « Karthago » de Jacqueline Osterrath (2005, éditions Eons, couverture de Caza).

Stéphane Pons
2 décembre 2007


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Une des premières photo de Jacqueline qui découvre le monde depuis à peine un an en 1923.



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Jacqueline H. Osterrath en 1952.



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Jacqueline en 1961.



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La revue Lunatique, septembre 1963, numéro 1.



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Lunatique, le numéro de la renaissance (éditions Eons).



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Lors de la convention mondiale de la SF d’Heidelberg en 1970.



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À Grenoble en 1974.



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