Durée : 1h42
Genre : « remake raté »-Horreur
Avec Nicolas Cage (le Sergent Howie), Leelee Sobieski (Sœur Honey), Ellen Burstyn (Sœur Summersisle), Molly Parker (Sœur Rose/Sœur Thorn), Kate Beahan (Willow Woodward), etc.
Flic dans une quelconque bourgade américaine, le sergent Howie mène une triste vie. Jusqu’au jour où il ne peut sauver de la mort une mère et sa petite fille. Traumatisé, il profite de quelques jours de repos pour répondre à l’appel au secours de son ancienne petite amie. Réfugiée sur une île communautaire, sa fille est perdue et tout le monde semble faire comme si de rien n’était. En entrant dans cette île, il entre dans un paradis féministe mais un enfer pour les hommes.
On savait que le bon Nicolas Cage était capable de jouer dans d’excellents navets (« Les Ailes de l’enfer », notamment). Mais là il a fait fort. Et en plus il a produit le film. Il faudrait lui apprendre à faire la différence entre nanard et navet. Un nanard peut être drôle, un navet est affligeant. Où est passé l’acteur sympa de « Volte Face » ou de « Lord Of War » ?
Ici, rien à faire, le jeu de l’acteur ne vaut pas grand chose, la patte de Neil La Bute, très inspiré dans ses premiers films (« En Compagnie des Hommes », « Entre Amis et Voisins »), est devenue une jambe de bois et le scénario est plat, voire vide et s’égare dans les méandres d’un fantastique qui n’en est même pas un.
Pendant tout le film, on se demande pourquoi le personnage joué par Nicolas Cage ne se questionne pas sur le sort qui est réservé aux hommes dans la communauté. À part quelques réflexions qu’il lance au hasard des rencontres, il lui paraît tout à fait normal que les femmes aient réduit les hommes en esclavage et ne leur inculquent même pas une once d’éducation. Il semble que les personnages du film aient laissé leur cerveau sur le continent, ce qui est bien désolant quand on habite sur une île.
On ne peut pas s’empêcher de penser au film de Shyamalan, « Le Village », dont le thème de la communauté est bien plus attractif et développé. Ici, le côté sectaire est réduit à un processus déshumanisant et de amoralisant, enveloppé par des rites on ne peut plus douteux (évoqués, jamais montrés sauf à la scène finale et qui n’ont pas de consistance).
Tout est cliché : la reine mère qui impose ses idées (belle comparaison sans relief avec l’univers apiculteur) à ses compatriotes sans cervelle. Le est flic borné et naïf, lui qui est si content de sauver quelqu’un qu’il en oublie de réfléchir, il arbore fièrement sa plaque de policier comme si elle représentait sa virilité, etc. ...
Bref, « The Wicker Man », remake du film éponyme de Robin Hardy (1973), est grotesque, plat, à l’image singulière mais sans génie, ne parlons même pas de la scène finale.
Le film pâtit de sa référence aux seventies. La mouvance féministe des années 70 et les autres thèmes n’ont pas la même portée aujourd’hui et ne sont plus d’actualité. Le décalage générationnel est un frein à l’adhésion au film.
Alors, on se demande : quel intérêt ???? Et on se demande aussi : mais ce film fait partie de quel genre ?
Un conseil, n’allez pas le voir.
PS : Le film a remporté de nombreux Razzi Awards...
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Neil La Bute
Scénario : Neil LaBute
D’après l’œuvre de : Anthony Shaffer
Producteurs : Nicolas Cage, Randall Emmett, Norm Golightly, Avi Lerner, Joanne Sellar, Boaz Davidson, John Thompson
Coproducteurs : Shawn Williamson, Simon Franks, Manfred D. Heid, Zygi Kamasa, Gerd Koechlin
Producteurs exécutifs : Danny Dimbort, George Furla, Josef Lautenschlager, Elisa Salinas, Trevor Short, Andreas Thiesmeyer, Joanne Sellar
Photographie : Paul Sarossy
Musique originale : Angelo Badalamenti
Directeur artistique : Michael Diner
Décors : Phillip Barker, Shannon Murphy
Costumes : Lynette Meyer
Montage : Joel Plotch
Casting : Heidi Levitt
Production : Millenium Films (USA), Equity Pictures, (Allemagne), Emmett/Furla Films (USA)
Distribution : Studio Canal (France)
Presse : Laurette Monconduit
SITE INTERNET
Site officiel USA (en anglais) :
http://thewickermanmovie.warnerbros.com/
