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Le cyberespace de l'imaginaire




Le western dans la SF, F & F française
Celui qui bave et qui glougloute de Roland C Wagner - Bloodsilver de Wayne Barrow
Délice & Daubes n°79


Ne vous fiez pas à ce titre ronflant, destiné à faire venir les chalands. Il ne s’agit en aucun cas d’un mémoire de maîtrise en littérature de l’imaginaire de l’Université de Noisy-le-Sec ou de Brioude.

J’avais plus ou moins décidé d’arrêter de dire du mal des auteurs de notre beau pays (qui va tourner vilain si on laisse faire les électeurs... Mais c’est un autre débat). Néanmoins, les circonstances sont là qui font que.

Je viens de lire deux trucs, une plaquette (« novella » on dit) de l’incontournable RCW, dont je vous ai déjà causé d’abondance (D&D 1, 5, 12, 20, 21, 41, 47, 53) et le Grand Prix de l’Imaginaire d’un certain Wayne Barrow, non traduit par Xavier Mauméjean (D&D 75) et Johan Heliot (D&D 61, 62).

Celui qui bave et qui glougloute de Roland C Wagner, Les Trois Souhaits, Actu SF, 88 pages, 2007 (édition originale 2000) est doté d’une sublime couverture de Très Grand Maître Caza, où un clone de Cthulhu attrape d’un tentacule négligent Lucky Luke. C’est donc un mélange de western et de SF, avec des vilains aliens alliés aux cow-boys et aux indiens, pas les mêmes. Il y a Kit Carson et d’autres célèbres comme Jesse James ou les Dalton (surtout le grand bête jamais repu).
C’est de l’humour à la Wagner, de situations plutôt que d’écriture, mais ça passe bien. C’est sympa à lire, léger et ça ne mange pas de pain ni ne prend la tête. Il n’y a pas de quoi non plus s’en relever la nuit pour en reprendre une tranche.

Quant au récent GPI, Bloodsilver de Wayne Barrow, Mnémos, 340 pages, 2007, c’est plutôt de l’uchronie fantastique. Quand les colons ont débarqué en Amérique, ils furent accompagnés ou suivis par d’autres, des vampires (ou « Broucolaques ») venus d’Europe centrale. Ce sont bien sûr d’horribles buveurs de sang humain qui, pour éviter d’être transformés en poussière, achètent tout l’argent métal qui sort des mines. Certains humains s’en arrangent, d’autres les combattent en les tirant avec des balles... en argent.
Franchement, ce livre, composé d’une suite de nouvelles plus ou moins connectées les unes aux autres, m’a vite ennuyé. Au bout d’une centaine de pages je l’ai refilé à un collègue de la Yozone, qui n’a pas les mêmes goûts que moi et à qui, comme au jury du GPI, ça pourrait plaire. Je n’ai pas aimé le style en petites phrases courtes, l’ambiance uchronique avec les méchants chasseurs de sorcières, les trappeurs venus d’Europe, les références multiples et variées, etc. Trop de déjà lu, déjà vu à mon goût. Comme si on ne pouvait plus inventer des histoires originales aujourd’hui, mais seulement parodier ou détourner (ou s’appuyer sur) ce qui a déjà été écrit ou cinématographié, y compris l’Histoire.

Ce n’est pas la première fois que je me retrouve déphasé avec le goût littéraire de l’époque. Tant pis pour moi. Là je lis du fantastique, du basique, du Machen (voir le D&D 29). Je vous en recauserai.


Henri Bademoude
17 novembre 2007


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