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Cut
Film australien de Kimble Rendall (2000)
2000


Genre :Fantastique
Durée
:1h30

Avec Molly Ringwald (Vanessa/Chloe), Jessica Napier (Raffy), Simon Bossell (Bobby), Sarah Kants (Hester), Geoff Revell (Lossman), Frank Roberts (Scarman/Brad), Sam Lewis (Damien), Kylie Minogue (Hilary Jacobs)

Les films d’horreur ont la réputation d’être fait par une bandes de potes en quête d’un bon délire où le sang coulera à flot et où l’humour pourra se mélanger à l’angoisse la plus folle.
C’est donc avec le plus grand naturel que Kimble Rendall, réalisateur, Martin Fabinyi, producteur et David Warner, scénariste, se sont attelés à une histoire horrifique en bouffant un poulet au curry accompagné d’un thé au jasmin au chinois du coin.

De jeunes étudiants en cinéma veulent, pour leur film de fin d’étude, achever le tournage d’un film culte qui n’a pas pu se terminer dans les années 80 suite au meurtre de sa réalisatrice. En effet, ce long métrage d’horreur intitulé Hot Blooded semble poursuivi par une malédiction infernale. Après la réalisatrice, c’est le projectionniste, lors d’une projection test, qui se fait sauvagement assassiné. Autant dire que toute la profession préfère cacher ce porte poisse sur pellicule. Mais les étudiants tiennent à leur film et retrouvent les antiques bobines et se retrouvent dans les anciens lieux de tournage pour reprendre cette folle aventure qui, évidemment, va très, mais alors très mal se passer...

Ce film australien est donc né dans les têtes de fanas de film d’horreur et de films fun. Donc, pas de prises au sérieux. On ne peut pas dire que l’idée originale l’est tant que ça. Le coup du film dans le film, Wes Craven, pour ne citer que lui, nous l’a servi le mois dernier dans le troisième opus de Scream. On est tout de suite en terrain connu. Il n’est donc pas étonnant d’entendre Kimball avouer : “Mes réalisateurs favoris vont de Hitchcock à Brian De Palma et Wes Craven.” Et il ajoute : “Dans ce film il est difficile de dissocier la forme du fond. Nous parlons de film d’horreur et nous en faisons un. Cut ne se contente pas de reproduire avec une ironie délibérée tous les clichés et codes visuels du cinéma d’horreur classique, il crée un kaléidoscope de sens au moyen du film dans le film.”
Et pourtant les références sont très nombreuses et il faut avouer que la leçon de film d’horreur du premier Scream descend en beauté quelques clichés que l’on retrouve dans Cut. Comment ne pas esquisser un sourire quand un protagoniste se sépare délibérément du groupe pour une raison absolument pas valable et qu’il s’enfonce dans l’endroit le plus sombre possible, malgré ce que peut en dire le directeur photo David Foreman : “Le défi principal était d’éclaircir les scènes d’angoisse. Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas moins éclairer mais éclairer plus. Simplement, les sources lumineuses doivent être plus nombreuses et plus diversifiées.” Le film d’horreur est donc à voir en pleine lumière !
Il n’en reste pas moins que l’atmosphère est vouée au noir total, à l’obscur, au sombre, sans s’épargner la légèreté d’un humour un peu potache. Les doses sont honnêtement fournies au spectateur amateur qui trouvera son saoul de peur, de poursuites plus hilarantes que vraiment flippantes et de gore. Ce fut d’ailleurs un problème pour Katie Graham la chef costumière qui déclare “J’ai sous estimé la quantité de sang répandue sur le plateau et le nombre de seaux et d’éponges nécessaires pour nettoyer le tout.” Comme quoi l’ambiance devait être bonne.
Les acteurs sont aussi très sympathiques à l’écran et mettent leurs tripes dans leur interprétation. Ils font penser à toute cette génération de jeunes acteurs sortis des Scream et autres Souviens-toi... : frais, fans, plein d’énergie, vrais et qui évitent de se foutre de la gueule du spectateur.
C’est d’ailleurs le cas de la production entière. Malgré quelques faiblesses dues àla redite inévitable sur le sujet, l’équipe prend son travail au sérieux (juste ce qu’il faut) et offre un film de très bonne facture, tant sur le plan visuel que sur l’enchaînement scénaristique qui remue les tripes à quelques reprises. Le tout sur une musique originale sympa et des morceaux chantés tout à fait dans la mouvance actuelle.
Donc pas de surprises dans cette production australienne (et oui !) mais un bon moment pop-corn (j’adore les appeler ainsi). Et puis vous serez épatés, tout de même, par le méchant de service qui subit une des plus belles morts du genre (merde, j’ai dévoilé la fin... Comment ? C’est toujours comme ça ? Ca me rassure...), effets spéciaux dégueus garantis.

Alors ne boudez pas le plaisir. C’est bon de se faire du bien.

Michaël ESPINOSA
pour Imagivore : Les Imaginautes
Critique parue dans ASFC 2000

FICHE TECHNIQUE

Titre original :Cut

Réalisation:Kimble Rendall
Scénario
:Dave Warner d’après une idée originale de Dave Warner et Mark Lamprell

Producteurs :Martin Fabinyi, Bill Bennet et Jennifer Bennet
Producteurs
exécutifs :Mikael Borglund, Michael Gudinski, Gary Hamilton et Rainer Mockert

Musique originale :Guy Gross
Photographie
:David Foreman
Montage
:Henry Dangar
Casting
 :
Direction artistique :
Décors:Steven Jones-Evans
Costumes:Katie Graham

Production :
Distribution :C.I.P.A.
Effets spéciaux :Filmtrix Pty Ltd, Make-Up Effects Group studio (MEG) (prothèses et masques), Jennifer Lamphee (maquillages)


19 septembre 2000



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